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En conséquence, le ministre Wilkinson estime que la dérogation aux sanctions «ne remplit plus son objectif».
Le Canada a révoqué les exemptions aux sanctions qui ont permis à une entreprise montréalaise de réparer les turbines d'un gazoduc exploité par le géant énergétique russe Gazprom.
Cette décision a été rendue mercredi, trois mois après qu'une explosion sur une partie du pipeline qui passe sous la mer Baltique l'a rendu inutilisable. Selon des enquêteurs suédois qui ont mené l'enquête préliminaire, il s'agissait d'un acte de «sabotage».
«Le Canada prend cette décision en reconnaissant que les circonstances entourant l'octroi du permis ont changé», ont affirmé les ministres Jonathan Wilkinson (Ressources naturelles) et Mélanie Joly (Affaires étrangères) dans un communiqué conjoint.
«Le permis ne remplit plus la fonction qui lui était destinée», peut-on lire dans la déclaration des deux ministres.
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En juillet, Siemens Energy a obtenu une exemption aux sanctions du Canada contre la Russie pour réparer jusqu'à six turbines du gazoduc Nord Stream 1, qui transporte du gaz naturel vers l'Allemagne.
Ottawa avait justifié sa décision d'accorder une exemption en disant avoir voulu aider l'Europe face à la crise énergétique ainsi que dans le but de démontrer le bluff du régime de Vladimir Poutine.
La Russie a commencé à limiter les flux de gaz vers l'Allemagne en juin, invoquant des problèmes de maintenance. L'Allemagne, confrontée à une crise d'approvisionnement énergétique, a demandé au Canada d'exempter les turbines des sanctions imposées à la Russie en raison de son invasion de l'Ukraine.
Le Canada a accepté, espérant prouver que M. Poutine n'expédierait pas plus de gaz en Allemagne même après le retour de la turbine réparée.
«En accordant ce permis, le gouvernement a pu s'assurer que Poutine ne pouvait plus utiliser cette excuse (la maintenance) pour camoufler son refus d'exporter du gaz vers l'Europe», ont rappelé les ministres Wilkinson et Joly, mercredi.
Notre déclaration conjointe sur les turbines Nordstream 1 pic.twitter.com/eAr1pi3CsD
— Mélanie Joly (@melaniejoly) December 14, 2022
«Après l'octroi du permis, Poutine a montré sa véritable position en refusant d'augmenter les exportations de Nord Stream 1 à des niveaux normaux. Dans les faits, la Russie a refusé d'accepter la turbine qui a été réparée et renvoyée dans le cadre de ce permis. Elle reste en Allemagne à ce jour», selon le fédéral.
L'exemption concernait six turbines, mais une seule se trouvait déjà au Canada. Les cinq autres n'ont pas été expédiés au pays à la suite de l'exemption.
L'exemption du Canada a provoqué des remous dans l'arène politique: l'Allemagne cherchait désespérément à avoir accès à plus d'énergie, tandis que l'Ukraine a accusé le Canada de jouer le jeu de M. Poutine.
Un comité de la Chambre des communes a été formé pour étudier la question et a tenu plusieurs audiences, mais les réunions ont cessé en novembre lorsque les conservateurs ont accusé les libéraux de faire de l'obstruction systématique. Le comité ne s'est pas réuni sur cette question depuis la mi-novembre.
Le premier ministre Justin Trudeau s'est entretenu au téléphone avec le chancelier allemand Olaf Scholz mardi, et la question de l'énergie et des exemptions a été abordée. Selon son horaire officiel, M. Trudeau doit s'entretenir avec le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, jeudi.
L'Ukraine a d'ailleurs déjà été informée de la décision de mettre fin aux exemptions concernant les turbines.