Début du contenu principal.
Le Parti Québécois (PQ) désire rendre moins hermétique et complexe l’accès aux soins de santé au Québec.
Le Parti Québécois (PQ) mise sur un plan santé qui viendrait «décomplexifier» l’accès aux soins en plus de rendre le réseau public plus attrayant pour le personnel. Dévoilé lundi matin, le plan de 30 pages mise sur trois principaux chantiers et il en coûtera 7 milliards $ pour parvenir à l’accomplir.
À lire également - Legault contribue à la «Louisianisation» du Québec, dit PSPP
Ce dernier repose toutefois sur un transfert additionnel du gouvernement fédéral de 6 milliards $.
«Un gouvernement indépendantiste va s’assurer de rapatrier ces sommes-là (6 milliards $ de fonds fédéraux) d’une manière ou d’une autre, parce que c’est à nous, cet argent, et on en a besoin», a plaidé Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ.
Cependant, les provinces tentent depuis des années d'obtenir d'Ottawa une hausse considérable des transferts fédéraux pour financer le système de santé, mais en vain. Le gouvernement caquiste a également échoué dans sa tentative d'augmenter la part fédérale du financement du système de santé.
«Le pays des licornes, c'est la CAQ qui dit que le fédéralisme va permettre de rapatrier les 6 milliards $», ce que les caquistes n'ont pas obtenu au cours des quatre dernières années, a déploré le chef péquiste lors d'une conférence de presse
La réforme prévoit d’une part de «redonner aux CLSC leur mission première de porte d’entrée du réseau». Cette initiative se traduit par un regain de leur pleine autonomie afin d’en refaire des cliniques de proximité démocratiques, explique-t-on. Ce faisant, exit les CLSC des «mégastructures centralisatrices que sont les CISSS et les CIUSS».
Par conséquent, les CLSC se doteraient d’un conseil d’administration constitué d’usagers. Ces derniers seraient appelés à cerner les besoins «réel» de la population.
Les CLSC seraient ouverts 12 heures par jour et pourraient répondre à des urgences mineures (sinusite, une éruption cutanée ou une gastroentérite), pour les suivis de traitement de maladies chroniques ou pour consulter un travailleur social ou un psychologue, notamment.
Les organismes communautaires devraient être reconnus comme des services de santé et de services sociaux de première ligne. Le PQ allouera un financement de 460 M$ par année pour utiliser et valoriser les expertises qui «contribuent à la diminution des inégalités sociales et fournissent une intervention adaptée aux besoins de chacun».
Mais est-ce que le plan du PQ tient toujours si Ottawa lui dit non?
Oui, ont par la suite tenu à préciser les attachés de presse du parti. La moitié des sommes, 3,5 milliards $, proviendrait d'une réaffectation d'enveloppes déjà existantes: fin du recours au privé et aux agences de personnel, révision du mode de rémunération des médecins, etc.
L'autre 3,5 milliards $ serait un investissement de fonds supplémentaires dans le budget de la santé.
Il est grand temps que le Québec adopte un vrai virage vers les soins et les services à domicile, estime le PQ. C’est en ce sens qu’un gouvernement péquiste investirait 2,7 G$ par année pour tripler le nombre d’heures actuellement offert dans cette facette du réseau de la santé. On transférerait également 50% du budget des soins de longue durée aux soins à domicile en 5 ans. Un programme inclusif, mentionne le PQ, qui explique que tous les Québécois devraient avoir «le choix de vivre et de vieillir chez soi, avec des services adaptés aux besoins.»
Au moins 500 millions supplémentaires par an seraient nécessaires pour arriver à ces objectifs.
Le PQ estime que le personnel œuvrant dans le réseau public devrait être mieux traité qu’il ne l’est présentement. Environnement sécuritaire, horaire de travail stable, salaire décent : le réseau devrait être le meilleur employeur au Québec. On freinerait l’exode vers le privé, croit le PQ. On ajoute qu’un personnel bien traité résulterait dans un des soins et des services de qualité.
Pour y arriver, le PQ prévoit abolir le recours aux agences privées et des heures supplémentaires obligatoires. On donnerait plus de pouvoir aux 200 000 professionnels de la santé (nutritionnistes, les kinésiologues, les pharmaciens, les travailleurs sociaux, etc.) de poser des actes médicaux sans médecin.
Par exemple, un audiologiste pourrait diagnostiquer une otite à un patient.
Avec des informations de Patrice Bergeron de la Presse canadienne