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Dominic Barton, l’ancien directeur général mondial de la firme de consultants McKinsey & Company, a déclaré mercredi qu’il n’avait aucune implication dans les contrats fédéraux attribués ces dernières années à l’entreprise.
Dominic Barton, l'ancien directeur général mondial de la firme de consultants McKinsey & Company, a déclaré mercredi qu'il n'avait aucune implication dans les contrats fédéraux attribués ces dernières années à l'entreprise.
Lors de son témoignage devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, à Ottawa, M. Barton a réitéré que le premier ministre Justin Trudeau et lui ne sont pas amis, et qu'il trouve «triste» de voir que des liens sont toujours faits entre des élus libéraux et lui.
La firme McKinsey a retenu l'attention ces dernières semaines après que les médias ont souligné la croissance rapide du travail confié à cette multinationale par le gouvernement libéral.
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Selon les plus récentes données partagées par Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), 116,8 millions $ ont été versés à McKinsey depuis 2015, en vertu de contrats conclus par ce ministère.
M. Barton a rappelé que le processus par lequel les contrats fédéraux sont attribués aux entreprises est «très rigoureux». Il a aussi souligné qu'il n'avait joué aucun rôle dans l'attribution des contrats récents.
«Je n'ai pas eu la moindre implication dans l'attribution de contrats rémunérés à McKinsey par le gouvernement fédéral depuis que j'ai déménagé en Asie en 1996», a martelé M. Barton lors de son témoignage.
La relation du gouvernement libéral avec M. Barton a fait l'objet d'un examen minutieux quant à l'ampleur de l'influence de la firme sur les politiques publiques du gouvernement.
M. Barton a été notamment président du Conseil consultatif en matière de croissance économique auprès du ministre des Finances Bill Morneau, et il a ensuite été ambassadeur du Canada en Chine.
Dès le début de son témoignage, M. Barton a clairement indiqué qu'il n'a aucune allégeance politique dans son travail.
«Je ne suis pas un conseiller partisan, a-t-il dit. Je ne suis membre d'aucun parti, et je ne soutiens aucune formation politique ni aucun candidat.»
Il a également souligné qu'il n'est plus affilié à la firme de consultants et qu'il ne profite pas de la réussite financière de McKinsey.
«Cela fait maintenant plus de trois ans et demi que j'ai quitté McKinsey et vendu toutes mes actions», a-t-il affirmé.
En réponse aux questions des députés, il a ensuite démenti les allégations selon lesquelles il est un ami personnel de M. Trudeau.
«Nous ne sommes pas amis», a-t-il laissé tomber, ajoutant que leur relation était strictement professionnelle.
Interrogé plus tôt mercredi à Ottawa, le premier ministre Trudeau a précisé que les contrats à McKinsey étaient «principalement octroyés par la fonction publique, de façon professionnelle, de façon indépendante».
«Il y a toujours une question de perception en politique, et c'est pour ça qu'on est transparent, et on va continuer à être transparent avec le comité» des Communes, a-t-il dit.
Le premier ministre a indiqué qu'il s'était assuré que les ministres «font des suivis directs pour s'assurer que les contrats ont été octroyés de la bonne façon, que l'argent des contribuables a été investi de façon responsable _ c'est ce à quoi tout le monde s'attend».
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s'est interrogé mercredi matin sur «les motivations du gouvernement d'un pays du G7, quand même, qui dit à une entreprise privée: 'écoutez, qu'est-ce que je devrais faire?'«.
«Heille, c'est pas un dépanneur, là!», a lancé le chef bloquiste.
M. Blanchet a cité le dossier des seuils d'immigration, du poids démographique du Québec dans la fédération canadienne et de sa représentation aux Communes. En recommandant à Ottawa de faire passer la population canadienne à 100 millions d'ici la fin du siècle, «pour le Québec, c'est le glas», a-t-il dit.
«C'est une disparition annoncée du Québec tel qu'on le connaît (...) et ça, McKinsey, ça ne les intéresse pas trop, trop.»
«Est-ce qu'on a mis le ministère de l'Immigration sous une relative tutelle entre les mains de McKinsey? Et est-ce qu'on est en train de privatiser une partie du cabinet du premier ministre?», a demandé M. Blanchet, qui a remplacé sa collègue Julie Vignola au sein du comité des Communes pour interroger M. Barton mercredi après-midi.
Une chercheuse témoignant devant le comité des Communes lundi a qualifié l'accent mis sur McKinsey de distraction. Amanda Clarke, professeure agrégée d'administration publique à l'Université Carleton, a estimé que le comité devrait se concentrer sur la dépendance de la fonction publique à l'égard des firmes d'experts-conseils en général.
«L'accent mis sur l'externalisation et le recours à la sous-traitance au sein du gouvernement fédéral offre déjà un cadre suffisamment large pour se pencher sur ces problèmes et sur toute firme», déclarait lundi Mme Clarke.