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Le gouvernement caquiste dit non au front commun proposé par le PQ.
Le gouvernement caquiste dit non au front commun proposé par le Parti québécois mardi (PQ) pour réclamer les pleins pouvoirs en immigration à Ottawa: François Legault entend plutôt présenter bientôt un plan avec ses options.
Le premier ministre Justin Trudeau avait refusé vendredi dernier la demande de son homologue du Québec de rapatrier tous les pouvoirs en immigration, une compétence partagée.
De son côté, le Québec soutient qu'il ne peut plus assurer tous les services et la pérennité du français parce qu'Ottawa admet trop d'immigrants temporaires.
Dans une lettre transmise mardi aux autres chefs de partis et au ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a invité tous les chefs à prendre part à une mission commune dans la capitale fédérale afin de «rétablir un minimum de rapport de force avec Ottawa», mais aussi de réclamer des transferts en santé plus substantiels - or Québec a annoncé une entente avec Ottawa sur le financement de la santé plus tard en journée.
«On travaille actuellement sur plusieurs options» en immigration, a répondu M. Legault à son adversaire péquiste à la période de questions.
«Ça n'inclut pas une visite avec le chef du PQ à Ottawa. Ça n'inclut pas un référendum sur la souveraineté du Québec, ni le rapatriement des pouvoirs pour l'instant.»
Le plan qu'il déposera «bientôt» présentera les options pour réduire le nombre de 528 000 immigrants temporaires actuellement présents au Québec, a-t-il poursuivi.
En outre, M. Trudeau a une «obligation de résultat» pour réduire ce nombre de 528 000 d'ici leur prochaine rencontre en face-à-face au plus tard le 30 juin, a conclu M. Legault.
L'opposition officielle libérale (PLQ) avait fermé la porte en matinée à l'offre de front commun de Paul St-Pierre Plamondon, mais Québec solidaire (QS) avait manifesté son ouverture.
Le Parti libéral a justifié son refus en invoquant qu'il ne demande pas les pleins pouvoirs à Ottawa.
«Ce n'est pas un pèlerinage à Ottawa qui inclurait un café avec (le chef bloquiste) Yves-François Blanchet qui changerait quoi que ce soit au prix des tomates», a répondu en boutade le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, en mêlée de presse.
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De son côté, le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a dit être ouvert à la démarche de front commun, que son collègue Vincent Marissal avait déjà soulevée notamment pour obtenir un financement fédéral plus généreux des soins de santé.
«Vu l'importance de la situation et l'urgence d'avoir tous nos leviers pour contrôler entièrement la planification de notre immigration (...) nous croyons qu'il est essentiel de poser une action forte afin de rétablir un minimum de rapport de force pour le Québec», a écrit M. Plamondon dans sa lettre mardi.
En conférence de presse la semaine dernière, M. Trudeau a clairement dit qu'il n'accorderait pas plus de pouvoirs, affirmant que le Québec détenait déjà plus de marge de manœuvre que les autres provinces et territoires.
La revendication des pleins pouvoirs en immigration pour le Québec fait partie du programme nationaliste de la Coalition avenir Québec (CAQ) depuis 2015, mais jamais le parti n'a réussi à obtenir gain de cause.
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