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International

Le cessez-le-feu aura lieu vendredi matin au Proche-Orient, selon le Qatar

Un cessez-le-feu de quatre jours à Gaza entre Israël et le Hamas devrait commencer vendredi matin, un jour plus tard que prévu initialement, a annoncé jeudi le Qatar.

Des soldats israéliens sont vus lors d'une opération terrestre dans la bande de Gaza, le mercredi 22 novembre 2023.
Des soldats israéliens sont vus lors d'une opération terrestre dans la bande de Gaza, le mercredi 22 novembre 2023.
Jack Jeffery / Associated Press

Un cessez-le-feu de quatre jours à Gaza entre Israël et le Hamas devrait commencer vendredi matin, un jour plus tard que prévu initialement, a annoncé jeudi le Qatar, alors que les négociateurs peaufinaient les derniers détails de cet accord qui prévoit la libération de dizaines de Palestiniens emprisonnés par Israël et d'otages détenus par des militants.

L'avancée diplomatique promettait un certain soulagement pour les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza qui ont enduré des semaines de bombardements israéliens, ainsi que pour les familles en Israël qui craignent pour le sort de leurs proches faits prisonniers lors de l'attaque du Hamas du 7 octobre, qui a déclenché cette guerre.

Le cessez-le-feu devait initialement commencer jeudi matin, mais il a semblé se heurter à un problème la nuit précédente, lorsque le conseiller à la sécurité nationale d'Israël, Tzachi Hanegbi, a annoncé un report d'une journée, sans fournir de raison.

Jeudi, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, a annoncé que le cessez-le-feu débuterait vendredi à 7 h (heure locale au Proche-Orient).

M. Al-Ansari a indiqué que les deux parties avaient échangé des listes de personnes à libérer, et que le premier groupe de 13 femmes et enfants détenus par le Hamas serait libéré vendredi après-midi. Il n'a pas précisé combien de prisonniers palestiniens seraient libérés par Israël, mais les responsables ont déclaré que trois détenus seraient libérés pour chaque otage.

Une aide accrue aux Palestiniens commencera à entrer à Gaza «dès que possible», a ajouté le porte-parole qatari. L'espoir est que «l'élan» donné par cet accord mènera à «la fin de cette violence», a-t-il déclaré aux journalistes.

Le bilan s'alourdit à Gaza 

Les frappes aériennes israéliennes se sont poursuivies jeudi. Dans l'après-midi, une frappe a détruit un immeuble résidentiel dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, qui a subi des bombardements particulièrement intenses ces derniers jours. Au moins 12 personnes ont été tuées, selon les responsables de l'hôpital Al-Aqsa voisin.

Un habitant, Hosni Moharib, a déclaré que sa femme et plusieurs enfants avaient été tués et que d'autres proches étaient restés enterrés sous les décombres.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas, a repris son décompte détaillé des victimes palestiniennes de la guerre, indiquant que plus de 13 300 d'entre elles ont été tuées.

Ces chiffres n'incluent pas les données actualisées des hôpitaux du nord, où les services et les communications ont été largement interrompus au début du mois. Le ministère précise que quelque 6000 personnes sont portées disparues et que l'on craint qu'elles ne soient ensevelies sous les décombres.

Le ministère ne fait pas de distinction entre les civils et les militants dans ses bilans. Israël affirme avoir tué des milliers de combattants du Hamas, bien qu'il n'ait présenté aucune preuve à l'appui de son décompte.

Le ministère a cessé de publier le nombre de victimes à partir du 11 novembre, déclarant qu'il n'était plus en mesure de le faire en raison de l'effondrement du secteur de la santé dans le nord du pays.

Nétanyahou prévient que la guerre n'est pas finie

L'accord de trêve avait fait naître l'espoir de mettre un terme à la guerre, qui en est à sa septième semaine et qui a rasé de vastes étendues de Gaza, alimenté une flambée de violence en Cisjordanie occupée et suscité la crainte d'une conflagration plus large à travers le Moyen-Orient.

Des sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans le nord d'Israël jeudi, lorsque le Hezbollah a annoncé avoir tiré 48 roquettes Katioucha depuis le sud du Liban. Ce barrage est intervenu après qu'une frappe israélienne ait tué cinq combattants du Hezbollah, dont le fils du chef du bloc parlementaire du groupe.

L'armée israélienne a déclaré qu'elle frappait les sources des tirs. Israël et le Hezbollah, qui se sont livré une guerre d'un mois en 2006, ont échangé des tirs à plusieurs reprises de part et d'autre de la frontière depuis le déclenchement de la guerre à Gaza.

DOSSIER NOOVO INFO | Comprendre la guerre Israël-Hamas

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a promis de poursuivre la guerre contre le Hamas après l'expiration de la trêve, dans le but de détruire les capacités militaires du groupe, de mettre fin à son règne de 16 ans à Gaza et de restituer l'ensemble des quelque 240 prisonniers détenus à Gaza par le Hamas et d'autres groupes.

«La guerre se poursuit. Nous la poursuivrons jusqu'à ce que nous ayons atteint tous nos objectifs», a déclaré M. Nétanyahou, ajoutant qu'il avait transmis le même message lors d'un appel téléphonique au président américain Joe Biden. Washington a apporté un soutien militaire et diplomatique considérable à Israël depuis le début de la guerre.

