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C'est ce qu'a laissé entendre la co-présidente du comité de relance, la députée Madwa-Nika Cadet.
La ou le prochain chef du Parti libéral du Québec (PLQ) ne sera pas nécessairement lié par les recommandations du comité de relance du parti.
C'est ce qu'a laissé entendre la co-présidente du comité de relance, la députée Madwa-Nika Cadet.
À la veille du conseil général du PLQ à Victoriaville, Mme Cadet a été appelée à confirmer si la ou le futur chef du PLQ sera lié par le rapport du comité.
«Le travail que nous faisons est une partie de l'équation, une partie du casse-tête pour relancer le parti», a-t-elle dit en entrevue avec La Presse Canadienne vendredi.
«Évidemment, on espère que le ou la prochaine cheffe prendra avec sérieux travail qui a été fait parce qu'il représente l'opinion d'une grande variété de militants, du moins c'est ce qu'on souhaite.»
C'est pourtant un travail de fond considérable qui attend le comité de relance composé de huit représentants, même si un futur chef pourrait prendre ses distances par rapport aux conclusions énoncées.
Le comité a été mis sur pied à la fin de mars pour suggérer des pistes de solutions à la suite de la débâcle du parti aux élections d'octobre 2022. Il cherchera à déterminer quelle est la place du PLQ sur l'échiquier politique; que signifie être libéral; comment répondre aux aspirations des Québécois.
Le rapport du comité de relance sera soumis à un prochain conseil général prévu à l'automne de cette année.
«Les militants ont soif de réflexion et sont très enthousiastes face au travail qui s'est amorcé», a indiqué Mme Cadet. Elle reçoit de grandes quantités de courriels et de messages transmis par les réseaux sociaux de personnes intéressées à contribuer.
La vie militante au sein du PLQ a été en déclin constant au cours de la dernière décennie et le nombre d'adhérents, à 15 000, est au plus bas.
Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse vendredi, l'ex président de la commission politique du PLQ, Jérôme Turcotte, se déclare maintenant «orphelin politique» et dit se sentir «en exil», isolé quand il fait valoir l'importance de «l'affirmation du Québec».
«Il y a deux choix devant nous, c'est d'y travailler, comme les centaines de militants qui vont être à Victoriaville en fin de semaine avec moi, puis avec nos élus, ou on abandonne le navire, comme M. Turcotte», a critiqué le député de Pontiac, André Fortin, en mêlée de presse à l'Assemblée nationale vendredi.
Les règles officielles de la course à la direction ne devraient pas être connues avant la fin de l'année, voire le début de 2024. Cependant, une course officieuse devrait déjà être perceptible au conseil général de samedi.
Selon M. Fortin, pressenti pour être sur les rangs, il n'y a pas d'urgence à donner le coup de départ.
«Les discussions que j'ai avec les militants ne portent pas sur le quand de la course à la chefferie, elles portent sur les idées qu'ils veulent que le Parti libéral du Québec porte au cours de la prochaine campagne électorale», a-t-il dit.
Les députés de Nelligan, Monsef Derraji, et de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, sont aussi pressentis pour être sur les rangs. Le nom du chef intérimaire actuel, Marc Tanguay, circule également.
Aucun candidat de l'extérieur du parti ne s'est encore manifesté clairement.
Sans chef, mal aimés des francophones selon les sondages, les libéraux sont à la croisée des chemins, mais ils ont encore trois bonnes années devant eux pour se réorganiser, avant le scrutin de 2026.
Le parti a célébré ses 155 ans en 2022, mais personne ne prédit encore sa disparition, comme ce fut si souvent le cas avec le Parti québécois (PQ).
Le PLQ a beaucoup souffert de l'effacement de la question nationale, de l'axe fédéralisme/souverainisme, au profit de l'axe gauche/droite.
Mais la renaissance de la question nationale, avec une remontée récente du PQ suggérée par des sondages, pourrait lui être potentiellement bénéfique, lui qui se définit comme le défenseur du fédéralisme.
Aux élections générales de l'an dernier, le PLQ est passé sous la barre des 600 000 voix, à 591 077 voix, un peu plus que le Parti conservateur d'Éric Duhaime (530 786), mais moins que Québec solidaire (634 535) et que le Parti québécois (600 708).
Le parti a été laminé dans toutes les régions du Québec, sauf Montréal, Laval, la Montérégie et l'Outaouais.
On est loin des 1 757 000 votes enregistrés pour le PLQ à la victoire de Philippe Couillard en 2014, avec 70 députés élus, ou encore de la récolte spectaculaire de Robert Bourassa en 1985, qui avait recueilli 1 910 000 voix.
Il faut remonter à 1948, à la défaite d'Adélard Godbout (547 478 voix), pour frapper un plancher aussi bas qu'en 2022. Or en 1948 il n'y avait que 2 millions d'électeurs et 1,5 million avaient voté...
Le PLQ a néanmoins gardé son statut d'opposition officielle au scrutin de 2022 en faisant élire 21 députés, grâce à son vote concentré dans plusieurs circonscriptions où se trouve une population anglophone importante.
Cependant, la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, a été exclue du caucus peu après les élections.
Aussi, en mars, lors d'une complémentaire déclenchée à la suite de la démission de sa cheffe, Dominique Anglade, le parti a même perdu aux mains de Québec solidaire (QS) Saint-Henri-Sainte-Anne, une circonscription montréalaise qu'il détenait depuis toujours.
Le caucus libéral est donc maintenant composé de 19 élus.
En avril, le PLQ a célébré avec un certain air de nostalgie les 20 ans de la victoire de Jean Charest en 2003, qui mettait fin à neuf ans de gouvernement du Parti québécois en faisant élire... 76 députés.
Le comité de relance trouvera-t-il la formule magique pour que le PLQ redevienne le parti de gouvernement qu'il a toujours été et qu'il obtienne la majorité au scrutin de 2026, après une disette de huit ans?
«Le travail du comité est plus profond que ça, a conclu Mme Cadet. Je ne peux présumer de ce qui va se passer dans trois ans.»