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Le projet de loi comprend l’interdiction des mariages homosexuels et des adoptions par des couples homosexuels, ainsi que de l’approbation publique et des représentations des relations et des personnes LGBTQ+ dans les médias.
Le Parlement géorgien a approuvé mardi une loi radicale qui restreint les droits des personnes LGBTQ+, une mesure qui fait écho aux lois adoptées dans la Russie voisine.
Le projet de loi, présenté plus tôt cette année par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, comprend l’interdiction des mariages homosexuels et des adoptions par des couples homosexuels, ainsi que de l’approbation publique et des représentations des relations et des personnes LGBTQ+ dans les médias. Il interdit également les soins d'affirmation de genre et la modification des désignations de genre dans les documents officiels.
L’Église orthodoxe exerce une grande influence en Géorgie, et les manifestations contre la communauté LGBTQ+ sont courantes. L’année dernière, des centaines d’opposants aux droits des homosexuels ont pris d’assaut un festival LGBTQ+ dans la capitale géorgienne, forçant l’annulation de l’événement.
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Cette année, des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Tbilissi pour promouvoir les «valeurs familiales traditionnelles». Ces «valeurs familiales traditionnelles» sont également au cœur du discours du Kremlin en Russie, où les autorités ont interdit au cours de la dernière décennie l’approbation publique des «relations sexuelles non traditionnelles» ainsi que les lois contre les soins de réaffirmation du genre, entre autres mesures.
La Cour suprême a effectivement interdit l’activisme LGBTQ+ et les autorités ont qualifié d'«organisation extrémiste» le «mouvement» LGBTQ+ opérant en Russie.
La nouvelle initiative a été annoncée par le parti Rêve géorgien après que le pays a adopté en juin la loi sur «l’influence étrangère» que les critiques ont également dénoncée comme étant empruntée au manuel de Moscou. Cette mesure oblige les médias et les organisations non gouvernementales à s’enregistrer comme «poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère» s’ils reçoivent plus de 20 % de leur financement de l’étranger.
Cette mesure a déclenché des semaines de protestations et a été largement critiquée comme menaçant les libertés démocratiques et compromettant les chances de la Géorgie d’adhérer à l’Union européenne (UE).
La Géorgie, pays du Caucase du Sud de 3,7 millions d’habitants, a officiellement demandé à rejoindre l’UE en 2022, après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, mais le bloc a suspendu son adhésion en réponse à la loi sur «l’influence étrangère» et a gelé une partie de son soutien financier. Les États-Unis ont imposé des sanctions à des dizaines de responsables géorgiens en réponse à la loi.
Le projet de loi anti-LGBTQ+ a été approuvé en troisième et dernière lecture, avec 84 des 150 législateurs votant pour. Il doit maintenant être signé par la présidente Salomé Zourabichvili, qui est en désaccord avec le parti au pouvoir. Elle peut opposer son veto au projet de loi, de la même manière qu’elle a opposé son veto à la loi sur l’influence étrangère, mais le Parlement, dominé par le Rêve géorgien, peut passer outre et adopter la législation quoi qu’il en soit.
Le parti Rêve géorgien a été créé par Bidzina Ivanishvili, un milliardaire de l’ombre qui a fait fortune en Russie et a brièvement été premier ministre de la Géorgie en 2012. Il promettait de rétablir les droits civiques et de «réinitialiser» les relations avec Moscou, qui a mené une brève guerre avec la Géorgie en 2008 au sujet de la province séparatiste d’Ossétie du Sud. Moscou a ensuite reconnu l’indépendance de l’Ossétie du Sud et d’une autre province géorgienne séparatiste, l’Abkhazie, et y a établi des bases militaires.
De nombreux Géorgiens ont soutenu l'Ukraine contre l'invasion russe en 2022. Mais le gouvernement géorgien s'est abstenu de se joindre aux sanctions contre Moscou, a interdit à des dizaines de dissidents russes d'entrer dans le pays et a accusé l'Occident de tenter d'entraîner Tbilissi dans un conflit ouvert avec la Russie. L'opposition a accusé le parti au pouvoir d'orienter le pays vers l'orbite russe au détriment de ses aspirations européennes.
En collaboration avec Sophiko Megrelidze, AP.