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Ces onze personnalités, qui seront invitées de façon ponctuelle par l'un ou l'autre des trois députés péquistes, prendront la parole sur une diversité de sujets à titre d'experts mandatés par le parti.
Deux jours après avoir nommé la députée défaite Méganne Perry-Mélançon comme porte-parole nationale extraparlementaire, le Parti québécois décrète mercredi que onze candidats non élus au scrutin du 3 octobre dernier agiront eux aussi à titre de porte-voix.
Le chef de la formation politique, Paul St-Pierre Plamondon, en a fait l'annonce dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, flanqué des deux autres députés du parti, Pascal Bérubé (Matane-Matapédia) et Joël Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) .
Ainsi, Gabriel Coulombe (Économie), Stéphane Handfield (Immigration), Véronique Venne (Municipalités et environnement), Sandrine Michon (Jeunesse et Condition féminine), Stéphane Fogaing (Diversité, Métropole et Transports), Camille Pellerin Forget (Santé, aînés et famille), Alexis Gagné-Lebrun (Éducation), Marie-Laurence Desgagné (Affaires étudiantes), Christine Moore (Affaires autochtones), Geneviève Couture (Entrepreneuriat et Communications) et Julie Boucher (agriculture) viendront appuyer les trois députés dans leurs sorties publiques.
Ces onze personnalités, qui seront invitées de façon ponctuelle par l'un ou l'autre des trois députés péquistes, prendront la parole sur une diversité de sujets à titre d'experts mandatés par le parti, qui les consultera également dans l'optique de prendre le pouls de la population sur différents enjeux.
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«Pour clarifier, Méganne travaillera à temps plein et assurera un rôle de porte-parole officielle et de représentation du parti. Les porte-parole sectoriels vont aussi s'exprimer sur des sujets plus pointus au nom du parti, mais ils le feront parce que les députés leur auront délégué cette responsabilité», a nuancé le chef.
M. St-Pierre Plamondon a fait valoir que ces nominations ont aussi pour effet de diversifier l'équipe extraparlementaire du parti et de mieux représenter la population québécoise, d'autant plus que la dernière élection a mené à une «distorsion historique» entre le soutien populaire et le nombre de députés que sa formation a réussi à faire élire.
«C'est important pour nous d'élargir notre équipe pour être à la hauteur du mandat que nous ont confié plus de 600 000 Québécoises et Québécois, un nombre grandissant selon de récents sondages», a mentionné le chef.
Cette façon de faire n'est pas si nouvelle, a précisé M. Bérubé, mentionnant que l'ex-premier ministre Jacques Parizeau avait lui-même été porte-parole en matière d'Économie pour le Parti québécois entre 1971 et 1976, et ce, sans être élu.
Contrairement à Mme Perry Mélançon, députée de Gaspé de 2018 à 2022, ces onze porte-parole ne seront pas rémunérés et se seraient eux-mêmes portés volontaires.
«Ce sont des gens que vous avez entendus lors des dernières élections et qui viennent vous dire qu'ils sont là pour la suite, qu'ils veulent continuer à contribuer au Parti québécois. Le fait qu'ils ont accepté de jouer ce rôle sur une base bénévole ajoute à mon avis de la valeur à leur implication», a souligné M. St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon a exhorté le gouvernement Legault à être plus ferme face au gouvernement fédéral, notamment en ce qui a trait à la crise des demandeurs d'asile, une situation que des organismes communautaires à bout de ressources ont dénoncée mardi.
«Ça fait six ans que ça traîne, le phénomène va aller en s'amplifiant, prévient le chef péquiste. On est passés de 20 000 [demandeurs d'asile] à 50 000; ça pourrait potentiellement devenir 100 000 ou 200 000 entrées irrégulières: on ne peut pas soutenir une situation comme celle-là et il faut en visualiser l'impact.»
Le chef du Parti québécois a plaidé pour la recherche de solutions durables pour s'assurer d'une certaine paix sociale.
«René Lévesque disait: «devant des situations absurdes, on doit trouver une solution raisonnable». On est là-dedans au Parti québécois. À nous de proposer quelque chose d'équilibré et durable, et d'assurer une paix sociale. Autrement, de ne pas fournir certains services, ou pour une partie de la population, de ne pas y avoir accès, ça peut exacerber des insatisfactions, a-t-il prévenu. Si on fait l'erreur de ne pas trouver de modèles durables, ça peut avoir des conséquences.»
Ce faisant, le gouvernement provincial doit être plus ferme devant sa contrepartie fédérale et aller au-delà du «nationalisme verbal».
«C'est au gouvernement du Québec de lancer un ultimatum à Ottawa en disant que si à une telle date, rien n'a été réglé, qu'on va intervenir nous-mêmes, a-t-il poursuivi. En pandémie, on n'a pas eu de difficulté à fermer le chemin Roxham. Le gouvernement doit assumer sa responsabilité et cesser de se cacher derrière le gouvernement fédéral, qui est un peu méprisant.»
Il en va de même pour la menace, par Ottawa, de bloquer le recours à la disposition de dérogation pour contester la loi 21 sur la laïcité de l'État. «La CAQ sait que c'est payant de faire des déclarations nationalistes, mais son rapport de force [avec Ottawa] est nul. On n'a pas signé la Constitution, mais on recule ensuite sur une des règles du jeu qui permet d'assurer que ce sont des choix démocratiques qui deviennent des lois, a martelé M. St-Pierre Plamondon. C'est pour ça qu'il faut être capable de nommer l'indépendance comme une option, comme le faisait Robert Bourrassa.»
«Il y a vraiment un mirage, une invitation à ne pas se dire toute la vérité entre nous, Québécoises et Québécois, quand on prétend qu'on a fait plier le fédéral alors que celui-ci nous manque de respect, a ajouté l'élu. On se raconte des mensonges lorsqu'on prétend que tout va s'arranger sans parler de notre destin national. On est appelés à devenir un pays qui va décider pour lui-même. Et comme le serment au Roi, une fois réglé, personne ne voudra revenir en arrière pour quémander des choses essentielles pour notre société.»
En mêlée de presse, M. St-Pierre Plamondon a indiqué avoir discuté avec le premier ministre François Legault de la possibilité qu'une commission parlementaire se tienne pour déterminer les besoins énergétiques futurs d'Hydro-Québec.
Le chef du Parti québécois s'est montré ouvert à l'idée à la condition que les paramètres entourant la tenue de cette commission soient étudiés par les élus.
«On veut s'assurer qu'on aura le temps et l'espace pour faire un examen complet [de la question], a-t-il réitéré. Pourquoi, tout d'un coup, on parle de barrages? Ça peut être une bonne idée, ça peut être une idée problématique. Ça doit être le fruit d'une réflexion.»
Le député de Camille-Laurin a également rappelé sa volonté que le prochain dirigeant de la société d'État soit nommé en vertu de ses compétences, de son expertise et de son mérite. «Notre crainte, c'est que la nomination se fasse aussi en fonction des intérêts partisans, a-t-il énoncé. Si le gouvernement va chercher l'aval d'un ou deux des chefs de l'opposition et qu'on constate tous qu'il s'agit d'une candidature en fonction des compétences du candidat, ça donnera plus de légitimité à cette décision.»
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