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Le président de la FTQ a présenté les Partis conservateurs du Québec et du Canada comme des partis qui ont réussi à «canaliser la colère des mécontents de tout acabit» et qui pourraient se renforcer l'un et l'autre.
Le président de la FTQ, Daniel Boyer, met en garde les électeurs contre les «deux partis rétrogrades» que sont les partis conservateurs d'Éric Duhaime et de Pierre Poilievre, affirmant que si ce dernier est porté au pouvoir lors de la prochaine élection fédérale, il s'attaquera aux programmes sociaux ainsi qu'aux syndicats.
Le président de la centrale syndicale de plus de 600 000 membres a ainsi prononcé son allocution d'ouverture, lundi, à l'occasion du 33e congrès de la FTQ qui se déroule cette semaine.
«On doit être vigilant, alors que le Parti conservateur d'Éric Duhaime a obtenu plus d'un demi-million de votes au Québec. On a un Pierre Poilievre aussi qui a été élu chef du Parti conservateur du Canada — ces deux partis politiques rétrogrades qui ont visiblement réussi à canaliser la colère des mécontents de tout acabit pourraient se renforcer l'un l'autre», s'est exclamé M. Boyer.
«On doit s'y préparer, car avec un gouvernement minoritaire à Ottawa, des élections peuvent être déclenchées n'importe quand. Si les conservateurs remportent les élections à Ottawa, il est pratiquement garanti qu'un tel gouvernement s'attaquera aux syndicats et aux programmes sociaux. Notre réponse doit être vigoureuse et combative», a-t-il lancé aux 1200 délégués des syndicats affiliés à la FTQ.
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Alors que débutent les négociations du secteur public, le président de la FTQ a également prévenu que «le Québec va frapper un mur» si les salaires et les conditions d'exercice d'emploi de ces travailleurs «qui sont à bout de souffle» ne sont pas nettement améliorés.
La FTQ forme le front commun intersyndical avec la CSN, la CSQ et l'APTS. Ensemble, les quatre représentent 420 000 de ces travailleurs.
«Le gouvernement n'a plus à se demander pourquoi il y a une si grande pénurie de main-d'oeuvre dans ces différents secteurs. La réponse est claire et nette: les travailleurs du secteur public gagnent moins que ceux et celles du reste du Québec», a affirmé M. Boyer.
Il a qualifié d'insultante l'offre gouvernementale de 9 % sur cinq ans, plus un forfaitaire et une somme équivalant à 2,5 % réservée aux «priorités gouvernementales».
«Au diable les mercis! Au diable les anges gardiens!» s'est exclamé M. Boyer.
Dans son allocution d'ouverture, le président de la FTQ a brièvement abordé la question de la souveraineté du Québec.
«Plus tôt que tard, il faudrait d'ailleurs remettre à notre ordre du jour ce projet de faire du Québec un pays. Je le sais, vous allez me dire que les astres ne sont pas alignés», a-t-il lancé, avant d'être interrompu par les applaudissements des délégués.
«Je le sais que les astres ne sont pas alignés, mais si on ne le fait pas, qui va le faire? Je rêve d'un Québec, mais pas n'importe quel Québec. Je rêve d'un Québec progressiste, inclusif, où les droits des travailleuses et des travailleurs vont arriver en tête de liste», a-t-il conclu.
M. Boyer doit prendre sa retraite à l'issue du congrès de la FTQ, qui se terminera jeudi. La prochaine présidente sera Magali Picard, qui n'a toujours pas d'opposition.