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Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ferme son programme de psychiatrie de la toxicomanie, ce qui inquiète certains groupes locaux qui affirment qu'il y a eu un manque de consultation.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Le programme doit fermer dans six mois, et Paul Brunet, défenseur des droits des patients, trouve cette décision exaspérante.
«Les personnes souffrant de toxicomanie ne sont pas des citoyens de seconde zone», a affirmé M. Brunet.
«Honte à toute administration, et particulièrement au CUSM, qui veut et va apparemment partir sans avoir consulté qui que ce soit.»
Bianca Ledoux-Cancilla, porte-parole du CUSM, a pour sa part mentionné dans un communiqué que le programme ne relève pas de son mandat, contrairement au CHUM (Centre hospitalier de l'Université de Montréal) où les patients seront éventuellement référés.
«Le programme de lutte contre les dépendances fonctionne sous sa forme actuelle, sans modernisation des services, depuis de nombreuses années», a-t-elle déclaré. «Il offre un traitement très spécifique à une partie seulement des patients qui luttent contre les addictions, ceux qui sont suffisamment fonctionnels pour suivre un tel programme. Il n'a pas été en mesure de servir correctement les populations à double diagnostic ou celles qui ont besoin d'un modèle de soins plus flexible ou de réduction des risques.»
Louis Letellier de St-Just, expert en droit de la santé, s'inquiète des barrières linguistiques potentielles. «Le CUSM dessert la communauté anglophone et un peu la communauté francophone, mais s'excuser en disant que le CHUM a reçu ce mandat spécifique est irresponsable», a déclaré M. St-Just.
Le CUSM a déclaré que la décision a été appuyée par ses dirigeants et ceux du CHUM et qu'elle suit les recommandations du ministère de la Santé du Québec.
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Le CUSM a aussi affirmé que le programme de toxicomanie était désuet et que la fermeture permettrait à l'hôpital de redéployer le personnel vers d'autres unités afin d'offrir un lit aux patients plus rapidement.
Certains défenseurs ne sont toutefois pas d'accord. «Au milieu des multiples crises ici à Montréal, avec le logement, l'itinérance, la crise des surdoses et la santé mentale, qui est présente dans chacune d'elles, eh bien, c'est quelque chose qui manque de vision et de respect pour les organisations communautaires», a déclaré M. St-Just.
Le groupe de défense de la santé mentale Ami-Québec est particulièrement déçu de voir le programme de transition vers le rétablissement prendre fin. «Le rétablissement, quel qu'il soit, ne se produit pas vraiment dans le bureau du psychiatre, mais dans la communauté», a déclaré la directrice générale d'Ami-Québec, Ella Amir.
Elle a déclaré que le programme, qui utilise un modèle de mentorat par les pairs, permettait de faire des progrès en matière de rétablissement. «Il me semble qu'il n'y a pas d'engagement envers ce programme», a déclaré Mme Amir.
Le CUSM a déclaré que la fermeture graduelle assurera la transition des patients déjà inscrits au programme.