Début du contenu principal.
L’aide financière servira à appuyer et démocratiser la recherche en génomique et à l’aménagement des nouveaux locaux du centre d’expertise et de services de Génome Québec.
Le gouvernement du Québec a annoncé un financement de 56 millions $ à Génome Québec, dont les recherches et l'expertise sont utilisées principalement en médecine, mais aussi, et de plus en plus, dans les secteurs de l'agroalimentaire, la foresterie ou encore l'environnement.
L'aide financière annoncée par le ministre de l'Économie et de l'Innovation, Pierre Fitzgibbon, et son collègue de la Santé, Christian Dubé, mardi à Montréal, servira à appuyer la recherche en génomique et à l'aménagement des nouveaux locaux du centre d'expertise et de services de Génome Québec.
À lire également:
«La médecine de précision par la génomique est un élément clé du plan santé du gouvernement, on veut se servir de ces innovations comme méthodes de prévention», a indiqué le ministre Dubé.
Génome Québec est spécialisé en analyse et en séquençage d'ADN et offre à la communauté scientifique et au secteur médical des «services génomiques complets».
En étudiant la séquence des gènes, Génome Québec permet par exemple aux chercheurs de dépister et comprendre davantage le comportement de certaines maladies.
«Ça nous permet de décoder, par exemple, le cancer d'un individu, de pouvoir identifier de quelle maladie une personne souffre. On pense au cancer comme étant une maladie, mais des milliers de différents types de cancers existent», a expliqué la présidente-directrice générale de Génome Québec, Josette-Renée Landry, en vulgarisant l'une des nombreuses applications médicales du séquençage des gènes.
Mme Landry a ajouté que «pouvoir cerner la mutation dans un cancer peut permettre d'identifier le bon diagnostic, le bon traitement et s'assurer que cette personne va avoir le meilleur suivi possible».
La génomique contribue à mettre au point des outils diagnostiques, des traitements et des programmes de prévention efficaces pour certaines maladies, mais elle permet aussi de lutter contre les épidémies.
Par exemple, pendant la pandémie, Génome Québec a séquencé et étudié le matériel génétique du coronavirus afin de surveiller les nouveaux variants de la COVID-19.
La génomique, «combinée au développement technologique, au traitement des données massives et à l'intelligence artificielle, pave la voie à une nouvelle ère de l'innovation», a indiqué Mme Landry en conférence de presse.
«Montréal compte sur une expertise de calibre mondial en santé personnalisée et en intelligence artificielle et ce sont deux domaines fortement connectés aujourd'hui», selon le ministre Pierre Fitzgibbon qui a expliqué que le gouvernement Legault compte continuer à soutenir ce créneau stratégique dans un «contexte mondial de plus en plus compétitif».
«Au niveau de la santé, nos lettres de noblesse, on peut les récupérer avec l'intelligence artificielle et la génomique, la médecine de précision», a ajouté le ministre.
Selon lui, la génomique présente un potentiel énorme dans divers secteurs d'activité comme la foresterie et l'agroalimentaire.
Il y a quelques années, de 90 à 95 % des travaux de Génome Québec étaient liés au secteur de la santé, mais aujourd'hui, c'est plutôt 50 % selon la direction de Génome Québec, dont les laboratoires sont situés au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine.
De plus en plus de chercheurs en environnement, par exemple, ont recours à Génome Québec pour mieux comprendre la biodiversité et les effets des changements climatiques.
Dans le cadre du programme ADN-eau, «on prend des échantillons d'eau, d'un lac ou d'une rivière et on séquence tout être vivant dans ce plan d'eau. Donc on peut retrouver les séquences de bactéries, d'algues, de poissons, de grenouilles et on peut faire un recensement de ce qui est présent dans un plan d'eau, ce qui aide à comprendre les effets des changements climatiques ou encore les effets causés par l'introduction de nouvelles espèces dans ce plan d'eau», a résumé Patrick Blondin, vice-président des Centres technologiques de Génome Québec.
La génomique peut également permettre de cartographier et de cataloguer la diversité génétique d'une espèce menacée comme le caribou, et identifier les agents pathogènes qui le menacent.
Fondé en l'an 2000, Génome Québec est «le plus grand fournisseur intégré de services de séquençage et de génotypage pour la recherche et de biopuces au Canada».