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Politique

Le Canada mène les discussions sur la stabilité économique au sommet du G7 à Banff

«Je pense que c'est un moment très important pour le G7 et pour le monde», a affirmé François-Philippe Champagne­.

Le ministre des Finances du Canada, François-Philippe Champagne, s'adresse aux médias avant la réunion des ministres des Finances du G7 à Banff, en Alberta, le mardi 20 mai 2025.
Le ministre des Finances du Canada, François-Philippe Champagne, s'adresse aux médias avant la réunion des ministres des Finances du G7 à Banff, en Alberta, le mardi 20 mai 2025.
Rachel Aiello
Rachel Aiello / CTV News

Au cours des deux prochains jours, les principaux responsables financiers de certaines des plus grandes économies mondiales se réunissent à Banff, en Alberta, pour discuter des questions financières mondiales urgentes dans l'espoir de trouver un consensus malgré les tensions tarifaires.

En prélude au sommet des dirigeants du G7 qui se tiendra le mois prochain à Kananaskis, non loin de là, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales qui participent aux réunions de cette semaine devront s'entendre sur les attentes quant à ce qui pourrait être accompli en juin.

Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, et le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, dirigent les réunions, que la délégation canadienne considère comme une occasion de discuter des questions qui ont une incidence sur la stabilité et la croissance économiques mondiales.

«Je pense que c'est un moment très important pour le G7 et pour le monde», a affirmé M. Champagne aux journalistes à Banff mardi soir. «Pour moi, il s'agit de revenir à l'essentiel... Le Canada définit l'agenda mondial avec ses collègues afin de s'assurer que nous tenons nos promesses envers les citoyens.»

L'objectif principal du ministre des Finances sera de trouver un consensus sur les priorités politiques clés que le Canada a définies dans le cadre de sa présidence du G7, telles que la sécurité économique et la coopération en matière d'intelligence artificielle (IA).

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Le véritable test sera de savoir si M. Champagne parviendra à sortir de la conférence avec une déclaration commune signée par tous les pays, et quel sera le ton de ce communiqué.

Après une «photo de famille» mercredi matin devant un complexe hôtelier pittoresque, les membres du Groupe des Sept – Canada, États-Unis, France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni et Japon – participeront à huit séances de travail, avant une conférence de presse de clôture jeudi après-midi.

Parmi les sujets qui seront abordés figurent les récents développements internationaux et les risques pesant sur les perspectives économiques, le renforcement de la résilience économique, les politiques de croissance mondiale, les questions de développement, les risques et le potentiel de l'IA, ainsi que la criminalité financière.

Selon les responsables qui ont briefé les journalistes avant le sommet, l'objectif ultime est de favoriser une croissance à long terme, de faire face aux risques pesant sur l'économie mondiale, de continuer à soutenir l'Ukraine et de fournir une plateforme permettant aux dirigeants de s'engager.

«Si l'on examine l'histoire du G7, on constate qu'il a toujours eu pour objectif de favoriser la prospérité mondiale à un niveau macroéconomique. C'est pourquoi ces discussions, à ce moment précis, sont cruciales pour l'économie mondiale», a affirmé M. Champagne mardi. «Je pense que le monde entier suivra nos discussions, mais aussi les mesures qui en découleront et leurs résultats.»

Tensions commerciales avec les États-Unis

La réunion dans les Rocheuses, qui se déroule dans un contexte de guerre commerciale mondiale où tous les autres pays participants sont touchés à des degrés divers par les droits de douane américains, pourrait être houleuse.

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a indiqué par l'intermédiaire d'un porte-parole qu'il était venu au Canada pour s'entretenir avec ses homologues des déséquilibres commerciaux et de sa volonté de stimuler la croissance économique par le biais du secteur privé.

Dans le même temps, d'autres pays chercheront probablement à trouver le temps, en marge des réunions, pour discuter avec M. Bessent de la position de leur pays respectif sur les mesures commerciales prises par le président américain Donald Trump.

Les responsables canadiens n'ont pas confirmé si M. Champagne et M. Bessent avaient prévu une réunion bilatérale, se contentant d'indiquer que le sommet offrirait au ministre des Finances l'occasion de rencontrer tous ses homologues en marge de la réunion et que son programme était encore en cours de finalisation.

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Interrogé directement sur le message principal qu'il adressera à M. Bessent, M. Champagne a répondu qu'il «continuerait à mener des discussions très constructives», comme cela a été le cas à Washington il y a quelques semaines.

