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«C'est une forme de terrorisme, ça», dit même le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, au sujet des coups de feu tirés vers deux écoles juives à Montréal.
Le gouvernement Legault qualifie de terrorisme les coups de feu tirés sur deux écoles juives à Montréal.
La police de Montréal n'est pas encore arrivée à cette conclusion toutefois et poursuivait son enquête jeudi après-midi.
Dans un appel au calme, le premier ministre François Legault n'a pas exclu d'interdire les manifestations en lien avec le conflit israélo-palestinien.
Voyez le compte-rendu de Simon Bourassa dans la vidéo liée à l'article.
Les incidents se sont produits dans la nuit de jeudi et la classe politique a condamné vigoureusement ces crimes. Des membres du personnel ont découvert des impacts de balles à l'extérieur de la Talmud Torah Elementary School et de la Yeshiva Gedola of Montreal à leur arrivée jeudi matin.
Je suis très inquiet des coups de feu tirés ce matin sur des écoles de la communauté juive et de la violence qu’on a vue hier à l’Université Concordia. La haine et la violence ne seront jamais tolérées au Québec. Les agresseurs doivent être sanctionnés.
— François Legault (@francoislegault) November 9, 2023
«C'est une forme de terrorisme, ça», a déclaré le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, en mêlée de presse jeudi matin au parlement. Cependant, pour le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), il s'agit encore d'une enquête criminelle normale.
«On est encore à l'étape de l'analyse, c'est quand même un dossier complexe, ça prend une analyse plus poussée et du travail avec nos différents partenaires. C'est trop tôt pour qualifier l'événement de terrorisme», a plutôt argué le directeur adjoint du SPVM, Vincent Richer, en conférence de presse.
Les forces de l'ordre ont renforcé leur présence près des écoles pour être bien visibles et rassurer les citoyens.
Il a dit qu'il s'inquiète de la «montée de l'antisémitisme», tout comme sa collègue, la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry.
«Il faut prendre ça au sérieux, a-t-elle commenté en mêlée de presse. Des trous de balles dans les écoles, c'est inacceptable, je suis extrêmement troublée par ça.»
«Faut arrêter ça, ça presse de dire: on se calme», a lancé François Legault en conférence de presse à Longueuil.
Quant à savoir si les autorités pourraient aller jusqu'à interdire les manifestations, afin de faire baisser la tension, le premier ministre envisage toutes les options.
«Il n'y a rien d'exclu, à ce moment-ci», a-t-il lancé.
En outre, plusieurs ministres ont dénoncé les actes de violence qui ont été commis à l'université Concordia aussi en lien avec le conflit israélo-palestinien.
Une femme de 22 ans a été arrêtée et trois personnes auraient été blessées, selon ce qui a été rapporté par certains médias.
Le gouvernement appelle les victimes de discrimination et de haine à agir et à dénoncer leurs agresseurs.
«S'il y a des gens qui veulent porter plainte parce qu'ils se sentent victimes, la police est là, le Directeur des poursuites criminelles et pénales est là, et on n'a pas à avoir peur au Québec», a déclaré le ministre responsable de la lutte contre le racisme, Christopher Skeete, lui-même un ancien étudiant de Concordia.
Mme Déry a aussi lancé un appel au calme et contacté le recteur de Concordia.
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a qualifié les situations de «choquantes et troublantes», pour reprendre ses mots.
«On est sur une ligne qui est très, très mince, très, très mince. Il faut faire attention à ce qu'on dit, à ce qu'on fait.»
D'ailleurs, le SPVM poursuit également son analyse des déclarations d'un imam controversé, Adil Charkaoui.
Lors d'une manifestation en appui aux Palestiniens, il a appelé Dieu à se charger des «sionistes agresseurs» et à n'en laisser aucun. François Legault estimait qu'il s'agissait d'une «incitaiton à la haine, à la violence», et avait appelé les policiers à intervenir.
«C'est sûr que ça préoccupe le SPVM, a dit M. Richer. On prend ça au sérieux. C'est pour ça qu'on travaille là-dessus présentement.»
Né au Maroc, Adil Charkaoui a été arrêté en 2003 en vertu du système de certificat de sécurité du Canada. Les autorités alléguaient alors qu'il était un terroriste et qu'il avait été formé dans un camp en Afghanistan.
Ses déplacements ont été surveillés pendant neuf ans, mais il n'a jamais été accusé de quoi que ce soit.