Début du contenu principal.
Le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique a dit constater que le ton du discours social à l’endroit des élus s’est dégradé.
François-Philippe Champagne croit que le temps est venu de se pencher sur la sécurité des membres du gouvernement fédéral, les ministres fédéraux n’ayant pas de gardes de sécurité qui les accompagnent dans leurs déplacements.
Interrogé sur cette question dans la foulée de l’attentat contre l'ex-président américain Donald Trump, samedi, le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique a dit constater que le ton du discours social à l’endroit des élus s’est dégradé.
«C'est une question à laquelle on doit réfléchir parce que moi je peux vous dire que sur l'arc de 10 ans, je vois quand même que la polarisation a amené en certaines occasions des comportements qui sont différents de lorsque j'ai commencé il y a une dizaine d'années», a-t-il déclaré en entrevue avec La Presse Canadienne, lundi, alors qu’il venait de procéder à une annonce à Varennes, en Montérégie.
Abonné aux bains de foule, le ministre Champagne apporte quand même des nuances, faisant valoir «qu’on est encore chanceux que chez nous, au Canada, on peut se promener librement, rencontrer les gens».
François-Philippe Champagne n’est pas dupe, cependant.
Et ce n’est pas seulement de l’anecdote pour lui qui affirme que «dans mon cas, il y a eu des incidents, mais on a su les gérer», a-t-il révélé sans élaborer davantage. La sécurité, dans le contexte actuel, est donc «une réflexion qu'on doit avoir parce que vaut mieux prévenir que guérir, comme disait ma mère», a-t-il dit, soulignant l’approche d'une prochaine élection.
La question de la sécurité, toutefois, ne se limite pas au niveau fédéral, a-t-il fait valoir. «On a vu au Québec, entre autres, au niveau municipal en particulier, des situations qui ont amené des élus à se poser des questions sur leur avenir en politique. Il faut permettre dans une démocratie à chacune et chacun de pouvoir exercer ce métier-là, de représenter les citoyens en toute sécurité.»
Au niveau provincial, a-t-il rappelé, les ministres sont toujours accompagnés de gardes du corps. «Le gouvernement du Québec le fait déjà depuis longtemps, puis je pense que ça peut se faire. (…) Peut-être qu'on (le gouvernement fédéral) est rendu là aussi.»
François-Philippe Champagne a toutefois insisté sur le fait qu’on ne doit pas élever une barricade autour des politiciens. «On peut le faire de façon acceptable pour permettre aux élus de toujours échanger, mais aussi de le faire en toute sécurité, surtout avec ce qu'on voit présentement à travers le monde.»
M. Champagne était à Varennes pour annoncer l’octroi de 30 millions $ à la firme Hitachi Energy, qui prévoit en investir 164 millions $ au total dans ses installations varennoises, où sont fabriqués les plus gros transformateurs de grande puissance en Amérique, des appareils de la taille d’une grande maison à deux étages. L’entreprise entend y aménager d’ici trois ans un nouveau laboratoire d’essai de transformateurs, ce qui créera 67 emplois.
En avril dernier, le ministre provincial de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, avait annoncé une contribution équivalente de 30 millions $ de Québec dans ce projet, qui était estimé à ce moment à 140 millions $, soit 24 millions $ de moins qu’actuellement.
Le directeur général d’Hitachi Énergie Amérique du Nord, Anthony Allard, a fait part d’investissements totalisant 6 milliards $ à venir au cours des prochaines années par Hitachi, dont certains qui iront à Montréal, mais il n’a pas voulu préciser le montant ou la nature des investissements prévus dans la métropole.