«Nous avons d'importantes tâches à accomplir ensemble [...] et j'attends avec impatience la contribution du secrétaire Bessent», a-t-il soutenu, ajoutant qu'il pense que tous ses homologues sont «très impatients» de le rencontrer et «d'avoir vraiment l'occasion de discuter franchement et ouvertement de la manière dont nous pouvons travailler ensemble».

Bien que les droits de douane imposés par Trump ne figurent pas explicitement à l'ordre du jour, on s'attend à ce que, dans le contexte des discussions des dirigeants sur l'importance d'un système d'investissement commercial international qui fonctionne bien, les mesures commerciales prises par les États-Unis soient abordées.

Pressé de questions, M. Champagne a déclaré qu'en ce qui concerne spécifiquement les droits de douane, «nous discutons toujours des questions qui sont au premier plan».

«L'esprit qui règne autour de la table est constructif, celui de l'action et celui d'envoyer un message fort au monde, et c'est ce qui va nous animer au cours des prochains jours.»
-François-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances

Et même si aucune résolution des tensions commerciales n'est attendue de cette réunion des poids lourds de l'économie, on espère qu'un terrain d'entente pourra être trouvé sur d'autres défis, tels que les pratiques non commerciales, notamment la surcapacité.

Participation de l'Ukraine

M. Champagne cherchera également à renforcer l'unité autour du soutien continu des alliés à l'Ukraine face à la poursuite de l'invasion russe.

Bien que l'Ukraine ne soit pas membre du G7, le ministre ukrainien des Finances, Sergii Marchenko, a été invité à participer au sommet, à l'instar du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, qui a été invité par le Canada à assister aux réunions des dirigeants du 15 au 17 juin.

Hier, M. Champagne et M. Marchenko se sont rencontrés en marge du sommet, en compagnie d'investisseurs, pour discuter de ce que le ministre canadien des Finances a qualifié d'«impératif moral» d'aider l'Ukraine à se reconstruire, une tâche qui, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI), pourrait coûter plus de 500 milliards de dollars américains.

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«Je pense que la présence de notre ami ukrainien parmi nous est très significative pour le monde entier», a précisé le ministre des Finances. «Cela envoie un message fort au monde entier, à savoir que nous nous engageons tous à soutenir l'Ukraine et que nous demanderons des comptes à la Russie.»

Les discussions sur la reconstruction de l'Ukraine se poursuivront autour de la table du G7, où les alliés discuteront de la mobilisation du secteur privé et de la pression à exercer sur la Russie par de nouvelles sanctions, tandis que les efforts se poursuivent pour obtenir un cessez-le-feu.

«L'invitation à être ici est un grand honneur pour nous, car elle nous aide à mieux fournir les informations nécessaires sur la situation sur le terrain, à comprendre comment nous pouvons collectivement prendre les mesures nécessaires», a précisé M. Marchenko. «J'espère que nous aurons des discussions très productives.»

La pression budgétaire sur Champagne

Ce sommet international se déroule dans un contexte de pression nationale sur le nouveau gouvernement libéral suite à la décision du Premier ministre Mark Carney de ne pas présenter de budget fédéral ce printemps.

Les plans du gouvernement, initialement présentés par Champagne comme l'absence de budget cette année mais l'adoption d'une déclaration économique à l'automne, ont été clarifiés par Carney à Rome en fin de semaine passée: les libéraux dévoileront un budget d'automne plus complet.

Selon M. Carney, la décision de reporter le budget au printemps est en partie motivée par le fait que la série de discussions de haut niveau – telles que celles qui se dérouleront, en grande partie à huis clos, à Banff au cours des 48 prochaines heures – contribuera à éclairer les perspectives financières « ambitieuses et prudentes » du pays.

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«Le premier ministre et moi-même avons discuté du budget, et il y aura un budget à l'automne. Je pense que c'est une approche prudente», a confirmé le ministre des Finances. «Comme nous l'avons dit, beaucoup de choses vont se passer d'ici là. Il y a le sommet de l'OTAN en juin, qui aura une incidence sur les investissements dans la défense. Il y aura également l'examen des dépenses et de l'efficacité du gouvernement canadien.»

M. Carney a également indiqué au cours de la fin de semaine que, d'après les discussions qu'il a eues avec ses alliés, il voit de grandes opportunités pour le Canada de jouer un rôle de premier plan dans la transformation économique qui s'annonce.

Avec des informations de Noah Watcher pour CTV News

Rachel Aiello
Rachel Aiello / CTV News