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Trois victimes ont raconté, mardi, au palais de justice de Québec, tout ce qu'elles ont vécu aux mains de Carl Girouard le soir de l'Halloween 2020.
Trois victimes ont raconté, mardi, au palais de justice de Québec, tout ce qu'elles ont vécu aux mains de Carl Girouard le soir de l'Halloween 2020.
Ce soir-là, Rémy Bélanger fait une simple promenade dans le Vieux-Québec. Vers 22h20, il est près du Château Frontenac, lorsqu'un homme déguisé se dirige vers lui, une épée à la main.
Croyant d'abord à la blague, M. Bélanger choisit d'ignorer l'homme. Il le voit ensuite lever son sabre et sent des coups qui lui sont portés à la tête, à la main et dans le dos.
M. Bélanger a expliqué au jury avoir crié à l'aide, en français et en anglais. Mais le voyant approcher couvert de sang, deux personnes se sont enfuies, a-t-il témoigné.
Il parvient tout de même à se rendre au Château Frontenac, où des employés lui viennent en aide. Comme il est musicien, et que ses doigts sont sectionnés, les médecins l'envoient se faire soigner à Montréal.
De retour à Québec, Rémy Bélanger est hospitalisé pendant deux semaines, puis il passe trois mois à l'institut de réadaptation.
Le jury a également entendu les témoignages de Pierre Lagrevol et de son amie Lisa Mahmoud. Le 31 octobre, ils marchent dans le Vieux-Québec lorsqu'ils croisent un homme vêtu de noir d'apparence «très calme».
Selon M. Lagrevol, l'homme reste muet et semble «très serein» alors qu'il leur assène méthodiquement, de façon réfléchie, des coups d'épée. M. Lagrevol se fait lacérer le crâne et l'épaule.
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Il n'y avait pas de rage dans son visage? a voulu savoir l'avocat de la défense, Me Pierre Gagnon. Ses yeux n'étaient pas froncés? «Non, il n'était pas en mode choqué», a répondu Pierre Lagrevol.
Un témoin d'âge mineur a déclaré mardi, en réponse à une question de Me Gagnon, avoir vu le tueur «gambader» en s'approchant de ses victimes. Il semblait y «prendre plaisir».
De son côté, Lisa Mahmoud a témoigné devant le jury avoir souri à Carl Girouard, qu'elle pensait déguisé pour l'Halloween, avant de recevoir 13-14 coups d'épée.
Se débattant, elle lui a crié: «Qu'est-ce que tu es en train de faire?» Son agresseur n'aurait rien dit. «Il allait me mettre son sabre dans la nuque.» Pierre Lagrevol et elle parviendront finalement à s'enfuir.
Mardi, la Couronne a aussi lu des déclarations écrites d'autres témoins, dont le conjoint de Suzanne Clermont, assassinée le 31 octobre 2020.
Le juge Richard Grenier, de la Cour supérieure, a dit apprécier les efforts des avocats visant à accélérer les procédures, en pleine sixième vague de COVID-19.
Le juge Grenier avait suspendu le procès jusqu'à mardi. En matinée, il a confirmé la présence de 11 jurés et intimé les parties à reprendre «comme si rien ne s'était passé».
Mardi, le tribunal a aussi entendu le témoignage du policier Dany Gauthier, qui a participé à l'arrestation de Girouard dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2020, près de l'Espace 400e.
«Le sujet tout au long de l'intervention est calme, écoute bien nos consignes», a-t-il déclaré. Avez-vous observé un quelconque changement de comportement, a voulu savoir le procureur Me Pierre-Alexandre Bernard. «Non.»
La Couronne a alors suggéré que Girouard n'était donc pas en crise, mais le juge Richard Grenier, de la Cour supérieure, est rapidement intervenu pour rappeler que le témoin Gauthier ne devait pas donner son opinion.
Par ailleurs, Me Bernard a lu des déclarations écrites d'autres témoins, dont le conjoint de Suzanne Clermont, assassinée devant son domicile.
«J'ai vu qu'elle avait une profonde entaille au milieu du front, a expliqué Jacques Fortin. J'ai essayé de refermer la plaie avec mes mains pour réunir son visage.»
Le magistrat a salué les efforts des avocats visant à accélérer les procédures, en pleine sixième vague de COVID-19.
La semaine dernière, deux jurés ont été déclarés positifs au virus. Le jury s'est donc retrouvé avec 10 membres, soit le seuil minimal pour éviter un avortement de procès.
Le juge Grenier avait suspendu le procès jusqu'à mardi. En matinée, il a confirmé la présence de 11 jurés et intimé les parties à reprendre «comme si rien ne s'était passé».
Carl Girouard, qui est âgé de 26 ans et qui vient de Sainte-Thérèse, en banlieue de Montréal, est accusé de deux meurtres au premier degré et de cinq tentatives de meurtre.
Les attaques ont provoqué 25 scènes de crime, dans les environs de la colline parlementaire, du Vieux-Québec, particulièrement aux alentours du Château Frontenac et du Vieux-Port, où le suspect a finalement été intercepté par la police après une chasse à l'homme qui a duré à peu près deux heures et demie.
Carl Girouard a déjà admis être l'auteur des meurtres de Suzanne Clermont, 61 ans, et de François Duchesne, 56 ans, commis le 31 octobre 2020. Les jurés doivent donc déterminer, à l'issue du procès, si l'accusé a des troubles mentaux ou non, déterminant ainsi sa responsabilité criminelle.
Jusqu’à maintenant, la Cour a entendu le témoignage d’un travailleur social qui a affirmé que l’accusé avait des idées suicidaires et violentes dès 2014.
À travers ses contre-interrogatoires, l’avocat de la défense tente de faire ressortir que son client souffre de troubles mentaux depuis plusieurs années.
Ensuite, un policier a apporté des vidéos permettant de retracer le chemin que Girouard a emprunté le soir des attaques. Des images des agressions ont aussi été présentées à une audience sous le choc.
Une autre policière de la Ville de Québec est venue présenter un album photo de plusieurs pages. Des photos qui ont été principalement prises sur la scène de crime dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2020.
Avec des informations de Laurence Royer et Alexandre Sauro, Noovo Info.