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«Je pense que ce n'est pas surprenant que je ne vais pas jouer les jeux politiques des conservateurs.»
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a signalé mardi que son caucus votera contre la motion conservatrice visant à faire tomber le gouvernement minoritaire libéral qui doit être présentée jeudi. Il en ira de même pour les autres tentatives que pourront prendre, à deux occasions, les troupes de Pierre Poilievre.
La survie, à court terme, du gouvernement de Justin Trudeau est donc assurée. M. Singh a justifié sa décision en expliquant que, selon lui, donner un appui aux conservateurs reviendrait à cautionner d'éventuelles coupes dans des programmes qui sont chers au Nouveau Parti démocratique (NPD), comme celui offrant des prestations pour les soins dentaires.
«Je suis contre les coupures conservatrices de M. Poilievre et je ne vais pas appuyer ces motions pour couper les services dont les gens ont besoin», a-t-il dit au cours d'une mêlée de presse.
Les conservateurs ont divulgué vendredi dernier le texte d'une motion qu'ils prévoient présenter en Chambre «à la première occasion», tel que l'avait affirmé leur leader parlementaire adjoint, Luc Berthold.
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Cette «occasion» viendra finalement jeudi puisque le président de la Chambre, Greg Fergus, a annoncé lundi que c'est à ce moment-là qu'aura lieu la première des quatre journées d'opposition restantes de la session parlementaire. Les conservateurs pourront alors déposer leur motion de censure visant à renverser le gouvernement.
Le libellé de la motion cite des critiques qu'a formulées M. Singh à l'égard des libéraux depuis qu'il s'est retiré de l'entente de soutien et de confiance qu'avait son parti avec le gouvernement Trudeau. La motion sera débattue jeudi, mais le vote sur celle-ci n'aura lieu que lundi.
«Je pense que ce n'est pas surprenant que je ne vais pas jouer les jeux politiques des conservateurs», a soutenu mardi le chef du NPD. Il sortait alors d'une rencontre avec les autres chefs de partis sur la menace de tarifs douaniers brandie par le président américain désigné, Donald Trump.
Tout indique que la motion conservatrice recevra, malgré le rejet des néo-démocrates, l'appui des bloquistes. «À chaque vote qui aura été libellé de telle sorte que ce ne soit pas anti-Québec par essence, le Bloc va voter contre la confiance au gouvernement, comme on s’est engagé à le faire», a dit aux journalistes le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet. Le texte qui a été publié vendredi par les conservateurs ne mentionne pas le Québec.
Depuis la fin octobre, les bloquistes se sont dits prêts à discuter avec les partis d'opposition afin de tenter de renverser le gouvernement. Déjà, à ce moment-là, M. Singh avait déclaré qu'il ne comptait pas «laisser le Bloc ou le roi des coupures Pierre Poilievre décider quand on va déclencher une élection».
Du côté des conservateurs, M. Berthold avait dit vendredi que, si le chef néo-démocrate décidait de s'opposer à la motion de censure annoncée, cela signifierait qu'il «va encore une fois se prosterner devant Justin Trudeau» et protéger «ce mauvais gouvernement».
M. Fergus a pris la décision de déterminer quels jours auront lieu les journées d'opposition après que les conservateurs se sont opposés à une motion de la leader parlementaire des libéraux, Karina Gould, qui nécessitait, pour être entérinée, un consentement unanime. La motion prévoyait que les journées d'opposition allaient commencer lundi.
Après que la détermination du moment dédié aux journées d'opposition a finalement été faite par une décision du président de la Chambre, le bureau de Mme Gould a précisé que les conservateurs se verront attribuer la journée de jeudi de cette semaine, de même que celles de lundi et mardi de la semaine prochaine.
L'opposition officielle conservatrice aura donc la possibilité de déposer deux autres motions susceptibles de faire tomber le gouvernement.
Le NPD, quant à lui, aura une journée d'opposition ce vendredi. La formation n'a pas encore annoncé quelle sera la motion qui sera déposée à cette occasion, mais a indiqué que cette dernière n'entraînera pas un vote de confiance.
Si les libéraux en venaient à perdre un vote de confiance, le gouvernement serait défait et, en fin de compte, les Canadiens seraient convoqués à des élections générales.
Les quatre journées d'opposition restantes doivent avoir lieu avant le 10 décembre, afin que la Chambre puisse se prononcer, également à cette date limite, sur le Budget supplémentaire des dépenses. Ce dernier prévoit des sommes totalisant 21,6 milliards $, ce qui inclut des fonds dédiés à des programmes en matière de logement et celui des soins dentaires.
- Avec des informations de Dylan Robertson