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Bilan de la dernière année et des moments marquants.
François Legault et la Coalition avenir Québec (CAQ) trônent toujours seuls au sommet des derniers sondages, à moins d'un an des élections générales.
Par Frédéric Lacroix-Couture – La Presse canadienne
Pourtant, le gouvernement caquiste a connu son lot de critiques et de faiblesses dans les 12 derniers mois: ratés mis au jour dans la gestion de la pandémie, saga entourant la qualité de l'air dans les écoles, rapports houleux avec les syndicats.
Les partis d'opposition ont saisi la balle au bond dans ces dossiers pour attaquer quotidiennement de front le gouvernement. Néanmoins, la popularité des caquistes semble pour le moment rester intacte.
M. Legault a cependant affirmé ce mois-ci, lors de son bilan de fin de session, ne rien tenir pour acquis, prédisant que l'écart entre les partis «va se resserrer dans les prochains mois».
Voici un survol de quelques moments marquants en politique québécoise durant l'année 2021.
Pendant la dernière session parlementaire, le gouvernement Legault a subi les attaques répétées des partis d'opposition sur la gestion de la pandémie et l'hécatombe dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) lors de la première vague de la COVID-19.
Dans un front commun, ils ont réclamé une enquête publique indépendante sur la gestion de la crise sanitaire, accusant le gouvernement de «cacher des choses». Un rapport dévastateur de la Protectrice du citoyen et des informations contradictoires données à la coroner qui enquête sur la vague de décès survenus dans certains CHSLD ont alimenté leur demande.
M. Legault a refusé d'aller de l'avant avec le souhait de l'opposition, soutenant que différentes institutions mènent une enquête ou ont déjà déposé un rapport sur la tempête qui a frappé les CHSLD au cours des premiers mois de la pandémie.
La crise sanitaire a aussi exacerbé les rapports entre les infirmières et le gouvernement Legault en 2021, alors que le manque de main-d'œuvre est devenu encore plus criant dans les hôpitaux.
La vaccination obligatoire pour le personnel de la santé et le versement de primes pour attirer des milliers d'infirmières ont été sources de discorde entre le ministre de la Santé, Christian Dubé, et les syndicats.
M. Dubé s'en est même pris directement aux représentants syndicaux en soins infirmiers, les accusant de penser à leurs intérêts personnels dans les discussions sur l'octroi des primes. Une sortie qui a suscité la colère des organisations syndicales.
La veille, celles-ci réclamaient la fin de l'utilisation répétitive des arrêtés ministériels venant encadrer les conditions de travail des infirmières et permettant de suspendre des clauses des conventions collectives. La Fédération interprofessionnelle de la santé et d'autres syndicats se sont même tournés vers le Tribunal administratif du travail pour déposer une plainte d'entrave aux activités syndicales.
Le gouvernement s'est aussi retrouvé en confrontation avec les travailleuses des centres de la petite enfance (CPE) dans le cadre du renouvellement de leurs conventions collectives. Le ton est monté quand les menaces de grève générale illimitée ont commencé à planer ou ont été déclenchées. Les négociations se sont conclues vers la mi-décembre.
Sur le plan de l'éducation, le ministre Jean-François Roberge s'est mis dans l'embarras concernant le dossier de la qualité de l'air dans les classes. Il a été accusé d'avoir menti après que Radio-Canada eut rapporté que la Santé publique n'avait jamais donné son feu vert sur le protocole des tests de CO2 dans les écoles, contrairement aux affirmations du ministre.
S'en sont suivies des demandes répétées de l'opposition pour un changement à la tête de l'Éducation. Malgré les révélations, M. Legault a continué de défendre son ministre, parlant d'un «malentendu (…) sur la manière de qualifier la collaboration» avec la Santé publique dans la mise en place du protocole.
M. Roberge a poursuivi son travail sur la réforme du cours d'Éthique et culture religieuse (ECR), dont il a présenté les bases à l'automne. Le nouveau programme du nom de `Culture et citoyenneté québécoise' viendra remplacer graduellement celui d'ECR dès la rentrée de 2022. Le cours se déploiera en trois grands thèmes: la citoyenneté, la culture ainsi que le développement de la pensée critique.
Après avoir été dans l'ombre de la pandémie, les enjeux environnementaux sont revenus sur le devant de la scène avec notamment la tenue de la COP26, à Glasgow, en Écosse.
François Legault a fait partie des dirigeants ayant pris part à ce sommet international des Nations unies sur les changements climatiques, en novembre. Il a annoncé une série d'engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
En parallèle, le premier ministre a toutefois dû défendre la pertinence de construire un troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis dans un contexte d'urgence climatique et de réduction des GES. Selon lui, il s'agit d'un projet vert parce qu'il intègre le transport collectif. Un avis que ne partagent pas des experts et des élus de l'opposition qui appellent à enterrer ce projet.
Quelques semaines après son retour de Glasgow, M. Legault a tenu une première rencontre avec des groupes environnementaux qui réclamaient ce rendez-vous avec le premier ministre depuis le début de son mandat en 2018. Les organismes en sont sortis déçus, notant que le gouvernement caquiste donne encore préséance à l'économie sur l'environnement.
Au Salon bleu, le gouvernement Legault s'est particulièrement colletaillé avec Québec solidaire (QS). L'entrée en scène de Gabriel Nadeau-Dubois comme nouveau chef parlementaire de QS a donné lieu à des échanges corsés entre lui et François Legault cet automne.
À la deuxième journée de la rentrée parlementaire, M. Legault a traité son adversaire solidaire de woke après que celui-ci eut comparé le chef caquiste à l'ex-premier ministre Maurice Duplessis.
En vue des élections générales de 2022, les solidaires cherchent à se présenter comme l'alternative de la CAQ au pouvoir, en faisant de l'environnement leur priorité.
L'Assemblée nationale a aussi accueilli une nouvelle formation politique en juin: le Parti conservateur du Québec (PCQ). Élu chef du parti au printemps, Éric Duhaime est allé recruter la députée Claire Samson, exclue du caucus de la CAQ.
En passant dans le camp conservateur, Mme Samson a permis au PCQ de gagner en visibilité médiatique en ayant accès à la presse parlementaire. Cette arrivée pourra aussi permettre à M. Duhaime de réclamer une place aux débats des chefs pendant la prochaine campagne électorale.
Depuis que M. Duhaime a pris la tête du PCQ, la formation de droite a vu ses appuis augmenter dans les sondages. Elle marque particulièrement des points dans la région de la Capitale-Nationale où une percée conservatrice pourrait faire mal à la CAQ.
Sur le plan législatif, le gouvernement Legault a déposé son projet de loi 96 sur la protection du français, qui vise à réformer la loi 101.
Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a également présenté son projet de loi 2 venant modifier le Code civil pour autoriser le recours aux mères porteuses et revoir les notions de sexe et de genre. Une partie de son contenu a été qualifiée de «transphobe» par des membres de la communauté LGBTQ+. Ce qui a obligé le député de Borduas à retirer l'obligation pour un citoyen transgenre de subir une chirurgie génitale pour demander un changement de sexe dans les documents officiels.
Dans le secteur de l'enfance, deux projets de loi ont été déposés: celui du ministre Mathieu Lacombe pour moderniser l'encadrement des services de garde et celui du ministre Lionel Carmant pour amener une approche davantage centrée sur les besoins de l'enfant à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Le ministre Dubé a pour sa part présenté un projet de loi en vue de faciliter le partage d'informations dans le réseau de la santé.
Ces projets de loi continueront d'être à l'étude au cours de la prochaine année avant leur adoption.