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Le pape a également dit qu'il viendrait au Canada.
Au terme d'une semaine de rencontres, le pape François s'est excusé auprès d'une délégation autochtone canadienne au Vatican.
Les témoignages qu’il a entendus ont suscité chez lui «l’indignation et la honte».
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Il a présenté ses excuses pour les sévices commis dans les pensionnats autochtones. Ce système d’établissement scolaire, qui s’est échelonné de la fin du XIXe siècle à 1996, avait pour objectif d’évangéliser les enfants autochtones. Environ 150 000 d’entre eux ont été arrachés à leur communauté.
«Il est effrayant de penser au désir d’instiller un sentiment d’infériorité, de faire perdre à quelqu’un sa propre identité culturelle», a-t-il dit.
Le pape a aussi confirmé qu'il ferait un voyage au Canada, une demande de plusieurs communautés qui tiennent à des excuses au pays.
Pour la Grande Chef de la Nation crie-Eeyou istchee, Mandy Gull-Masty, ces excuses étaient attendues depuis très longtemps. Ce qui l’a toutefois le plus marqué, c’est que le pape reconnaisse les traumatismes sur les populations autochtones.
«Il a aussi reconnu les traumatismes intergénérationnels», preuve de son écoute.
De son côté, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré dans un communiqué que ces excuses marquaient une avancée.
«Ces excuses n’auraient pas eu lieu si les Survivants n’avaient pas raconté leur vérité directement à l'une des institutions responsables, et s’ils n’avaient pas relaté et vécu à nouveau leurs souvenirs douloureux».
La Grande Chef Gull-Masty estime que les gouvernements ont encore un grand rôle à jouer dans la réconciliation et sur le chemin de la guérison.
Bien que ce ne soit pas la première fois que le souverain pontife présente des excuses officielles au nom de l’Église catholique, ce geste est « rare », rappelle le correspondant au Vatican pour le journal La Croix, Loup Besmond de Senneville.
«En général, la demande de pardon pour l’Église catholique est d’abord exprimée par les évêques», nuance-t-il.
Rappelons que la Conférence des évêques catholiques du Canada avait formulé des excuses en septembre 2021, après plusieurs découvertes de sépultures anonymes d’enfants autour d’anciennes écoles résidentielles.
«Le pape François a cette sensibilité particulière avec les Autochtones (...) on l’a vu aussi en Amazonie. Il avait notamment demandé pardon en Amérique latine pour les violences de la colonisation», rappelle M. Besmond de Senneville.
Il précise qu’il est également très rare qu’un pape rencontre aussi longtemps le même groupe de personnes.
Or, les excuses ne sont qu’une partie des demandes des groupes autochtones, qui ont aussi profité de l’occasion du voyage à Rome pour rappeler des demandes concrètes, comme l’obtention d’archives pour faire la lumière sur ce qui s’est déroulé dans les pensionnats autochtones.
Monseigneur Poisson soutient que sa délégation a vérifié cette semaine les archives du Vatican, sans y trouver d’informations sur les pensionnats autochtones canadiens.
«On a commencé nos recherches avec les communautés religieuses qui tenaient les écoles. Ces registres-là ne sont pas centralisés.»
Sans avoir confirmé de date particulière, le pape pourrait se rendre au Canada cet été, lors de la fête religieuse de la Sainte-Anne, célébrée le 26 juillet et qui revêt une importance particulière chez les Premières Nations.