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Le chef du Hezbollah a déclaré que les attaques meurtrières de cette semaine constituaient un «coup dur» qui a franchi une «ligne rouge».
Le Hezbollah a lancé jeudi une nouvelle salve de tirs dans le nord d’Israël, poursuivant ses échanges avec l’armée israélienne alors que les craintes d’une guerre plus large augmentent.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré jeudi que les attaques meurtrières de cette semaine contre les appareils de communication de l'organisation constituaient un «coup dur» qui a franchi une «ligne rouge».
Des centaines d’appareils électroniques utilisés par le Hezbollah ont explosé au Liban plus tôt cette semaine, tuant au moins 37 personnes et en blessant quelque 3000 autres.
Les explosions d’appareils semblent être le point culminant d’une opération menée depuis des mois par Israël pour cibler en même temps autant de membres du Hezbollah que possible. Pendant deux jours, des téléavertisseurs et des walkies-talkies utilisés par le Hezbollah ont explosé, blessant et même paralysant certains combattants, mais mutilant également des civils liés aux branches sociales du groupe et tuant au moins deux enfants.
On ne sait pas exactement comment ces attaques s’inscrivent dans les avertissements des dirigeants israéliens ces dernières semaines selon lesquels ils pourraient lancer une opération militaire renforcée contre le Hezbollah, la force armée la plus puissante du Liban. Le gouvernement israélien a déclaré que l’objectif de la guerre était de mettre fin aux tirs transfrontaliers du groupe soutenu par l’Iran afin de permettre à des dizaines de milliers d’Israéliens de retourner chez eux près de la frontière avec le Liban.
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S’adressant aux troupes israéliennes mercredi, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré: «Nous sommes au début d’une nouvelle phase de la guerre – cela exige du courage, de la détermination et de la persévérance». Il n’a pas fait mention des engins explosifs mais a salué le travail de l’armée et des agences de sécurité israéliennes, affirmant que «les résultats sont très impressionnants».
Le ministre Gallant a déclaré qu’après des mois de combats contre le Hamas dans la bande de Gaza, «le centre de gravité se déplace vers le nord en détournant les ressources et les forces».
Le Hezbollah a déclaré tôt jeudi avoir ciblé trois positions militaires dans le nord d’Israël, près de la frontière, dont deux avec des drones. L’armée israélienne a déclaré que les drones s'étaient écrasés près de communautés. Les hôpitaux ont indiqué avoir traité au moins huit patients légèrement ou modérément blessés. L’armée a déclaré tôt jeudi avoir frappé plusieurs sites militants dans le sud du Liban pendant la nuit.
Le Hezbollah a envoyé des signaux indiquant qu'il poursuivrait ses tirs quasi quotidiens, qui, selon lui, sont une démonstration de soutien au Hamas. La guerre qui dure depuis 11 mois entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a commencé après que ses militants ont mené l'attaque du 7 octobre contre Israël.
Israël a répondu aux tirs du Hezbollah par des frappes dans le sud du Liban et a frappé des responsables importants du groupe dans la capitale, Beyrouth. Ces échanges ont fait des centaines de morts au Liban et des dizaines en Israël, et ont forcé l'évacuation de dizaines de milliers d'habitants de chaque côté de la frontière.
Israël et le Hezbollah se sont retirés à plusieurs reprises d'une guerre totale sous la forte pression des États-Unis, de la France et d'autres pays.
Mais dans leurs récents avertissements, les dirigeants israéliens ont déclaré qu'ils étaient déterminés à changer radicalement le statu quo.
Israël a commencé à déplacer davantage de troupes à sa frontière avec le Liban mercredi, par mesure de précaution, ont déclaré des responsables israéliens. Le chef de l’armée israélienne, le lieutenant général Herzi Halevi, a déclaré que des plans avaient été élaborés pour une action supplémentaire contre le Hezbollah, bien que les médias aient rapporté que le gouvernement n’avait pas encore décidé s’il lancerait une offensive majeure au Liban.
Le Hezbollah a juré de riposter contre Israël.
Le Liban est encore sous le choc des attaques meurtrières de mardi et mercredi. Les explosions ont secoué les Libanais anxieux qui craignent une guerre à grande échelle. L’armée libanaise a déclaré avoir localisé et fait exploser des téléavertisseurs et des appareils de communication suspects, tandis que les autorités de l’aviation civile du pays ont interdit les téléavertisseurs et les walkies-talkies dans tous les avions au départ de l’aéroport international de Beyrouth, jusqu’à nouvel ordre.
Ces attaques sont susceptibles de perturber gravement la communication interne du Hezbollah, alors qu’il s’efforce de déterminer des moyens sûrs de communiquer avec ses membres. Le Hezbollah a annoncé la mort de cinq combattants jeudi, mais n’a pas précisé s’ils avaient été tués dans les explosions ou sur les lignes de front.
Les explosions ont eu lieu partout où se trouvaient les porteurs de téléavertisseurs ou de walkies-talkies dans plusieurs quartiers de Beyrouth et de l’est et du sud du Liban – dans des maisons et des voitures, des épiceries et des cafés et dans la rue, même lors d’un enterrement de personnes tuées dans les attentats, souvent en présence de leur famille et d’autres passants.
Beaucoup ont souffert de blessures béantes aux jambes, à l’abdomen et au visage, ou ont été mutilés à la main. Les explosions de téléavertisseurs de mardi ont tué 12 personnes, dont deux enfants, et en ont blessé quelque 2300 autres. L’explosion du lendemain a fait 25 morts et plus de 600 blessés, a déclaré le ministre libanais de la Santé, Firas Abiad, en donnant des chiffres actualisés.
M. Abiad a déclaré aux journalistes que les blessures de mercredi étaient plus graves que celles de la veille, car les walkies-talkies qui ont explosé étaient plus gros que les téléavertisseurs. Il a fait l’éloge des hôpitaux libanais, affirmant qu’ils avaient réussi à faire face à l’afflux de blessés en quelques heures. «C’était une attaque aveugle. C’était un crime de guerre», a-t-il déclaré.