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Le procès d'Alec Baldwin pour homicide involontaire a été annulé
«Si cette conduite ne s'élève pas au niveau de la mauvaise foi, elle en est certainement proche.»
Une juge du Nouveau-Mexique a mis fin de manière soudaine et stupéfiante au procès pour homicide involontaire contre Alec Baldwin, en classant l'affaire sans suite et en déclarant qu'elle ne pourrait pas être reprise.
La juge Mary Marlowe Sommer a prononcé un non-lieu en raison de la mauvaise conduite de la police et des procureurs, qui ont dissimulé des preuves à la défense dans l'affaire de l'assassinat en 2021 de la directrice de la photogaphie Halyna Hutchins le plateau de tournage du film Rust.
Baldwin a pleuré, serré ses deux avocats dans ses bras, fait un geste vers l'avant du tribunal, puis s'est tourné vers sa femme Hilaria, la mère de sept de ses huit enfants, en pleurs, et a gardé l'étreinte pendant 12 secondes. Il est monté dans un SUV à l'extérieur du tribunal de Santa Fe sans s'adresser aux médias.
«La découverte tardive de cette preuve au cours du procès a entravé l'utilisation efficace de la preuve de telle sorte qu'elle a eu un impact sur l'équité fondamentale de la procédure», a souligné la juge Marlowe Sommer. «Si cette conduite ne s'élève pas au niveau de la mauvaise foi, elle en est certainement si proche qu'elle montre des signes de brûlure.»
La preuve qui a fait couler l'affaire, révélée au cours de la deuxième journée de témoignages du procès jeudi, est l'existence de munitions apportées au bureau du shérif du comté de Santa Fe en mars par un homme qui a déclaré qu'elles pourraient être liées à l'assassinat de Hutchins. Les procureurs ont déclaré qu'ils avaient jugé les munitions sans rapport et sans importance, tandis que les avocats de Baldwin ont prétendu qu'ils les avaient «enterrées». La défense a déposé l'une des nombreuses requêtes qu'elle avait déposées en vue d'obtenir un non-lieu pour des questions de preuves. Toutes les autres ont été rejetées. Mais celle-ci a été acceptée.
La décision du juge met fin à la culpabilité pénale de Baldwin, âgé de 66 ans, après une saga de près de trois ans qui a commencé lorsque le revolver qu'il pointait sur Hutchins pendant une répétition a explosé, la tuant et blessant le metteur en scène Joel Souza.
«Notre objectif depuis le début était de rendre justice à Halyna Hutchins, et nous nous sommes battus pour que cette affaire soit jugée sur le fond», a indiqué le procureur Mary Carmack-Altwies dans un communiqué. «Nous sommes déçus que l'affaire n'ait pas été jugée par un jury.»
La carrière de la vedette avait été remise en question et il aurait pu être condamné à 18 mois de prison s'il avait été reconnu coupable. M. Baldwin et d'autres producteurs sont toujours poursuivis au civil par les parents et la sœur de Hutchins.
Les procureurs ont obtenu une condamnation pour la mort de Hutchins. Hannah Gutierrez-Reed, l'armurière du film, a été condamnée à 18 mois de prison pour homicide involontaire.
Son avocat, Jason Bowles, a déclaré vendredi qu'il déposerait également une demande de non-lieu pour sa cliente.
«Le juge a confirmé l'intégrité du système en rejetant l'affaire», a-t-il dit à l'Associated Press dans un courriel.
La juge Marlowe Sommer a interrompu le procès plus tôt vendredi et a renvoyé le jury chez lui pour la fin de semaine afin de pouvoir passer la journée à entendre les témoignages et les arguments sur la demande de non-lieu.
Troy Teske, un policier à la retraite et un ami proche du père de Gutierrez-Reed, Thell Reed, qui est entraîneur de tir et armurier sur des films, est la personne qui a apporté les munitions au bureau du shérif en mars, le jour même où le verdict de culpabilité dans son affaire a été lu.
Teske et les munitions qui, selon lui, pourraient être pertinentes, étaient connus des autorités depuis quelques semaines après la fusillade. La procureure spéciale Kari Morrissey l'avait rencontré l'année dernière, mais les autorités ont estimé que ces munitions n'étaient pas pertinentes.
Les éléments de preuve ont été recueillis mais, fait essentiel, ils n'ont pas été classés dans le même dossier que le reste de l'affaire Rust et n'ont pas été présentés à l'équipe de défense de Baldwin lorsqu'elle a examiné les éléments de preuve balistiques en avril. La défense estime qu'elle aurait dû avoir la possibilité de peser sur l'importance de cette preuve et que l'accusation l'a «enterrée».
La question a été soulevée lors de l'interrogatoire, jeudi, de la technicienne de scène de crime du shérif, Marissa Poppell, qui a reconnu avoir reçu les munitions, un moment que le juge a regardé vendredi sur la caméra corporelle d'un superviseur de la police.
Me Morrissey a soutenu que l'apparition des munitions faisait partie d'une tentative de Reed de rejeter la responsabilité sur sa fille.
«Il s'agit d'une chasse à l'oie sauvage qui n'a aucune valeur probante», a dit Me Morrissey au juge lors de l'audience. "Il s'agit simplement d'un homme qui essaie de protéger sa fille.
L'autre procureur spécial de l'affaire, Erlinda Ocampo Johnson, a démissionné plus tôt dans la journée de vendredi. L'avocat de Baldwin, Alex Spiro, a demandé si elle avait démissionné en raison des questions de preuves discutées. Me Morrissey a répondu qu'elle pensait que c'était à cause de la tenue de l'audience publique elle-même.
S'exprimant devant les portes du palais de justice, Me Morrissey a déclaré qu'elle respectait la décision du juge, mais qu'il n'y avait aucune raison de penser que les preuves non divulguées en question étaient liées au tournage de Rust.
Le procès venait à peine de commencer lorsqu'il s'est achevé. Les procureurs n'en étaient qu'au début de leur plaidoirie et aucun des témoins oculaires du tournage n'avait encore témoigné.
Le frère cadet de Baldwin, Stephen Baldwin, et sa sœur aînée, Elizabeth Keuchler, tous deux acteurs, se sont assis derrière lui dans la galerie, à côté de sa femme, chaque jour du procès, qui a été retransmis en direct par AP et Court TV. Des journalistes des deux côtes ont rempli la petite salle d'audience, et des postes ont été installés à l'extérieur pour les arrivées et les départs des acteurs du procès.
La juge a porté un coup sérieux au dossier de l'accusation lorsque, à la veille du procès, elle a décidé que le rôle de Baldwin en tant que producteur du film n'était pas pertinent et ne devait pas être pris en compte.
Malgré cela, les procureurs sont allés de l'avant, dépeignant Baldwin dans leurs plaidoiries comme un acteur imprudent qui «jouait à faire semblant» tout en bafouant les règles élémentaires de sécurité en matière d'armes à feu.
L'avocat de Baldwin, Me Spiro, a fait valoir qu'il n'avait fait que ce que les acteurs font toujours sur le plateau de tournage de Rust et que les mesures de sécurité nécessaires doivent être prises avant qu'une arme n'atteigne la main d'un acteur.