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Le juge Benoit Gagnon devra déterminer le sort du meurtrier de Thomas Cameron, poignardé à mort en 2019 dans l'est de Sherbrooke.
Les représentations sur sentence se poursuivaient jeudi dans le dossier du meurtrier du jeune Thomas Cameron, lui qui a été assassiné au parc Adrien-Cambron, dans l'est de Sherbrooke, en août 2019.
En raison d'une ordonnance de non-publication, l’accusé ne peut être nommé puisqu'il était d'âge mineur au moment des faits. Ce dernier, maintenant âgé de 20 ans, a déjà plaidé coupable à un chef de meurtre au deuxième degré l’été dernier. Or, ce qui est connu, c'est que lui et la victime se connaissaient.
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À la fin des audiences, le juge Benoit Gagnon devra déterminer si le meurtrier doit être assujetti à une peine pour adulte ou non. L'accusé était à quelques mois d'avoir 18 ans lorsqu'il a assasiné Thomas Cameron.
S'il devait être jugé comme un adulte, il écoperait d'une peine à perpétuité, alors que s'il devait être jugé comme mineur, il écoperait d'une peine maximale de 7 ans.
Les risques de récidive du meurtrier de Thomas Cameron sont perçus différement par la Couronne et la Défense.
Hier, la Couronne a fait entendre Mario Tremblay, un expert en travail social. Ce dernier a dépeint en détails le portrait du meurtrier. Selon lui, il s'agit d'un individu ayant de la difficulté à vivre avec les autres, qui fait preuve d'une méfiance chronique, qui a tendance à déformer des situations réelles et ayant de la difficulté à se confier.
Cette liste de caractéristiques représente pour M. Tremblay des facteurs suffisamment importants pour influencer le risque de récidive. L'expert en travail social a parlé de délinquance rageuse et a recommandé une longue peine pour l'accusé, qui aurait des besoins en thérapie significatifs. La Défense a d'ailleurs contre-interrogé ce témoin jeudi.
Mercredi, la Défense a fait entendre un psychiatre à la barre des témoins. Lui suggérait plutôt qu’un milieu comme un centre jeunesse pourrait être adapté aux besoins de l’accusé. Il avait d'ailleurs parlé positivement des pronostics de réhabilitation.
« La conclusion est différente, mais par contre, au niveau de la description de la personnalité, il y a beaucoup d'éléments qui se recoupent. J'estime que le rapport pré-décisionnel est beaucoup plus étoffé, mais ça c'est mon opinion », a indiqué Nathalie Robidoux, procureure de la Couronne dans ce dossier.
UN TÉMOIGNAGE ATTENDU
La mère de Thomas Cameron, Karine, est présente à chacune des audiences, assise à quelques mètres de celui qui a poignardé son fils à mort.
Mme Cameron affirme avoir rédigé une longue lettre de cinq pages, qu'elle souhaite lire devant le juge lors des représentations. Le moment où elle montera à la barre des témoins n'est pas encore connu.
« Ça fait deux ans que ça trotte dans ma tête et que je pense à ce que je peux dire au juge. [Dans la lettre], je parle du comment j'ai réagi quand j'ai appris la nouvelle. Ensuite, je parle de mon fils Thomas parce que, pour moi, c'est important de parler de lui et de le faire revivre », a soutenu la mère de la victime à l'extérieur du Palais de justice jeudi.
Noovo Info - La mère du jeune Thomas Cameron, Karine Cameron, devant le Palais de justice de Sherbrooke le 17 mars 2022.
La grand-mère de Thomas doit également être entendue. Une autre journée de témoignages est prévue lundi au Palais de justice de Sherbrooke.
Ultimement, ce sera au juge Benoit Gagnon de déterminer le sort de l'accusé.