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Le décès du pompier lors d’une intervention dans les rapides de Lachine en octobre 2021 a notamment été causé «des informations incomplètes» lors du sauvetage et par une «formation déficiente de l’équipage» de l’embarcation.
Le décès du pompier lors d’une intervention dans les rapides de Lachine en octobre 2021 a notamment été causé par «des informations incomplètes» lors du sauvetage et par une «formation déficiente de l’équipage» de l’embarcation.
C’est ce qu’indique la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dans son rapport sur l’accident qui a coûté la vie à Pierre Lacroix. M. Lacroix et trois autres pompiers ont été appelés à secourir des personnes dans une embarcation à la dérive qui se dirigeait vers le secteur des rapides de Lachine.
Lors de manœuvres pour préparer le remorquage, «la combinaison de la répartition du poids des pompiers dans l’embarcation 1864, du déplacement de l’eau qui s’y engouffrait et de son positionnement dans le creux de vague a entraîné son renversement», envoyant les 4 pompiers à l’eau, conclut la CNESST. Alors que les autres ont tous été sauvés, M. Lacroix s'est noyé après être resté coincé sous le bateau de modèle Hammerhead.
Voyez le reportage de de Marie-Michelle Lauzon sur ce sujet au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
Le rapport souligne que les pompiers sont intervenus «sur la base d'informations incomplètes». Ces derniers n'avaient entre autres pas les moyens nécessaires pour bien localiser l'embarcation dans le secteur. Ce faisant, les secouristes se sont retrouvés dans une «zone interdite de navigation» qui est connue par les membres de l’équipage. L'embarcation 1864 s'est alors retrouvée dans un secteur où elle risque de chavirer.
On indique aussi que des «lacunes ont été observées au niveau du programme de formation ainsi que du programme de maintien des compétences des pompiers spécialisés en sauvetage nautique.» Ainsi, des suivis sur le maintien des compétences n'ont pas été effectués auprès des équipes spécialisées provenant de plusieurs casernes de Service des incendies de Montréal (SIM) en 2021.
«En matière de sauvetage nautique, la formation des membres de l’équipage du 1864 ainsi que celle des intervenants du poste de commandement riverain est déficiente», ajoute-t-on.
La CNESST a annoncé jeudi maintenir l'interdiction de toute navigation, peu importe l'embarcation utilisée par les pompiers, dans la zone non balisée des rapides de Lachine, à la suite de la tragédie. Elle sera en vigueur tant et aussi longtemps que le SIM n'aura pas démontré qu'il peut assurer la sécurité de ses travailleurs.
La CNESST a aussi signifié un constat d'infraction à la Ville de Montréal pour avoir compromis la sécurité de travailleurs. Le montant de l'amende varie de 17 680 $ à 70 727 $ pour une première offense.
La Ville de Montréal a 30 jours pour répondre au constat d'infraction. Elle prendra le temps d'analyser le rapport de la CNESST, a évoqué le responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Alain Vaillancourt.
«Dès l'événement, il y a des choses qui ont été mises en place par rapport aux méthodes d'entraînement. Le SIM a déjà agi sur certains enjeux», a déclaré M. Vaillancourt en point de presse.
Il précise que la Ville a fait l'achat de 12 nouveaux bateaux de haute performance pour remplacer le Hammerhead.
M. Vaillancourt a dit vouloir également attendre les recommandations de l'enquête publique de la coroner Me Géhane Kamel qui doit débuter le 21 novembre, avant de prendre d'autres actions.
L'opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal déplore le «très peu de détails» sur les améliorations qui seront apportées.
Ce tronçon du fleuve Saint-Laurent est reconnu pour être l'un des plus dangereux de la Ville de Montréal. Son courant imprévisible rend les opérations de sauvetage périlleuses.