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Pendant des décennies, Boeing a conservé son rôle de géant de la fabrication américaine, mais les problèmes répétés de l'année dernière ont laissé des traces.
Une grève des machinistes. Un nouveau problème de sécurité impliquant son avion de ligne le plus vendu. Un cours de bourse en chute libre.
2024 était déjà une année décourageante pour le géant de l'aviation Boeing, mais lorsque l'un des avions de la société s'est écrasé en Corée du Sud dimanche, tuant toutes les personnes à bord sauf deux, ce fut le clou sur une année particulièrement malheureuse pour l'entreprise.
La cause de l'accident fait toujours l'objet d'une enquête, et les experts de l'aviation n'ont pas tardé à distinguer l'incident de dimanche des problèmes de sécurité antérieurs de la société.
Alan Price, ancien pilote en chef de Delta Air Lines qui est maintenant consultant, a déclaré qu'il serait inapproprié de relier l'incident aux deux accidents mortels impliquant l'avion de ligne 737 Max en difficulté de Boeing en 2018 et 2019. En janvier de cette année, un bouchon de porte a explosé d'un 737 Max alors qu'il était en vol, soulevant davantage de questions sur ce modèle.
Le Boeing 737-800 qui s'est écrasé en Corée, a noté M. Price, est «un avion qui a fait ses preuves. C'est différent du Max (...) C'est un avion très sûr.»
Pendant des décennies, Boeing a conservé son rôle de géant de la fabrication américaine, mais les problèmes répétés de l'année dernière ont laissé des traces: le cours de l'action de l'entreprise a chuté de plus de 30 % en 2024.
La réputation de Boeing en matière de sécurité a été particulièrement ternie par les accidents du 737 Max, qui se sont produits au large des côtes indonésiennes et en Éthiopie à moins de cinq mois d'intervalle en 2018 et 2019 et ont fait 346 morts au total. Au cours des cinq années qui ont suivi, l'entreprise a perdu plus de 23 milliards $ US. Elle demeure à la traîne par rapport à son rival européen, Airbus, dans la vente et la livraison de nouveaux avions.
L'automne dernier, 33 000 machinistes de Boeing se sont mis en grève, paralysant la production du 737 Max – le meilleur vendeur de l'entreprise – de l'avion de ligne 777 et de l'avion-cargo 767. La grève a duré sept semaines, jusqu'à ce que les membres de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale ont accepté une offre qui comprenait des augmentations de salaire de 38 % sur quatre ans.
En janvier, un bouchon de porte s’est détaché d’un 737 Max lors d’un vol d’Alaska Airlines. Les régulateurs fédéraux ont réagi en imposant des limites à la production d’avions Boeing qui resteraient en place jusqu’à ce qu’ils soient sûrs de la sécurité de la fabrication dans l’entreprise.
En juillet, Boeing a accepté de plaider coupable de conspiration en vue de commettre une fraude pour avoir trompé les régulateurs de la Federal Aviation Administration qui ont approuvé le 737 Max. Agissant sur la base des divulgations incomplètes de Boeing, la FAA a approuvé une formation minimale sur ordinateur au lieu d’une formation plus intensive sur simulateurs de vol. La formation sur simulateur aurait augmenté le coût d’exploitation de l'avion pour les compagnies aériennes et aurait pu pousser certaines d’entre elles à acheter des modèles d’Airbus à la place. Les procureurs ont déclaré qu’ils manquaient de preuves pour affirmer que la tromperie de Boeing avait joué un rôle dans les accidents.
L’accord de plaidoyer a finalement été rejeté ce mois-ci par un juge fédéral du Texas, Reed O’Connor, qui a affirmé que les politiques d'inclusion au sein du gouvernement et chez Boeing pourraient faire de la race un facteur dans le choix d’un fonctionnaire chargé de superviser le respect de l’accord par Boeing.
Boeing a cherché à changer sa culture d'entreprise. Sous une pression intense sur des questions de sécurité, David Calhoun a quitté son poste de PDG en août. Depuis janvier, 70 000 employés de Boeing ont participé à des réunions pour discuter des moyens d’améliorer la sécurité.