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Les employeurs ont créé 142 000 emplois, contre 89 000 en juillet.
Les embauches des employeurs américains ont repris un peu au mois d'août par rapport à juillet, et le taux de chômage a baissé pour la première fois depuis mars, signe que le marché du travail pourrait se calmer, mais reste robuste.
Les employeurs ont créé 142 000 emplois, contre 89 000 en juillet, a déclaré vendredi le département du Travail. Le taux de chômage a baissé à 4,2 %, contre 4,3 % en juillet, ce qui était le niveau le plus élevé depuis près de trois ans. Les embauches en juin et juillet ont cependant été fortement revues à la baisse, avec un total de 86 000 embauches. La création d'emplois de juillet a été la plus faible depuis la pandémie.
«Le marché du travail s'affaiblit», a affirmé Eugenio Aleman, économiste en chef chez Raymond James Financial. «Il ne s'effondre pas, mais il s'affaiblit.»
Le ralentissement de l'emploi est la raison pourquoi la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) est prête à réduire son taux d'intérêt directeur lors de sa prochaine réunion les 17 et 18 septembre, alors que l'inflation retombe progressivement vers son objectif de 2 %. La Fed pourrait décider de réduire son taux de référence d’un quart de point, comme elle en a l'habitude, ou d’un demi-point, une baisse qui serait plus importante que normalement.
Christopher Waller, un décideur influent de la Fed, a suggéré dans un discours prononcé vendredi que la banque centrale penchait vers une réduction d’un quart de point ce mois-ci. Il a laissé la porte ouverte à des baisses de taux plus importantes, si nécessaire, plus tard dans l’année.
«Je ne m’attends pas à ce que cette première baisse soit la dernière», a affirmé M. Waller dans un discours à l’Université de Notre Dame. «L’inflation et l’emploi étant proches de nos objectifs à long terme et le marché du travail se modérant, il est probable qu’une série de réductions soit appropriée.»
«Je suis ouvert d’esprit, a-t-il ajouté, quant à l’ampleur et au rythme des réductions, qui seront basées sur ce que les données nous disent sur l’évolution de l’économie.»
Les chiffres de vendredi montrent que le marché du travail ralentit sous la pression des taux d’intérêt élevés, mais qu’il continue de croître. De nombreuses entreprises semblent retarder la création d’emplois, en partie à cause de l’incertitude causée par l’élection présidentielle et par les possibles réductions de taux de la Fed.
Daniel Zhao, économiste en chef du site de carrière Glassdoor, a déclaré que certains détails du rapport sur l’emploi d’août indiquent que la demande de travailleurs des entreprises ralentit. Le nombre d’Américains qui travaillent à temps partiel, mais préféreraient travailler à temps plein, a augmenté, prolongeant une tendance qui dure depuis un an.
«Quand on regarde sous le capot, on voit des chiffres qui confirment que le marché du travail est sur cette trajectoire de refroidissement», a déclaré M. Zhao.
Le marché du travail américain se trouve désormais dans une situation inhabituelle: les travailleurs ont pour la plupart une sécurité d'emploi, et le nombre de licenciements est faible. Pourtant, puisque le rythme des embauches a ralenti, décrocher un emploi est devenu plus difficile.
Au cours des trois derniers mois, le nombre d'embauches a été en moyenne de 116 000 par mois, en forte baisse par rapport à la moyenne de 211 000 il y a un an. Les nouveaux emplois au mois d’août se sont concentrés dans quelques secteurs seulement, les soins de santé ayant créé 44 000 emplois, la restauration, l’hôtellerie et les sociétés de divertissement en ayant créé 46 000 et la construction 34 000. Les embauches constantes dans les restaurants et les hôtels pourraient refléter la hausse continue des dépenses de consommation, qui ont augmenté le mois dernier même après ajustement de l’inflation.
Dans un discours important le mois dernier, le président de la Fed, Jerome Powell, a suggéré que les responsables de la banque centrale avaient pratiquement maîtrisé l’inflation grâce au taux directeur élevé et ne voulaient pas voir le marché du travail s’affaiblir davantage. La banque centrale tente de faire un «atterrissage en douceur», dans lequel elle parviendrait à faire baisser l’inflation sans provoquer de récession.