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Le Parti québécois (PQ) veut tripler le nombre d’heures offertes aux soins à domicile, en investissant trois milliards de dollars par année de manière récurrente et en y allouant 50 % du budget de soins de longue durée d’ici quatre ans.
Le Parti québécois (PQ) est revenu à la charge avec sa promesse de tripler l'offre de services aux soins à domicile, en investissant 3 milliards $ supplémentaires par année de manière récurrente et en y allouant 50 % du budget de soins de longue durée d'ici quatre ans.
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a réitéré vendredi matin cet engagement, qui avait été annoncé le printemps dernier. Il a aussi renouvelé sa proposition d'abandonner le modèle des maisons des aînés du gouvernement Legault et compléter seulement celles en chantier.
Actuellement, 43 des 46 maisons des aînés promises sont en construction.
«L'idée est de dépenser pour inverser un modèle qui n'est pas viable financièrement, celui du béton», a déclaré M. St-Pierre Plamondon devant une maison des aînés en construction à Gatineau, accompagné de sa candidate dans Hull, Camille Pellerin-Forget.
Le leader souverainiste veut rediriger les sommes prévues pour la construction de nouveaux milieux de vie vers les soins à domicile et la rénovation des CHSLD vétustes. L'argent serait versé aux régions, proportionnellement à leur population, qui auront le pouvoir d'administrer les fonds.
«Si on adopte le bon modèle, on va libérer des fonds et on va également donner un peu d'air aux hôpitaux, parce que ça veut dire que plein de gens qui font des allers-retours pour un traitement relativement simple à l'hôpital ne seront plus à l'hôpital, ils vont avoir eu le soin à la maison», a soutenu M. St-Pierre Plamondon.
Le chef du PQ a été talonné par les journalistes à savoir comment un gouvernement péquiste trouvera le personnel pour tripler l'offre en contexte de pénurie de main-d'œuvre.
M. St-Pierre Plamondon estime ne pas avoir à «inventer 100 000» nouveaux postes puisque les ressources existent. Sauf que le modèle «hospitalocentriste» actuel des soins limite le nombre de catégories de professionnels pouvant offrir des soins à domicile, a-t-il soutenu.
«Notre approche est la mise à contribution de plusieurs professions en dehors des médecins qui sont capables de prodiguer des soins, mais également la mise à contribution des entreprises d'économie sociale qui ont l'expertise de proximité», a expliqué le chef péquiste.
«Au lieu que ce soit l'aîné qui tente de se déplacer, on organise ça en mettant à contribution un bon nombre de civils qui en ce moment ne sont pas impliqués dans le système hospitalier. C'est le même nombre d'aînés, c'est le même nombre de soins parce que le besoin est là», a-t-il ajouté plus tard.
Certains types de professionnels de la santé offrent du soutien à domicile, mais ne peuvent exercer d'actes médicaux, a indiqué Mme Pellerin-Forget, une physiothérapeute pédiatrique ayant participé à l'élaboration du plan santé du PQ, qui a dû souffler à quelques reprises des réponses à son chef.
La mise en œuvre des maisons des aînés a été l'une des promesses phares de François Legault lors de la campagne électorale 2018.
Le chef de la Coalition avenir Québec a vivement réagi à l'idée d'abandonner le modèle des maisons des aînés.
«Les deux bras me tombent quand j'entends ça. On a besoin des deux», a-t-il affirmé en point de presse.
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«On a investi 2 milliards $ dans le dernier quatre ans pour les soins et les services à domicile, sauf qu'il y a des personnes qui un moment donné n'ont plus d'autonomie et ont besoin de service continu, d'aller dans un CHSLD ou une maison des aînés», a dit M. Legault.
M. St-Pierre Plamondon a défendu son plan de soins à domicile en prenant en exemple certains pays, dont le Danemark, qui consacrent une part importante de leur budget en soins longue durée aux soins à domicile.
Son engagement a du moins déjà obtenu un appui d'une retraitée du réseau de la santé. «Vous avez mon vote pour ça', a dit une dame au chef péquiste qui était de passage dans le Vieux-Québec pour une annonce en matière de transports collectifs».
Le même jour, Québec solidaire (QS) a, pour sa part, pris l'engagement de «doubler» l'offre de soins à domicile, ce qui nécessiterait un investissement supplémentaire annuel de 750 millions $.
Jeudi, le premier ministre sortant François Legault a dévoilé que son gouvernement allait allonger 400 millions de dollars supplémentaires afin d’augmenter le personnel soignant dans le réseau de la santé, s’il est élu le 3 octobre prochain. Ainsi, M. Legault désire un ajout de 660 médecins dans le réseau en 4 ans et 5000 paramédicaux de plus.
Lundi, QS proposait des engagements en santé afin de répondre à la «priorité numéro un des Québécois». D’une part QS espère désengorger le système de santé en faisant d’Info-Santé le premier point de contact entre le patient et le réseau de santé.
Le chef solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a aussi réitéré sa promesse de mettre fin au temps supplémentaire obligatoire afin de faire du milieu de la santé un environnement de travail plus attractif. Un gouvernement solidaire allongerait une somme de 500 M$ de plus pour permettre de «remettre à l’embauche» 5000 membres du personnel de la santé de plus.
Un gouvernement Anglade verrait à ce que chaque patient québécois ait un médecin de famille. Pour atteindre son objectif, un gouvernement libéral verrait à former 1000 médecins de plus qu'aujourd'hui, ce qui correspond au nombre de médecins manquants pour répondre aux besoins de la population québécoise, selon l'évaluation faite par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).