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La plaignante dans le procès pour agression sexuelle du major-général Dany Fortin, qui a dirigé la campagne nationale de vaccination contre la COVID-19, n’entretient «aucun doute» sur l’identité de celui qui l’aurait agressée en 1988.
La plaignante dans le procès pour agression sexuelle du major-général Dany Fortin, qui a dirigé la campagne nationale de vaccination contre la COVID-19, n’entretient «aucun doute» sur l’identité de celui qui l’aurait agressée en 1988.
Mais lorsque son ex-petit ami de cette époque a été appelé à la barre, plus tard mardi, il a contredit son témoignage selon lequel elle lui avait immédiatement parlé de l’agression et nommé son agresseur.
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L’avocate de la défense de M. Fortin, Isabel Schurman, avait prévenu lundi qu’elle contesterait vigoureusement la certitude de la plaignante dans son identification formelle de l’accusé, qui clame son innocence. Le procès devant juge seul, en Cour du Québec, est présidé par le juge Richard Meredith.
Me Schurman a souligné des incohérences entre le témoignage de la plaignante devant le tribunal et ce qu’elle avait dit à un enquêteur l’année dernière, notamment sur des détails comme le moment précis de l’agression présumée, et la présence ou non de sa colocataire dans la chambre de la caserne à ce moment-là.
La plaignante, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, a déclaré qu’elle avait encore des «cauchemars» et des «visions récurrentes» de l’agression.
Lors de la conclusion de son témoignage, en anglais, au palais de justice de Gatineau mardi matin, elle a rejeté la thèse de la défense selon laquelle un certain flou sur des détails pourrait jeter un doute sur sa mémoire concernant des éléments clés de l’affaire.
La plaignante a répondu que même si elle ne peut pas être sûre à 100 % de certains des détails 34 ans plus tard, elle n’a absolument aucun doute sur l’identité de son agresseur.
«Je peux vous assurer sans aucun doute que c’était Dany Fortin qui se tenait devant moi en train de se masturber avec ma main, a-t-elle déclaré au tribunal. Je l’ai regardé. Je connaissais cet homme.»
La femme avait raconté lundi au tribunal qu’elle s’était réveillée une nuit, dans sa caserne du Collège militaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, en réalisant qu’un homme lui avait pris la main et l’utilisait pour se masturber. L’autre main de l’homme était sur sa poitrine, sous les draps, a-t-elle témoigné.
Elle a dit au tribunal qu’elle avait ouvert l’œil et reconnu l’accusé, puis l’avait repoussé et avait dit à M. Fortin de partir, ce qu’il a fait éventuellement.
La plaignante a également déclaré lundi qu’elle avait rendu visite à son petit ami de l’époque immédiatement après l’agression présumée et lui avait raconté ce qui s’était passé. Elle a témoigné que leur relation s’était ensuite détériorée et elle a admis qu’ils n’étaient «certainement pas» en bons termes.
Appelé à la barre par la défense, cet homme a dit au tribunal, en français, qu’il n’en avait aucun souvenir.
Lors de son contre-interrogatoire, la procureure Diane Legault lui a demandé mardi s’il avait entendu parler d’agressions à l’époque. Il a dit qu’il ne se souvenait pas d’avoir eu connaissance d’agressions sexuelles à caractère criminel, mais il a reconnu avoir été témoin de discussions ou d’un environnement qui pourrait être décrit par le terme «inconduite sexuelle».
La plaignante a également témoigné lundi qu’elle croyait que sa colocataire était présente lors de l’agression, et qu’elle lui avait ensuite demandé si elle avait vu ou entendu quoi que ce soit pendant la nuit.
Me Legault a appelé cette autre chambreuse à la barre plus tôt mardi matin, avant de conclure la preuve de la poursuite. Témoignant en anglais, l’ancienne colocataire a corroboré le récit de la plaignante selon lequel les deux femmes partageaient à l’époque une chambre dans la caserne de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Elle se souvenait aussi avoir eu du plaisir avec le confrère de classe Fortin, et elle a expliqué qu’on attendait des élèves officiers qu’ils fassent preuve d’une certaine camaraderie au collège militaire.
Elle a par ailleurs affirmé que son expérience globale au collège n’avait pas été positive, avec «de nombreux comportements qui n’étaient probablement pas appropriés». Elle a souligné qu’il s’agissait de très jeunes hommes, dont plusieurs n’avaient même pas l’âge légal pour consommer de l’alcool, et qu’ils étaient poussés à leurs limites.
Elle a aussi indiqué qu’elle n’avait aucun souvenir d’avoir été interrogée par sa colocataire de l’époque sur un incident en particulier. «Je ne dis pas que ça n’est pas arrivé, car personnellement, à cause de mon propre traumatisme, j’ai bloqué beaucoup de ces souvenirs», a-t-elle expliqué.
En plus de se défendre contre cette accusation criminelle, le major-général Fortin conteste en Cour fédérale la décision du gouvernement de lui retirer la direction de la campagne nationale de distribution de vaccins aux provinces, en mai 2021.
La Cour fédérale a rejeté sa demande de réintégration l’an dernier, mais M. Fortin fait appel de cette décision. Sa requête en appel doit être entendue au début du mois prochain. Il soutient notamment que le premier ministre Justin Trudeau et d’autres hauts responsables du gouvernement l’ont écarté de ses fonctions pour des motifs purement politiques.