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Le gouvernement libéral a décidé d'exclure le fournisseur chinois Huawei Technologies du plan tant attendu du Canada pour les réseaux mobiles de prochaine génération.
Ottawa a décidé d'interdire au fournisseur chinois Huawei Technologies de participer à la mise en place de l'infrastructure des réseaux mobiles de prochaine génération au Canada, soit la 5G.
«Cela fait suite à un examen approfondi mené par nos agences de sécurité indépendantes et en consultation avec nos plus proches alliés», a justifié François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation.
Le ministre Champagne a indiqué que les entreprises qui utilisent déjà des composantes de Huawei dans leurs réseaux doivent «cesser leur utilisation et les retirer».
Notre gouvernement assurera toujours la sécurité à long terme des Canadiens en prenant toutes les mesures nécessaires pour protéger nos infrastructures essentielles de télécommunications.
— François-Philippe Champagne (FPC) 🇨🇦 (@FP_Champagne) May 19, 2022
Ma déclaration sur notre annonce relative à Huawei et ZTE au Canada: pic.twitter.com/gqvoQurfWW
Les conservateurs de l'opposition et d'autres critiques recommandaient depuis longtemps aux libéraux d'interdire à Huawei de participer à l'élaboration de l'infrastructure de la 5G au pays, estimant que cela permettrait à Pékin d'espionner plus facilement les Canadiens.
L'annonce de jeudi revient à dire que l’appel de l’ambassadeur de Chine au Canada, Cong Peiwu, qui demandait à Ottawa d’ignorer les avertissements «inventés» des États-Unis à propos de Huawei et d'autoriser la participation du géant chinois des télécommunications aux réseaux 5G du pays, a été balayé du revers de la main par le gouvernement fédéral.
Un porte-parole de l'ambassade de Chine au Canada a publié jeudi soir une déclaration affirmant que la décision canadienne a suscité un «fort mécontentement».
La déclaration ajoute que le gouvernement chinois procédera à une évaluation complète et sérieuse de cette décision et prendra toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises.
Le développement des réseaux de 5G, ou cinquième génération, permettra aux utilisateurs d'avoir recours à des connexions plus rapides et à de vastes capacités pour les données, afin de répondre à la forte demande, alors que de plus en plus d'appareils – des casques de réalité virtuelle aux véhicules automobiles – sont reliés à internet.
Certains affirment que la participation de Huawei pourrait lui donner accès à un éventail d'informations numériques tirées de la façon, du moment et de l'endroit où les Canadiens utilisent des appareils connectés à internet.
À leur tour, selon la théorie avancée par ces critiques, les agences de sécurité chinoises pourraient forcer Huawei à leur transmettre les informations personnelles.
Trois des quatre partenaires du Canada dans l'alliance de partage de renseignements Five Eyes — les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie — ont déjà pris des mesures décisives pour limiter l'utilisation de l'équipement Huawei dans les réseaux 5G respectifs de leurs pays.
La Nouvelle-Zélande, quatrième partenaire dans l'alliance, a rejeté la proposition d'une société de télécommunications qui avait recours à la technologie 5G de Huawei en invoquant des préoccupations de sécurité nationale, mais elle a affirmé en 2020 qu'elle ne bannirait pas catégoriquement un fournisseur en particulier.
Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a également affirmé que le gouvernement libéral déposerait un projet de loi pour renforcer davantage le système de télécommunications du Canada et créer un cadre pour protéger la sécurité nationale.
Note de la rédaction: Une version précédente du contenu de La Presse canadienne indiquait que les quatre partenaires du Canada dans l'alliance de partage de renseignements Five Eyes — les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande — ont déjà interdit l'utilisation de l'équipement Huawei dans leurs réseaux 5G. En fait, la Nouvelle-Zélande a rejeté un projet qui aurait utilisé la technologie de Huawei, mais n'a pas banni catégoriquement le fournisseur chinois. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.