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«Nous n'avons pas besoin des armes de guerre», a dit Le porte-parole de la mosquée de Québec, Boufeldja Benabdallah.
Le porte-parole de la grande mosquée de Québec, Boufeldja Benabdallah, espère que le projet de loi C-21 sur le contrôle des armes à feu sera amendé pour y enchâsser une définition «globale et permanente des armes prohibées» de type militaire.
«Nous n'avons pas besoin des armes de guerre», a-t-il dit jeudi devant le comité de sécurité publique de la Chambre des communes, rappelant la tuerie du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) dont il est membre qui a fait six morts et cinq blessés en 2017.
Le CCIQ souhaite que la définition permette d'englober toutes les armes semi-automatiques de type militaire «qui ne sont pas raisonnablement utilisées pour la chasse», a expliqué M. Benabdallah.
Le fondateur du CCIQ a indiqué que le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, avait assuré qu'un tel amendement viendrait.
«Il faut que le gouvernement le fasse et je suis confiant parce que nous en avons discuté de vive voix avec M. Mendicino quand il est venu à la mosquée. Nous allons de nouveau écrire au ministre pour le lui rappeler.»
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Ottawa a banni plus de 1500 modèles et variantes d'armes à feu de type d'assaut, comme le AR-15. Un programme de rachat obligatoire doit être lancé d'ici la fin de l'année.
Avec son projet de loi C-21, déposé en mai dernier, le gouvernement de Justin Trudeau souhaite imposer un gel national sur l'achat, la vente, le transfert et l'importation des armes de poing. L'interdiction d'importation est déjà en vigueur depuis août.
Le projet de loi C-21, qui prévoit aussi le retrait de permis d'armes à feu à des personnes qui commettent des actes de violence conjugale, inclut des exemptions pour certains tireurs sportifs de haut niveau.
Des groupes représentant des tireurs sportifs réclament un élargissement de la portée de ces exemptions, mais un regroupement de familles de victimes de violences par arme à feu a plutôt demandé un resserrement, jeudi, en témoignant au comité de la sécurité publique.
«(Je crois que) ces exemptions sont bien intentionnées, mais pourraient nuire à l'objectif de geler et de réduire le nombre d'armes de poing au pays», a soutenu Ken Price, membre de l'organisation Danforth Families for Safe Communities.
M. Benabdallah a abondé dans le même sens, disant craindre que plusieurs organisations qui devraient, selon lui, rester inadmissibles à ces exemptions tentent d'en profiter.
Un autre témoin entendu jeudi, le fondateur du mouvement One by One, Marcell Wilson, a plutôt critiqué le projet de loi C-21. À son avis, le gel proposé ne préviendra pas des incidents par armes à feu comme un qu'il a raconté aux élus avoir subi dans sa jeunesse.
«Je dis fermement que cela ne (changerait rien) parce que je suis certain qu'il n'a pas utilisé une arme à feu légale pour nous tirer dessus ce jour-là», a-t-il dit au sujet du tireur.
M. Wilson a admis avoir reçu un don de la part de la Coalition canadienne pour les droits aux armes à feu lorsque questionné à ce sujet par la députée libérale Pat Damoff. Il a affirmé que ce don, reçu il y a deux ans, était de 6000 $.
M. Wilson s'est par ailleurs présentécomme étant un ancien membre de gang de rue et a affirmé n'avoir jamais vu des criminels se procurer une arme légalement.
Sur ce point, l'élue bloquiste Kristina Michaud l'a interpellé pour lui dire que des crimes sont commis par des armes acquises légalement, bien qu'il soit important de s'attaquer à l'afflux d'armes illégales à la frontière.
«On a la preuve avec les témoins qui sont ici aujourd'hui qu'il y a des propriétaires d'armes légales qui ont commis des crimes ignobles», a-t-elle affirmé.
Dale McFee, chef de police à Edmonton, a indiqué voir d'un bon ?il certaines dispositions de C-21, comme le fait qu'il permettrait de sévir contre les modifications faites à des armes à feu. Il a toutefois émis des réserves contre l'idée d'un gel national sur les armes de poing.
«À court terme, on peut s'attendre à ce que ceux qui souhaitent en acquérir trouvent des alternatives, augmentant les cas de contrebande, d'impression 3D et de conversion de pistolets «airsoft''«, a-t-il soutenu.