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Alors que le «convoi de la liberté» roulait vers Ottawa fin janvier, le chef de la police municipale a déclaré qu’il serait «très surpris» que les manifestants restent au-delà de la fin de semaine.
Alors que le «convoi de la liberté» roulait vers Ottawa fin janvier, le chef de la police municipale a déclaré qu’il serait «très surpris» que les manifestants restent au-delà de la fin de semaine, a raconté mercredi l’ex-présidente de la commission de police de la Ville.
La conseillère municipale Diane Deans a déclaré à la commission d’enquête publique sur l’état d’urgence qu’elle était en lien constant avec le chef de police de l’époque, Peter Sloly, au fur et à mesure que la manifestation se déroulait. Mais elle a soutenu mercredi qu’on ne lui avait pas toujours brossé un tableau complet de la situation.
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Selon des documents déposés auprès de la commission, le chef Sloly avait déclaré le 26 janvier à la Commission de services policiers d’Ottawa, lors d’une réunion d’information, que des camions devaient arriver à Ottawa la fin de semaine suivante et qu’ils pourraient rester dans la capitale pour une «période prolongée».
Mais Mme Deans, qui était alors présidente de la commission de police d’Ottawa, a déclaré mercredi que lors d’une conversation en tête-à-tête, le chef Sloly lui avait dit qu’il s’attendait à ce que les manifestants soient partis le lundi suivant. «Il m’a dit: “Qu’est-ce qui t’inquiète tant?”», a déclaré Mme Deans lors de sa comparution mercredi.
Un rapport de renseignement de la Police provinciale de l’Ontario daté du 26 janvier, le même jour que cette réunion, précise que les manifestants n’ont exprimé «aucune date de départ», mais Mme Deans soutient que ce fait n’a jamais été partagé avec elle ou la commission de police. Elle assure qu’aucun rapport de renseignement spécifique n’a été partagé avec la commission, même de façon confidentielle.
Les poids lourds ont commencé à arriver à Ottawa le 28 janvier et les manifestants ont paralysé le centre-ville, près de la colline du Parlement, pendant environ trois semaines. La Ville d’Ottawa a déclaré l’état d’urgence le 6 février et le gouvernement provincial l’a fait cinq jours plus tard.
Dans les jours qui ont suivi le recours à la Loi sur les mesures d’urgence par le gouvernement Trudeau, le 14 février, le chef Sloly a démissionné de son poste. La conseillère municipale Deans a été démise de ses fonctions de présidente de la Commission de services policiers d’Ottawa, par ses collègues au conseil.
Mme Deans a par ailleurs déclaré mercredi que le chef Sloly avait toujours conservé sa confiance, comme celle des membres de la commission de police d’Ottawa. Son témoignage suggère que la démission de M. Sloly était plutôt le résultat de pressions de la population, de l’administration municipale et du service de police lui-même.
Mme Deans a déclaré qu’elle avait déjà confié au chef Sloly, lors d’un de leurs appels téléphoniques réguliers, qu’il y avait beaucoup de gens à Ottawa qui souhaitaient son départ, alors que la frustration augmentait au sein de la population.
«Sa réponse a été: “Eh bien, faites-moi un chèque et je m’en vais”, a-t-elle déclaré à la commission. Je ne m’attendais pas à ça et je ne savais pas si c’était juste dit comme ça, en passant (...) si c’était juste de la frustration, dans le feu de l’action.»
Dans les jours qui ont suivi, Mme Deans a appris que certains de ses collègues au conseil municipal prévoyaient de déposer une motion pour demander officiellement au chef Sloly de démissionner. Elle soutient qu’une telle motion n’a pas pu se rendre jusqu’au conseil à l’insu du maire Jim Watson et sans son consentement.
«Et puis, il y a eu ce que je décrirais comme une sorte d’insurrection de l’intérieur», a raconté Mme Deans. Elle dit avoir appris d’un réalisateur de la CBC que le média public s’apprêtait à diffuser un reportage contenant des allégations visant le chef Sloly par des membres du service de police. La CBC a diffusé un reportage le 15 février dans lequel plusieurs sources anonymes allèguent que le chef Sloly a «rabaissé et réprimandé» des officiers devant leurs collègues.
Selon Mme Deans, il s’agissait du «genre d’accusations qui provenaient clairement du service» de police. Elle a raconté mercredi qu’elle avait appelé M. Sloly tard dans la soirée pour lui demander s’il pensait ce qu’il disait quand il a dit qu’il partirait, et il a répondu qu’il avait l’intention de mener le dossier du convoi jusqu’au bout.
Mais le lendemain matin, il a appelé Mme Deans pour lui dire: «je veux partir», a déclaré l’ex-présidente de la Commission de services policiers d’Ottawa.
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