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Sport

Le CF MTL veut poursuivre son projet de développement malgré les résultats difficiles

Le président et chef de la direction du CF Montréal, Gabriel Gervais, écoute les questions lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée le 10 janvier 2023, au Centre Nutrilait.
Le président et chef de la direction du CF Montréal, Gabriel Gervais, écoute les questions lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée le 10 janvier 2023, au Centre Nutrilait.
Simon Servant
Simon Servant

Le projet de développement du CF Montréal est là pour rester, et les résultats de la saison 2025 n’y changeront rien.

Les partisans qui se sont déplacés au stade Saputo, samedi soir, ont vu plusieurs joueurs vedettes. Le problème, c’est qu’ils portaient tous le maillot du Los Angeles FC. Un de ceux-là, Olivier Giroud, a d’ailleurs fait la différence pour créer l’égalité en deuxième demie, seulement cinq minutes après être entré dans la rencontre.

C’est parfois ce genre d’impact tangible que peut avoir un joueur qui gagne 2,8 millions $US, soit environ les deux tiers de la masse salariale du Bleu-blanc-noir.

Néanmoins, ce n’est pas ce qui va convaincre le président et chef de la direction du CF Montréal, Gabriel Gervais, de se lancer dans de folles dépenses. Si un joueur vedette devait arriver en ville, il devrait très bien cadrer dans la philosophie du club, sans miner le développement des jeunes.

«S’il y a une opportunité concrète, qui ne sacrifie pas tout le reste, et que c’est un vétéran qui peut aider à faire progresser, nous la prendrons, a mentionné Gervais, lundi, lors d’une conférence de presse qui faisait en quelque sorte le point sur le très difficile début de saison de l’équipe. Je ne vais pas vous cacher non plus, nous allons miser sur les investissements des moins de 22 ans, comme Hennadii Synchuk.»

Sortir le chéquier pour Giroud, ou encore Lionel Messi, Luis Suarez et compagnie ne serait pas viable pour le marché montréalais, notamment parce que le prix des billets pourrait doubler, a avancé Gervais. En attendant, les partisans devront donc se contenter de les voir affronter ceux qui composent le projet du CF Montréal.

D’ailleurs, qu’en est-il de ce projet spécial sur lequel misent Gervais et les autres membres de la haute direction?

L’objectif est clair: acquérir des jeunes joueurs, les développer et ensuite les revendre. Et la roue tourne. Si, entre-temps, l’équipe peut réussir à se qualifier pour les séries de la MLS, comme l’an dernier, alors c’est un bonus. Cette saison, cet objectif est de moins en moins certain.

La fiche de 1-9-5 du Bleu-blanc-noir en MLS et la défaite lors du match aller des quarts de finale du Championnat canadien, contre le Forge FC de Hamilton, auraient peut-être remis en question la philosophie de certains dirigeants, mais Gervais a confirmé qu’elle serait maintenue. 

Le président a toutefois indiqué que le désir de gagner était encore très fort au sein de l’organisation et qu’une introspection avait été faite sur la façon d’arriver à cette fin.

«Notre philosophie sportive et notre projet ne changent pas. Nous voulons développer des jeunes joueurs, avoir une saveur locale, faire graduer des joueurs de l’Académie, mais nous voulons gagner», a-t-il insisté.

«Maintenant, nous nous regardons dans le miroir et la situation actuelle est inacceptable. Nous devons améliorer notre équipe pour être compétitifs dans cette ligue, mais sans déroger de notre philosophie», a-t-il soutenu. 

Alors que les Montréalais occupent l’avant-dernier rang du classement général de la MLS, les partisans sont en droit de se questionner si l’environnement perdant peut nuire à la progression des jeunes ciblés par l’équipe.

Bien qu’il ne se réjouisse pas de la situation actuelle, Gervais a affirmé que l’expérience vécue cette saison par les jeunes joueurs de l'organisation pourrait servir à forger leur caractère.

«Il est possible de se développer dans toutes les circonstances. Nous sommes dans une période difficile, mais nos jeunes joueurs le vivent. Si tu développes toujours en gagnant, est-ce que tu sais comment passer à travers les moments plus difficiles? C’est clair que nous voudrions être dans une meilleure situation, mais chaque défaite est une occasion d’apprendre. C’est sûr que quand le collectif a du succès, c’est plus facile pour le projet personnel», a expliqué le président.

L’an dernier, Gervais et ses collègues avaient profité du mercato estival pour se départir de plusieurs joueurs dont le contrat arrivait à échéance et pour ajouter quelques jeunes qui correspondaient à la philosophie du club.

Le «ménage», comme Gervais l’appelle, devrait se poursuivre cette saison, mais aussi lors des prochaines fenêtres de transfert, alors que le CF Montréal ne compte que sur deux places disponibles actuellement. La phase finale du projet n’est donc pas pour demain la veille.

«L’équipe sportive aura encore besoin de quelques fenêtres pour faire le ménage et libérer les places, pour ensuite faire entrer des joueurs. C’est notre plus grand défi. Nous allons cibler pour bâtir le moyen et le long terme, sans vouloir régler des problèmes à court terme», a-t-il soutenu.

Et à court terme, Gervais est optimiste de pouvoir mettre une équipe compétitive sur le terrain et de faire basculer les choses.

«Il reste encore beaucoup de soccer à jouer, a-t-il noté. Tout peut arriver lors du reste de la saison, j’en avais parlé l’an dernier aussi, quand nous n’avions que très peu de chances de participer aux séries. Les joueurs, les entraîneurs, l’organisation y croient et nous demandons aux partisans d’y croire. Il y a le match retour du Championnat canadien aussi, et la Coupe des Ligues s’en vient. Nous sommes conscients que nous devons apporter des changements pour améliorer l’équipe sur le terrain.»

Qui vivra, verra.

Simon Servant
Simon Servant