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Le ministre en a fait l'annonce au 29e jour de la grève.
Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a ordonné vendredi un retour au travail aux syndiqués du STTP et exige que les conventions collectives actuelles soient prolongées jusqu'au 22 mai 2025.
M. MacKinnon a demandé au Conseil des relations industrielles d'examiner l'état des négociations entre Postes Canada et son syndicat et, s'il le juge approprié, d'ordonner aux postiers en grève de retourner au travail.
Contrairement aux conflits ferroviaires et portuaires où il a demandé d'imposer un arbitrage exécutoire, le ministre réclame cette fois la prolongation des conventions collectives jusqu'au 22 mai 2025.
«J’ai demandé si nous avions la possibilité de conclure une entente très bientôt, sinon, il faudra émettre une obligation de retour au travail pour les travailleurs», a-t-il précisé en point de presse.
M. MacKinnon a également affirmé qu'il avait été mis au courant que les négociations entre le STTP et Postes Canada «régressaient».
«Alors que Postes Canada et le STTP négocient depuis un an, les progrès sont limités», a affirmé M. MacKinnon en point de presse ajoutant que les Canadiennes et les Canadiens, les PME et les résidents des régions éloignées «ont grandement souffert» de la grève des quatre dernières semaines.
Steven MacKinnon estime que les syndiqués de Postes Canada pourraient être de retour au travail dès la semaine prochaine.
Et à ceux qui estiment que le ministre aurait dû intervenir plus tôt, M. MacKinnon répond que les droits de grève et de lock-out sont «fondamentaux» dans une «société démocratique et libre», comme le Canada, et qu'il a voulu donner «toutes les chances» aux parties de conclure une entente.
Le ministre fédéral du Travail veut par ailleurs lancer une Commission d'enquête sur les relations de travail chez Postes Canada.
«Nous demandons une pause pour examiner la structure de Postes Canada, pour examiner sa convention collective et son plan d’affaires et ainsi proposer des mesures pour aller de l’avant», a précisé le ministre du Travail.
Jusqu'à présent, M. MacKinnon avait repoussé les appels à l'intervention d'Ottawa, affirmant qu'il appartient aux deux parties de trouver une entente.
Les principaux enjeux de la grève de plus de 55 000 travailleurs comprennent les salaires, la sécurité d'emploi et la façon de pourvoir en personnel de nouveaux quarts de travail de fin de semaine.
Poste Canada a réagi vendredi à l'annonce du ministre du Travail en affirmant que la direction étudie les détails de cette dernière. «Nous voulons ainsi nous préparer à participer pleinement au processus et à nous conformer aux directives du ministre», explique-t-on dans un communiqué.
«Pendant ce temps, nous avons hâte d’accueillir notre personnel au travail et de servir la population et les entreprises canadiennes. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour que la reprise des activités se déroule le plus rapidement possible, compte tenu des directives que nous a données le ministre», ajoute-t-on.
Postes Canada précise qu'elle est toujours déterminée à conclure des ententes négociées avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP).
Les détails des plans de reprises de Postes Canada seront publiés sur le site postescanada.ca «dès qu’ils seront finalisés».
À voir : Passeports et Postes Canada: des Québécois sans réponse se sentent «pris en otage»
Chez les petites et moyennes entreprises, la nouvelle que le gouvernement «prend enfin des mesures» est reçue comme un soulagement, a indiqué le vice-président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), Jasmin Guénette.
Le regroupement de PME juge néanmoins qu'«il est trop tard pour sauver» la période des Fêtes et qu'il sera «presque impossible» que des colis soient envoyés et livrés à temps d'ici Noël.
Selon la FCEI, le conflit de travail a coûté à ce jour 1,6 milliard $ aux PME canadiennes.
Avec des informations de Michel Saba pour La Presse canadienne.