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Le Canada souhaite partager plus de technologies de pointe avec ses alliés, a déclaré lundi la ministre de la Défense, Anita Anand, alors que l'accord militaire trilatéral entre l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis commence à s'intéresser à ces questions.
Elle n'a cependant pas précisé si le Canada tente officiellement de rejoindre l'accord tripartite, connu sous le nom d'AUKUS, comme le rapporte un article du Globe and Mail citant des sources non identifiées.
«Le Canada est très intéressé à approfondir la coopération sur l'intelligence artificielle, l'informatique quantique et d'autres technologies de pointe», a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse.
AUKUS a été formé en septembre 2021 comme un pacte qui verrait les États-Unis et la Grande-Bretagne aider l'Australie à développer une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire en réponse aux inquiétudes croissantes concernant l'influence de la Chine dans la région indo-pacifique.
Les trois pays ont également convenu de «renforcer nos capacités conjointes et notre interopérabilité» en se concentrant sur les cybercapacités, l'intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines.
Les gouvernements de la Nouvelle-Zélande et du Canada – les pays qui, avec les membres d'AUKUS, forment une alliance de partage de renseignements appelée groupe des cinq – avaient alors été interrogés sur le fait qu'ils n'avaient pas été invités à faire partie du groupe.
La Nouvelle-Zélande, qui ne possède pas d'armes nucléaires, a expliqué que c'était parce qu'elle n'était pas intéressée par des sous-marins à propulsion nucléaire, la pièce maîtresse de l'accord.
Le gouvernement du Canada n'a pas précisé publiquement s'il a reçu une offre d'adhésion, ni pourquoi.
En réponse, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada n'était pas intéressé par les sous-marins à propulsion nucléaire, tandis que la ministre Anand a rappelé à plusieurs reprises les liens étroits qui unissent les pays du Groupe des cinq.
«Nous avons de grandes capacités dans ce domaine et nous cherchons toujours des moyens de faciliter et de collaborer avec nos alliés les plus proches», a-t-elle soutenu lundi, ajoutant que le travail avec ses alliés du Groupe des cinq se poursuit dans «de multiples sphères».
L'automne dernier, un haut fonctionnaire a affirmé devant le comité des relations Canada-Chine que le gouvernement avait manifesté son intérêt à travailler avec AUKUS.
L'automne dernier, le sous-ministre adjoint pour l'Asie-Pacifique au ministère des Affaires mondiales, Paul Thoppil, a témoigné devant le comité parlementaire des relations Canada-Chine que «nous avons informé l'Australie de notre intérêt pour certains aspects des groupes de travail dans le cadre de cet accord». Selon lui, «l'Australie y a été favorable».
Il n'est pas clair, cependant, si la Grande-Bretagne ou les États-Unis sont également intéressés.
«C'est une chose que nous demandions, c'en est une autre que ces trois nations soient d'accord», a nuancé Margaret McCuaig-Johnston, membre du conseil consultatif du China Strategic Risks Institute, qui demande au Canada de s'impliquer avec AUKUS depuis la création de l'accord.
«Cela nous donnerait une chaise dans la salle, sinon à table de décision», a-t-elle déclaré.
Le gouvernement libéral a récemment dévoilé sa stratégie indo-pacifique, qui comprend une présence militaire accrue dans la région et des efforts pour nouer des liens d'amitié avec des pays partageant les mêmes idées afin de créer des liens commerciaux qui ne passent pas par la Chine.
Mme McCuaig-Johnston, qui a également été fonctionnaire, a fait valoir que les entreprises et les chercheurs canadiens ont beaucoup à offrir, notamment en matière de technologie nucléaire, de technologie sous-marine et d'intelligence artificielle.