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Le Hamas aurait accepté les conditions d'un cessez-le-feu à Gaza

Selon un responsable israélien, des progrès avaient été réalisés, mais que les détails étaient en cours de finalisation.

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Associated Press
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Le Hamas a accepté un projet d’accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération de dizaines d’otages, ont déclaré mardi deux responsables impliqués dans les pourparlers.

Les médiateurs des États-Unis et du Qatar ont déclaré qu’Israël et le groupe militant palestinien étaient au plus près de conclure un accord qui les rapprocherait un peu plus de la fin de 15 mois de guerre. 

L’Associated Press a obtenu une copie de l’accord proposé, et un responsable égyptien et un responsable du Hamas ont confirmé son authenticité. Un responsable israélien a déclaré que des progrès avaient été réalisés, mais que les détails étaient en cours de finalisation. Les trois responsables ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter des pourparlers. 

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a indiqué lors d’un discours mardi que la conclusion d'un accord dépendait maintenant du Hamas. Il a soutenu que la conclusion d'un accord pourrait être annoncée «dans les heures à venir, sinon les prochains jours». 

Les États-Unis, l’Égypte et le Qatar tentent depuis l’année dernière de trouver un terrain d’entente pour mettre fin à cette guerre et obtenir la libération de dizaines d’otages capturés lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui l’a déclenchée. Près de 100 personnes sont toujours captives dans la bande de Gaza, et l’armée israélienne estime qu’au moins un tiers d’entre elles sont mortes.

Tout accord devrait mettre un terme aux combats et faire naître l’espoir d’une fin de la guerre la plus meurtrière et la plus destructrice qu’Israël et le Hamas aient jamais menée, un conflit qui a déstabilisé le Moyen-Orient et déclenché des protestations dans le monde entier.

Il apporterait un soulagement à la bande de Gaza, durement touchée, où l’offensive israélienne a réduit de vastes zones en ruines et déplacé environ 90 % de la population de 2,3 millions d’habitants, dont beaucoup sont menacés de famine.

Si un accord est conclu, il n’entrera pas en vigueur immédiatement. Le plan nécessiterait l’approbation du cabinet de sécurité du premier ministre Benyamin Nétanyahou, puis de son cabinet au complet. Ces deux cabinets sont dominés par des alliés de M. Nétanyahou et sont susceptibles d’approuver toute proposition qu’il présentera.

Les responsables ont déjà exprimé leur optimisme, mais les négociations ont été bloquées alors que les parties belligérantes se rejetaient la responsabilité les unes sur les autres. Mais ils suggèrent désormais qu'ils peuvent conclure un accord avant l'investiture du président élu américain Donald Trump le 20 janvier, dont l'envoyé au Moyen-Orient s'est joint aux négociations.

Le Hamas a déclaré dans un communiqué que les négociations avaient atteint leur «stade final».

Lors de l’attaque du 7 octobre, des militants dirigés par le Hamas ont tué environ 1200 personnes, principalement des civils, et en ont enlevé 250 autres. Environ la moitié de ces otages ont été libérés lors d’un bref cessez-le-feu en novembre 2023. Parmi les otages restants, selon les familles, deux sont des enfants, 13 sont des femmes et 83 sont des hommes.

L’offensive de représailles d’Israël a tué plus de 46 000 Palestiniens, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne précise pas combien de morts étaient des combattants.

Les frappes israéliennes dans la bande de Gaza mardi ont tué au moins 18 Palestiniens, dont deux femmes et quatre enfants, selon les responsables locaux de la santé, qui ont déclaré qu’une femme était enceinte et que le bébé était également mort.

Un accord en trois phases 

L’accord en trois phases, basé sur un cadre établi par le président américain Joe Biden et approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU, commencerait par la libération de 33 otages sur une période de six semaines, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées et des civils blessés, en échange de centaines de femmes et d’enfants palestiniens emprisonnés par Israël.