Environs de Jabaliya

Le porte-parole de l'armée israélienne, le colonel Richard Hecht, a déclaré que les opérations de combat se poursuivraient «jusqu'à ce que nous recevions l'ordre de retenir notre feu». Les troupes israéliennes contrôlent une grande partie du nord de Gaza et affirment y avoir démantelé des tunnels et une grande partie des infrastructures du Hamas.

Les troupes israéliennes ont encerclé le camp de réfugiés de Jabaliya et ont appelé jeudi tous les résidants à évacuer pendant une fenêtre de trois heures, a-t-il déclaré. L'armée a déclaré qu'elle poursuivait les combattants du Hamas à Jabaliya, un quartier urbain dense adjacent à la ville de Gaza qui subit d'intenses bombardements depuis des semaines.

L'armée a déclaré jeudi avoir arrêté le directeur de l'hôpital Shifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Selmia, pour l'interroger sur son implication dans ce qu'elle a qualifié d'activités `étendues' du Hamas dans l'hôpital. La veille, Israël avait montré un tunnel et des pièces qui, selon les responsables militaires, constituaient une cachette majeure du Hamas sous l'hôpital. Le Hamas et le personnel hospitalier nient les allégations israéliennes selon lesquelles Shifa aurait été utilisé comme centre de commandement des militants.

Le ministère de la Santé de Gaza a condamné l'arrestation du directeur de l'hôpital et a appelé les instances internationales à intervenir.

Pendant ce temps, Israël a ordonné l'évacuation complète de l'hôpital indonésien dans le nord, a déclaré à Al-Jazeera le docteur Munir al-Boursh, un responsable du ministère de la Santé à l'intérieur de l'établissement. Les combats font rage devant l'hôpital depuis des jours et des centaines de personnes ont déjà été évacuées vers le sud.

Israël a menacé de lancer des opérations de plus grande envergure dans le sud de la bande de Gaza, où des centaines de milliers de personnes ayant fui le nord se sont entassées dans des abris gérés par l'ONU, débordés, avec des réserves de nourriture, d'eau et de produits de première nécessité qui s'amenuisent.

Pour le Hamas, le cessez-le-feu serait l'occasion de se ressaisir après des semaines de pertes apparemment considérables. Le chef du Hamas, Yehya Sinwar, que l'on croit vivant et caché dans la bande de Gaza, considérera probablement la libération des prisonniers palestiniens comme une réussite majeure et déclarera la victoire si la guerre prend fin.

Libération progressive des otages

L'accord de trêve prévoit la libération progressive de 50 otages en échange de la libération de 150 prisonniers palestiniens, selon le Hamas. Les femmes et les enfants seront libérés en premier, et Israël a précisé que la trêve serait prolongée d'un jour pour chaque dizaine d'otages supplémentaires libérés.

Le retour des otages pourrait remonter le moral des Israéliens, dont la détresse a bouleversé le pays. Les familles des otages ont organisé des manifestations de masse pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il les ramène chez eux.Le bureau du premier ministre Nétanyahou a déclaré avoir informé les familles des otages dont la libération était prévue vendredi.

Des Palestiniens cherchent des survivants du bombardement israélien à Rafah, dans la bande de Gaza, mercredi 22 novembre 2023.
Des Palestiniens cherchent des survivants du bombardement israélien à Rafah, dans la bande de Gaza, mercredi 22 novembre 2023.

Le Hamas a déclaré que 200 camions par jour entreraient à Gaza pour transporter de l'aide. Le Qatar a déclaré que l'aide comprendrait du carburant, mais n'a donné aucun détail sur les quantités.

Israël a interrompu toutes ses importations au début de la guerre, à l'exception d'un filet de nourriture, d'eau et de fournitures médicales en provenance d'Égypte. Le manque de carburant a provoqué une panne d'électricité à l'échelle du territoire, laissant les maisons et les hôpitaux dépendants de génératrices défaillantes.

Le ministère israélien de la Justice a publié une liste de 300 prisonniers susceptibles d'être libérés, principalement des adolescents détenus au cours de l'année écoulée pour des jets de pierres et d'autres délits mineurs.

La guerre a éclaté lorsque plusieurs milliers de militants du Hamas ont fait irruption dans le sud d'Israël, tuant au moins 1200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant de nombreux otages, dont des bébés, des femmes et des personnes âgées, ainsi que des soldats, pour lesquels le Hamas devrait exiger un grand nombre de prisonniers de haut rang.

Plus de 1,7 million de personnes, soit les trois quarts de la population de Gaza, ont été déplacées au cours de la guerre. Nombre d'entre elles, si ce n'est la plupart, ne pourront pas rentrer chez elles en raison de l'ampleur des dégâts et de la présence de troupes israéliennes dans le nord.

Depuis le début de la guerre, Israël a interdit les importations vers Gaza, à l'exception d'un filet d'aide qui entre par le point de passage égyptien de Rafah. Les groupes d'aide humanitaire opérant à Gaza ont déclaré que la trêve serait trop courte et que la capacité du point de passage de Rafah serait insuffisante pour répondre aux besoins urgents.

Jack Jeffery / Associated Press