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«À ma connaissance, on n’avait jamais eu, depuis les 20 ans où je suis à la fonction publique, de manifestation qui a duré plus que quelques jours», a témoigné le maire d'Ottawa, Jim Watson.
Le maire d'Ottawa, Jim Watson, a témoigné mardi sur son rôle dans la planification des mesures à adopter pour l'accueil du «Convoi de la liberté» qui a occupé Ottawa en février 2022.
Le maire Watson a convenu qu'il y avait eu un certain flou concernant la préparation de la Ville d'Ottawa à accueillir les manifestants. «L’information n’était pas très claire. Personne ne savait vraiment combien de véhicules arrivaient, s’ils allaient rester très longtemps, quels étaient les plans. Le chef de police avait indiqué que le groupe était quelque peu désorganisé et que ses membres ne partageaient pas toute la même opinion», a-t-il déclaré.
Voyez le reportage d'Étienne Fortin-Gauthier sur ce sujet au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
M. Watson savait que les contestataires venaient de l'ouest, du centre et de l'est du Canada et qu'ils étaient notamment irrités par le port du masque. «C'était une affaire provinciale, mais ils étaient irrités et en avaient contre le fédéral», a-t-il mentionné.
Le maire a ajouté qu'aux moments précèdent les événements, il pensait que les manifestants n'allaient rester qu'un jour ou deux à Ottawa. «Il y a beaucoup de manifestants qui viennent dans notre ville et la police gère les situations, c'est la norme, a-t-il indiqué. À ma connaissance, on n’avait jamais eu, depuis les 20 ans où je suis à la fonction publique, de manifestation qui a duré plus que quelques jours.»
Au départ, Jim Watson était d'avis que la manifestation n'allait pas s'étirer, puisqu'il pensait que le convoi était surtout formé de camionneurs indépendants, qui perdraient dfes revenus s'ils n'étaient pas sur la route à travailler.
Il a toutefois constaté que la situation était devenue hors de contrôle alors que les manifestants continuaient à arriver massivement après quelques jours. Il s'est alors rendu compte que la manifestation prévue au départ s'était transformée en occupation.
«Pour moi c’est devenu clair dans mon esprit qu’ils n’allaient pas partir après la fin de semaine. C’était déjà une situation très tendue, il y avait des gens qui arrivaient de partout au pays pour appuyer les contestataires. C’est là que le chaos a été engendré», a-t-il déclaré.
La commission, dirigée par Paul Rouleau, étudie l'utilisation par le gouvernement fédéral de la Loi sur les mesures d'urgence en février 2022 pour déclarer une urgence d'ordre public.
M. Watson, et le premier ministre Justin Trudeau ont à un certain moment accusé le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, d'éviter de participer, pour des raisons politiques, à la réponse des autorités au «convoi de la liberté».
M. Watson a soutenu qu'il était à l'époque frustré par le temps qu'il a fallu pour déployer plus de policiers dans les rues d'Ottawa.
Selon une transcription et un résumé d'un appel téléphonique du 8 février avec le premier ministre Trudeau, le maire Watson exprime sa frustration que Doug Ford ne collabore pas aux efforts conjoints.
Le maire soutient alors que le solliciteur général de l'Ontario est «malhonnête» quant au nombre d'agents de la Police provinciale qui sont à l'oeuvre.
M. Trudeau répond que le premier ministre Ford «se dérobe à ses responsabilités» pour des raisons politiques.
Le maire d'Ottawa a qualifié d'«inacceptables» les comportements de certains manifestants, qui ont dansé sur la tombe du Soldat inconnu, ont volé des repas à l'organisme pour personnes en situation d'itinérance Shepherds of Good Hope et posé des affiches sur une statue de Terry Fox.
«C'était inacceptable. On accueille les gens qui respectent la loi et ces gens-là n'étaient pas respectueux et ça causait du tort à tout le monde. Shepherds of Good Hope fait tellement un bon travail dans le Byward Market... De pousser des gens pour avoir des repas gratuits, c'était horrible», a-t-il déploré.
Jim Watson a admis que le Service de police d'Ottawa est rapidement devenu dépassé par les événements. Une demande de ressources supplémentaires de la part de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a donc été déposée. Il aurait été par la suite frustré du manque de suivi envers sa demande.
Le maire Watson avait frustration, selon résumé de rencontres, en raison du manque de policiers envoyés à Ottawa.
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) October 18, 2022
Et il évoque confusion au gouvernement Ford sur nombre qu'il fournissait de la police provinciale...pas 1500, mais à peine une centaine.#POEC #CEDU #noovoinfo pic.twitter.com/n9U76EcTMF
Le témoignage du maire survient quelques jours avant les élections municipales d'Ottawa de lundi prochain, au cours desquelles il ne se présentera pas pour être réélu.
Concernant son approche et sa réaction face au «Convoi de la liberté», Jim Watson admet avoir commis plusieurs erreurs.
«Échec à tous les niveaux?»
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) October 18, 2022
«Oui. On a pas agi assez vite», admet @JimWatsonOttawa
Après 3h de témoignage, maire dit: Doug Ford refusait de participer aux réunions, OPP et GRC envoyaient pas leurs policiers,...et chef de police croyait pas que police était solution.#noovoinfo https://t.co/QfmFOomfOK
Avec des informations de la Presse canadienne