Parmi les 33 otages, il y aurait cinq femmes de l'armée israélienne, chacune devant être libérée en échange de 50 prisonniers palestiniens, dont 30 militants qui purgent des peines de prison à vie.

Le responsable israélien a déclaré qu’Israël suppose que la plupart des 33 personnes sont en vie.

Au cours de cette phase de 42 jours, les forces israéliennes se retireraient des zones peuplées, les Palestiniens pourraient commencer à retourner dans ce qui reste de leurs maisons dans le nord de la bande de Gaza et il y aurait une augmentation de l’aide humanitaire, avec environ 600 camions entrant chaque jour.

Les détails de la deuxième phase doivent encore être négociés pendant la première. Ces détails restent difficiles à résoudre – et l’accord ne comprend pas de garanties écrites que le cessez-le-feu se poursuivra jusqu’à ce qu’un accord soit conclu. Cela signifie qu'Israël pourrait reprendre sa campagne militaire une fois la première phase terminée.

Le responsable israélien a déclaré qu'Israël conserverait certains «actifs» tout au long des négociations de la deuxième phase, faisant référence à une présence militaire, et ne quitterait pas la bande de Gaza tant que tous les otages ne seraient pas rentrés chez eux.

L'accord permettrait à Israël de garder, tout au long de la première phase, le contrôle du «corridor de Philadelphie», le territoire longeant la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte, dont le Hamas avait initialement demandé qu'Israël se retire. Israël se retirerait du «corridor de Netzarim», une zone tampon traversant le centre de Gaza où l'État hébreu avait cherché un mécanisme pour fouiller les Palestiniens à la recherche d'armes lorsqu'ils retournent dans le nord du territoire.

Dans une deuxième phase, le Hamas libérerait les derniers otages encore en vie, principalement des soldats de sexe masculin, en échange de davantage de prisonniers et du «retrait complet» des forces israéliennes de la bande de Gaza, selon le projet d’accord.

Le Hamas a déclaré qu’il ne libérerait pas les otages restants sans la fin de la guerre et un retrait israélien complet, tandis que M. Nétanyahou a juré par le passé de reprendre les combats jusqu’à ce que les capacités militaires et gouvernementales du Hamas soient «éliminées».

À moins qu’un gouvernement alternatif pour la bande de Gaza ne soit élaboré lors de ces pourparlers, le Hamas pourrait rester à la tête du territoire.

Dans une troisième phase, les corps des otages restants seraient restitués en échange d’un plan de reconstruction de la bande de Gaza sur trois à cinq ans, sous supervision internationale.

M. Blinken a présenté mardi un argument de dernière minute en faveur d’une proposition de reconstruction et de gouvernance d’après-guerre de la bande de Gaza, qui décrit comment elle pourrait être gérée sans le Hamas à la tête du pays.

Pression croissante avant l'investiture de Trump

Israël et le Hamas sont de nouveau sous pression pour mettre un terme au conflit à l'approche de l'investiture de Donald Trump, lundi prochain. Son envoyé au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a récemment rejoint les médiateurs américains, égyptiens et qataris à Doha, la capitale du pays du Golfe.

M. Trump a affirmé lundi soir qu'un cessez-le-feu était «très proche».

Des milliers d’Israéliens se sont rassemblés mardi soir à Tel-Aviv pour soutenir un accord qu’ils encouragent depuis longtemps. «Ce n’est pas une question de politique ou de stratégie. Il s’agit d’humanité et de la conviction commune que personne ne doit être laissé pour compte dans l’obscurité», a déclaré Moran Stella Yanai, un otage libéré plus tôt de Gaza. 

Mais à Jérusalem, des centaines de partisans de la ligne dure ont manifesté contre un accord, certains scandant: «On ne conclut pas de pacte avec le diable». 

En Cisjordanie occupée par Israël, des familles de prisonniers palestiniens se sont également rassemblées. «Je dis aux mères des prisonniers de mettre leur confiance dans le Tout-Puissant et que le soulagement est proche, si Dieu le veut», a déclaré la mère d’un prisonnier, Intisar Bayoud. 

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Associated Press
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