Début du contenu principal.
Nate Erskine-Smith se dit moins surpris de voir le chef conservateur se distancier des propos du député Arnold Viersen.
Le député libéral qui a invité un député conservateur dans son balado s'est dit surpris que son collègue se sente «piégé» par des questions sur son opposition de longue date et bien connue à l'avortement.
Nate Erskine-Smith se dit toutefois moins surpris de voir le chef conservateur, Pierre Poilievre, se distancier des propos du député albertain Arnold Viersen.
«Je pense que s'il veut gagner aux élections, de telles opinions sont un anathème pour la plupart des Canadiens», a-t-il déclaré aux journalistes mercredi.
Lors de son apparition dans le balado de M. Erskine-Smith, le député Viersen a discuté de ses opinions socioconservatrices sur des questions telles que l'avortement et le mariage homosexuel, contre lesquelles il voterait si l'occasion lui était donnée, a-t-il révélé.
«J'espère qu'un jour l'avortement sera impensable», a-t-il lancé, tout en vantant sa position de fier conservateur social au sein du caucus de son parti.
Les deux hommes ont également parlé de l'opposition de M. Viersen à la légalisation du cannabis, dont M. Erskin-Smith était l'un des principaux partisans en 2018.
Au début de l'épisode, M. Erskine-Smith a lu une lettre qu'il dit avoir reçue de M. Viersen après l'entretien, dans laquelle le député a dit s'être senti «piégé» par les questions.
Ses commentaires ont incité M. Poilievre à publier une déclaration par l'intermédiaire de son bureau, affirmant que les commentaires de M. Viersen ne représentaient pas son point de vue ou celui de son parti sur l'avortement ou le mariage homosexuel – des enjeux auxquels un futur gouvernement conservateur ne toucherait pas, a-t-il assuré.
«Je dirigerai un gouvernement qui s'occupera de ses propres affaires, laissant les gens prendre leurs propres décisions concernant leur vie amoureuse, leur famille, leur corps, leur discours, leurs croyances et leur argent», a-t-il indiqué dans un communiqué, tout en assurant que le cannabis resterait légal sous un gouvernement fédéral conservateur.
Peu de temps après la mise en ligne du balado, M. Viersen a publié une brève déclaration sur les réseaux sociaux pour préciser que ses opinions n'engagent que lui et ne reflètent pas la position de Pierre Poilievre ou du Parti conservateur du Canada.
M. Poilievre a rencontré mercredi son caucus pour la première fois depuis que la question a été soulevée, offrant ainsi aux députés l'occasion d'aborder le sujet en personne, à huis clos.
M. Erskine-Smith a affirmé mercredi aux journalistes qu'il était surpris par les sentiments exprimés dans la lettre de M. Viersen, compte tenu de l'ampleur du plaidoyer déployé par le député en faveur de ce qu'il appelle les «pré-nés».
Les propos de M. Viersen font suite aux tentatives du Parti libéral du Canada de suggérer que Pierre Poilievre est prêt à rouvrir le débat sur le droit à l'avortement au Canada et qu'il pourrait utiliser la clause dérogatoire de la Charte des droits et libertés pour faire reculer les droits reproductifs. Le bureau du chef conservateur a assuré qu'il utiliserait la clause dérogatoire seulement pour les réformes de la justice pénale.
Même si le parti s'est longtemps aligné sur les conservateurs sociaux, de nombreux députés et membres affirment qu'il est crucial de s'en tenir strictement au message économique, à un moment où les Canadiens s'inquiètent pour leurs finances, pour vaincre les libéraux du premier ministre Justin Trudeau.
M. Viersen est le seul député conservateur à avoir assisté le mois dernier au rassemblement annuel antiavortement «Marche pour la vie» sur la colline du Parlement.
L’organisation antiavortement Right Now a envoyé cette semaine un courrier électronique à ses partisans accusant Pierre Poilievre d’avoir déclaré la guerre aux conservateurs sociaux. L'organisation a été active lors des dernières courses à la direction du parti et s'efforce d'élire des représentants antiavortement au Parlement.
Le bureau d'Arnold Viersen n'a pas encore répondu à une demande de commentaires.
Le député ne s’est pas présenté en personne à la Chambre des communes depuis son apparition dans le balado. Personne ne l'a vu entrer dans la salle où le caucus conservateur tenait une réunion mercredi.