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International

Le Hezbollah tire des roquettes dans le nord d'Israël pendant les pourparlers de paix

Le Hezbollah libanais a tiré mercredi un barrage massif de roquettes sur le nord d'Israël pour venger le meurtre d'un haut commandant.

Des étudiants de Dar Al Aytam Al Islamiya, les institutions de protection sociale, tiennent une pancarte et des drapeaux libanais lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza le mardi 11 juin 2024.
Des étudiants de Dar Al Aytam Al Islamiya, les institutions de protection sociale, tiennent une pancarte et des drapeaux libanais lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza le mardi 11 juin 2024.

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Associated Press
Associated Press

Le Hezbollah libanais a tiré mercredi un barrage massif de roquettes sur le nord d'Israël pour venger le meurtre d'un haut commandant, intensifiant encore les tensions régionales alors que le sort d'un plan de cessez-le-feu à Gaza soutenu par la communauté internationale était en jeu.

L’attaque de représailles est intervenue alors que le secrétaire d’État américain Antony Blinken se trouvait dans la région pour promouvoir une proposition de cessez-le-feu qui n’a pas été pleinement adoptée par Israël ou le Hamas.

Le groupe militant a soumis mardi soir sa première réponse officielle, demandant des «amendements» à l’accord.

Le Hezbollah, un allié du Hamas soutenu par l'Iran, a échangé des tirs avec Israël presque tous les jours depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas qui dure depuis huit mois et affirme qu'il ne s'arrêtera que s'il y a une trêve à Gaza. Cela fait craindre un conflit régional encore plus dévastateur.

Les sirènes des raids aériens ont retenti dans le nord d'Israël et l'armée a déclaré qu'environ 160 projectiles avaient été tirés depuis le sud du Liban, ce qui en fait l'une des attaques les plus importantes depuis le début des combats.

Aucune victime n'a été signalée dans l'immédiat, certains des projectiles ayant été interceptés tandis que d'autres ont déclenché des feux de brousse.

La vengeance pour un commandant tué

Le Hezbollah dit avoir tiré des missiles et des roquettes sur deux bases militaires en représailles au meurtre de Taleb Sami Abdullah, âgé de 55 ans. Connu au sein du Hezbollah sous le nom de Hajj Abu Taleb, il est le commandant le plus haut gradé tué depuis le début des combats, il y a huit mois. La frappe israélienne a détruit une maison où M. Abdullah et trois autres responsables se réunissaient, à environ dix kilomètres de la frontière, mardi soir.

Un responsable du Hezbollah a déclaré à l'Associated Press que M. Abdallah était responsable d'une grande partie du front Liban-Israël, y compris la zone faisant face à la ville israélienne de Kiryat Shmona, que le Hezbollah a attaqué à plusieurs reprises ces derniers jours, provoquant des incendies dans la région.

Le responsable, qui n’était pas autorisé à parler aux médias et s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a déclaré que M. Abdullah avait rejoint le Hezbollah il y a plusieurs décennies et avait pris part aux attaques contre les forces israéliennes au cours de leurs 18 années d’occupation du sud du Liban, qui ont pris fin en mai 2000.

Les frappes aériennes israéliennes sur le Liban ont tué plus de 400 personnes, pour la plupart des membres du Hezbollah, mais parmi les morts figurent également plus de 70 civils et non-combattants. Du côté israélien, 15 soldats et 10 civils ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza.

D’autres groupes alliés à l’Iran, notamment de puissantes milices en Irak et en Syrie, ainsi que les rebelles Houthis au Yémen, ont également attaqué des cibles israéliennes, américaines et autres depuis le début de la guerre, suscitant souvent des représailles occidentales. En avril, Israël et l’Iran ont échangé des tirs directs pour la première fois.

L'administration du président américain Joe Biden a déclaré que le meilleur moyen de calmer les tensions régionales était que le Hamas accepte une proposition de cessez-le-feu progressif qui mettrait fin à la guerre à Gaza et entraînerait la libération des otages restants enlevés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre qui ont déclenché la guerre. Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté lundi à une écrasante majorité en faveur du plan.

M. Biden affirme qu’il s’agit d’une proposition israélienne, mais le premier ministre Benyamin Nétanyahou a envoyé des signaux contradictoires, affirmant qu’Israël restait déterminé à détruire le Hamas. On ne sait pas exactement comment il serait possible que la proportion, qui comprend un retrait israélien de Gaza, soit pleinement mise en oeuvre.

Le Hamas réclame des amendements

Le Hamas a exprimé son soutien aux grandes lignes de l’accord, mais sa méfiance quant à sa mise en œuvre par Israël.

Le porte-parole du Hamas, Jihad Taha, a confié au journal libanais «ElNashra» que les «amendements» demandés par le groupe incluent des garanties d'un cessez-le-feu permanent et du retrait complet des forces israéliennes de Gaza.

La réponse officielle du Hamas à la proposition, qu'il a transmise aux médiateurs mardi, ne semble pas aller jusqu'à une acceptation pure et simple, mais elle a maintenu les négociations en vie. Le Qatar et l’Égypte, qui ont été des médiateurs clés aux côtés des États-Unis, ont dit qu’ils l’étudiaient.

M. Blinken, qui en est à sa huitième visite dans la région depuis le début de la guerre, s'est rendu mercredi au Qatar pour suivre les négociations.

Cette proposition a fait naître l'espoir de mettre fin à un conflit dans lequel les bombardements et les offensives terrestres d'Israël à Gaza ont tué plus de 37 000 Palestiniens, selon les responsables palestiniens de la santé, et chassé de leurs foyers environ 80 % des 2,3 millions d'habitants. Les restrictions israéliennes et les combats en cours ont entravé les efforts visant à acheminer l’aide humanitaire vers l’enclave côtière isolée, alimentant ainsi la faim généralisée.

Israël a lancé son intervention après que le Hamas et d'autres militants eurent fait irruption en Israël le 7 octobre, tuant quelque 1200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant environ 250 otages. Plus de 100 otages ont été libérés l’année dernière au cours d’un cessez-le-feu d’une semaine en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël. Le Hamas détient toujours environ 120 otages, dont le tiers serait mort.

La proposition annoncée par Joe Biden prévoit un plan en trois phases qui commencerait par un cessez-le-feu de six semaines et la libération de certains otages en échange de prisonniers palestiniens. Les forces israéliennes se retireraient des zones peuplées et les civils palestiniens seraient autorisés à rentrer chez eux.

La première phase nécessite également la distribution sécuritaire de l’aide humanitaire «à grande échelle dans toute la bande de Gaza», ce qui, selon M. Biden, conduirait à l’entrée de 600 camions d’aide à Gaza chaque jour.

Au même moment, des négociations seraient lancées sur la deuxième phase, qui doit amener «une fin définitive aux hostilités, en échange de la libération de tous les autres otages encore à Gaza, et d’un retrait complet des forces israéliennes de Gaza».

La troisième phase lancerait «un plan pluriannuel majeur de reconstruction de Gaza et le retour à leurs familles des dépouilles de tous les otages décédés encore à Gaza».

Le groupe militant a accepté le mois dernier une proposition similaire qui a été rejetée par Israël.

Les alliés de la coalition d'extrême droite de M. Nétanyahou ont rejeté la dernière proposition et ont menacé de renverser son gouvernement s'il mettait fin à la guerre en laissant le Hamas intact. Mais le premier ministre Nétanyahou subit également une pression croissante pour accepter un accord visant à ramener les otages.

Des milliers d’Israéliens, y compris les familles des otages, ont manifesté en faveur du plan soutenu par les États-Unis.

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Associated Press
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