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La date fixée pour les prochaines élections était le 15 juillet 2025.
Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a déclenché dimanche des élections provinciales anticipées, qui auront lieu le 26 novembre.
Ce déclenchement intervient bien avant la date fixée pour les élections dans la province, à savoir le 15 juillet, et met fin à des mois de spéculation sur une éventuelle campagne anticipée.
Les progressistes-conservateurs cherchent à obtenir un deuxième mandat, après avoir chassé les libéraux du pouvoir en août 2021.
Lors d'un rassemblement dans un pub de Bedford, en banlieue de Halifax, M. Houston a exhorté la population à lui donner un mandat fort pour aider la province à «tenir tête» au gouvernement fédéral.
«La Nouvelle-Écosse a besoin d’un gouvernement doté d’un mandat renouvelé pour défendre notre province. Sinon, notre province risque de devenir un enjeu politique lors des élections fédérales, qui pourraient se tenir simultanément. Ce n’est pas dans l’intérêt de la Nouvelle-Écosse», a-t-il déclaré à ses partisans.
Au cours des derniers mois, M. Houston s’est plaint du fardeau que le modèle de tarification du carbone imposait aux Néo-Écossais aux pompes à essence. Le premier ministre a également dénoncé le refus d’Ottawa de payer la totalité des coûts des travaux coûteux nécessaires pour protéger l’isthme de Chignectou, la liaison terrestre de faible altitude entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, qui est de plus en plus sujette à de graves inondations.
Dimanche, M. Houston a intensifié ses critiques à l’égard du différend sur l’isthme.
«Le gouvernement Trudeau refuse d’assumer ses responsabilités. En fait, il essaie de nous arnaquer… et il est prêt à nous arnaquer même si cela signifie nous couper du reste du Canada», a-t-il lancé.
Il s’en est également pris aux libéraux provinciaux, en essayant de les lier aux politiques fédérales. Il avait déjà employé cette tactique à plusieurs reprises lors d’une courte session de 10 jours de l’Assemblée législative en septembre.
Entre-temps, le premier ministre a déclaré que son gouvernement progressiste-conservateur demandait également un nouveau mandat parce qu’il prévoit des dépenses importantes pour faire face à la pénurie de logements et au coût élevé de la vie dans la province.
«Il est tout à fait normal de retourner vers la population pour obtenir du soutien et des directives sur la voie à suivre», a-t-il affirmé.
Le chef des libéraux, Zach Churchill, et la cheffe des néo-démocrates, Claudia Chender, ont critiqué la décision de Tim Houston de provoquer des élections anticipées, jugeant que le premier ministre a brisé la promesse de tenir des élections à date fixe.
«Il s’agit d’une élection inutile qui va coûter 13 millions $ aux Néo-Écossais sans aucune bonne raison. Tim Houston fait cela seulement pour son propre intérêt», a soutenu M. Churchill.
Il a fait savoir que le bilan du gouvernement serait une cible lors de la campagne électorale.
«Il ne peut pas se contenter de son propre bilan. De plus en plus de gens n’ont pas de médecin de famille, la vie est plus chère que jamais et de plus en plus de gens n’ont pas les moyens de payer un loyer ou d’acheter une maison», a-t-il indiqué.
De son côté, Mme Chender, qui mène également son parti aux élections pour la première fois, a déclaré dans une entrevue que le gouvernement Houston est vulnérable sur plusieurs fronts, mais surtout en ce qui concerne sa promesse de «réparer» le système de santé de la province.
«Ils n’ont pas réussi à sortir les gens de la liste d’attente des médecins de famille. Le nombre a doublé depuis l’arrivée de Tim Houston au pouvoir. Les salles d’urgence sont plus bondées que jamais et nombre d'entre elles sont plus souvent fermées qu'ouvertes.»
Le registre provincial des médecins de famille, considéré comme un indicateur important de l’état du système de santé, a été mis à jour plus tôt ce mois-ci pour la première fois depuis juin, lorsqu’il avait atteint un record de 160 234 personnes sans médecin.
Les nouveaux chiffres indiquent une nette amélioration, avec 145 114 personnes inscrites au registre.
Les chiffres sont toujours bien plus élevés qu’à l’été 2022, où il y avait un peu plus de 100 000 personnes sur la liste. Cependant, les personnes sur la liste d’attente ont pleinement accès aux soins virtuels via la plateforme Maple après que le gouvernement a fait un effort concerté pour élargir l’option.
Les conservateurs ont défendu leur bilan en matière de santé en soulignant les cliniques communautaires et les pratiques collaboratives qui ont donné aux résidents un meilleur accès aux soins.
De plus, ils ont déclaré que, depuis 2021, ils ont renforcé les soins médicaux d’urgence en ajoutant plus de travailleurs de la santé et de ressources au système. Selon le ministère provincial de la Santé, il y a 300 médecins de plus dans le réseau depuis septembre 2021.
Au moment de la dissolution, les progressistes-conservateurs détenaient 34 sièges sur les 55 que compte l'Assemblée législative. De leur côté, les libéraux en détenaient 14, le NPD en avait six et il y avait un indépendant.