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Environ 200 000 contribuables perdent un crédit d'impôt qui peut aller jusqu'à environ 1500 $.
Le gouvernement Legault a dévoilé jeudi que le déficit budgétaire est demeuré à 11 milliards de dollars (G$), mais qu’il lance un régime de réduction des dépenses fiscales qui devrait épargner 3,4 G$ aux Québécois d’ici cinq ans. Ce régime affectera entre autres les travailleurs plus âgés, qui seront privés d'une économie d'impôt. Explications.
Dans son plan de réduction des dépenses fiscales, le gouvernement annonce qu’il repousse à 65 ans l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt pour la prolongation de carrière. Voilà qui devrait sauver 887 millions $ (M$) sur quatre ans aux contribuables, mais impactera les personnes qui continuent leur carrière entre 60 et 64 ans. Ces individus n'auront plus accès à un crédit d'impôt qui peut jusqu'à 1540 $. Ce crédit d'impôt pour prolongation de carrière a été instauré en 2012 pour inciter les Québécois plus âgés à rester sur le marché du travail.
La nouvelle mesure prend effet à partir de l'année d'imposition 2025 et représentera une diminution moyenne de l'aide fiscale de 973 $ pour environ 200 000 contribuables. Par ailleurs, pour rendre le crédit d'impôt plus «efficace», le gouvernement exclura les travailleurs âgés ayant un revenu net élevé. Il affirme vouloir «recentrer l'aide sur les travailleurs de 65 ans et plus à faible revenu et ceux de la classe moyenne».
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Autrement, dans les économies qu'il compte faire, le ministère des Finances harmonise le traitement fiscal des gains en capital avec le régime fédéral, ce qui devrait générer des revenus de 2,5 G$ sur cinq ans.
Qu’à cela ne tienne, le gouvernement québécois tient à aider les citoyens qui doivent composer avec le coût de la vie, du moins selon ce que présente l’énoncé économique du ministre Girard. Voici certaines des mesures incluses dans cette aide, une indexation du régime fiscal de 2,85% qui représente un volume de 1,2 G$ à la faveur des Québécois :
Malgré le trou financier, qui représente un déficit record pour la province, le ministère des Finances constate que la reprise économique est meilleure que prévue au Québec après l’important ralentissement de 2023. Dans sa mise à jour économique de jeudi, le ministre Éric Girard a reconfirmé qu’un plan de retour à l'équilibre budgétaire pourra être déposé au moment de la publication du prochain budget, pour 2025-2026.
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Par ailleurs, compte tenu de la reprise économique, on prévoit désormais des investissements de 2,1 milliards $ qui comprennent notamment du soutien pour la construction de logements, de l’aide financière aux victimes des inondations de l’été 2024 et un appui financier au secteur forestier.
Enfin, en ce qui a trait à l’élection de Donald Trump comme président des États-Unis, qui promet de mettre en place plusieurs mesures protectionnistes qui pourraient nuire à l'économie québécoise, «il est encore trop tôt pour évaluer les effets économiques et budgétaires pour le Québec des politiques proposées par la nouvelle administration», dit-on dans la mise à jour économique.
«Le gouvernement continuera de suivre de près la situation tout en intégrant graduellement, notamment dans le prochain budget, les impacts des décisions de la nouvelle administration américaine, le cas échéant, comme il le fait pour l’ensemble des informations pouvant avoir des implications sur les politiques publiques, économiques et budgétaires du gouvernement du Québec», écrit-on.
-Avec la collaboration de Jean-François Poudrier pour Noovo Info