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Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, a déposé un projet de loi en ce sens.
Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, est catégorique: 120 000 étudiants étrangers au Québec, «c’est trop». Il a donc déposé jeudi un projet de loi pour réduire leur nombre. De combien? Le ministre refuse de s’avancer sur une cible, mais assure qu’il agira avec «circonspection» et qu’il protégera les institutions en région.
Le premier objectif du projet de loi est de permettre au gouvernement d’obtenir plus d'informations sur les étudiants étrangers. Selon le ministre, ces informations seront nécessaires pour ensuite déterminer de combien il est nécessaire d’en réduire le nombre.
Le nombre d'étudiants étrangers a explosé dans les dix dernières années. Selon des chiffres avancés par le ministre, on est passé de 50 000 à plus de 120 000, soit une augmentation de 140 %
«C'est certain qu'il va y avoir une diminution. Par contre, je ne vais pas m’avancer aujourd'hui sur une diminution, ni en nombre total, ni en pourcentage. (...) Ça va être une réduction adéquate», a-t-il ajouté.
Bien que le ministre ait dit qu’il ne voulait pas spécifiquement s’attaquer au réseau scolaire anglophone, il a tout de même indiqué que près 60 % des étudiants étrangers étaient dans la région de Montréal et que la langue pourrait être un critère.
«Donc si on veut réduire les nombres, évidemment qu'il va y avoir des diminutions dans la région de Montréal et on sait que les grandes institutions anglophones (McGill et Concordia) sont dans la région de Montréal», a-t-il laissé entendre.
Le ministre Roberge compte aussi s’attaquer aux «dérapages» de certaines institutions d'enseignement. Il cite en exemple deux établissements privés – qu’il n’a pas voulu nommer – qui ont vu une augmentation de leur nombre d'étudiants étrangers, respectivement de 246 % et 1392 %, en moins d’un an et demi.
«On voit qu’il y a clairement des dérapages. (...) C'est comme si l'enseignement n'était plus une mission sociale et économique, mais un modèle d'affaires pour vendre la citoyenneté québécoise et canadienne à des gens, plutôt que de vendre la qualité du diplôme», a-t-il expliqué.
Le ministre a aussi indiqué qu’il voulait «des étudiants qui sont des étudiants étrangers, pas des demandeurs d'asile qui utilisent des visas étudiants pour faire des demandes d'asile».
«Ce qu'on veut, c'est admettre un nombre d'étudiants étrangers qui respecte notre capacité d'accueil, qui ne vient pas causer des problèmes de logement et pénaliser les gens qui sont déjà sur le territoire. On veut des étudiants étrangers qui vont venir nous aider à répondre à nos enjeux de services publics et qui vont nous permettre de maintenir des programmes en région», a-t-il résumé.
Rappelons que le gouvernement Legault fait pression sur Ottawa pour qu’il répartisse la moitié des 160 000 demandeurs d’asile présents sur le territoire du Québec ailleurs au Canada.
En parallèle, Québec agit dans les domaines d’immigration qu’il contrôle. Cet été, le gouvernement a annoncé une suspension de six mois du programme des travailleurs étrangers temporaires pour les emplois à bas salaires à Montréal.
Le ministre a dit souhaiter «ardemment» que son projet de loi soit adopté avant Noël afin de pouvoir commencer à agir dès septembre 2025.