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Le ministre de la Défense a également souligné la nécessité de mettre à jour le plan à long terme du Canada pour l'armée.
La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a annoncé jeudi qu'Ottawa accélérerait l'achat d'armes antichars, antiaériennes et antidrones pour l'armée canadienne, à l'aide d'un mécanisme utilisé la dernière fois lors de la guerre en Afghanistan.
Mme Anand a présenté le plan à des officiers supérieurs, des délégués étrangers, des représentants de l'industrie et des universitaires, jeudi, lors d'une importante conférence sur la défense, où les panélistes ont discuté de l'état et de l'avenir des Forces armées canadiennes.
Les présentations comprenaient une évaluation brutale de la crise du personnel militaire par l'officière supérieure responsable des ressources humaines. La major-générale Lise Bourgon a révélé que les Forces armées canadiennes étaient en déficit de 16 000 militaires -- bien plus que ce qui avait été rapporté précédemment. «Ce sont des risques réels et sérieux pour le succès des missions. Et c'est là qu'on se trouve aujourd'hui.»
Le système d'approvisionnement militaire en difficulté du Canada figurait également en bonne place lors de cette conférence, alors que Mme Anand annonçait que le gouvernement se tournait vers un mécanisme qui n'avait pas été utilisé depuis l'Afghanistan pour fournir la nouvelle puissance de feu aux soldats canadiens en Lettonie.
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La ministre a prononcé l'allocution d'ouverture de la rencontre de l'Institut de la Conférence des associations de la défense en saluant la défense de l'Ukraine contre l'invasion russe depuis un an, tout en vantant les nombreux investissements que le gouvernement libéral avait faits dans l'armée canadienne.
Ceux-ci incluent de nouveaux avions de chasse F-35, une flotte de nouveaux navires et la modernisation des systèmes défensifs de l'Amérique du Nord. `Mais nous savons qu'il existe plusieurs capacités cruciales dont nous avons besoin pour aller de l'avant plus rapidement', a-t-elle ajouté.
«Le plus grand déploiement militaire étranger du Canada, comme vous le savez sûrement, se déroule sur le flanc est de l'OTAN en Lettonie. Et nos troupes là-bas doivent disposer de l'équipement dont elles ont besoin pour se protéger et faire leur travail, surtout en cette période cruciale.»
Le Canada a déployé environ 700 soldats en Lettonie, à la tête d'un groupement tactique de l'OTAN conçu pour aider à défendre l'Europe de l'Est contre des attaques russes. Le groupement tactique est toutefois sur le point de s'agrandir et le Canada a promis de fournir certaines nouvelles armes. Il s'agit notamment de systèmes antichars, antiaériens et antidrones, dont l'armée canadienne est actuellement dépourvue.
Alors que les Forces armées auraient presque certainement dû faire face à une longue attente lors d'un approvisionnement normal, la ministre Anand a annoncé que le gouvernement décrétait que ces armes constituaient des «besoins opérationnels urgents», afin de les acheminer plus rapidement vers la Lettonie.
Alors que la ministre colmatait ces brèches dans l'arsenal, la major-générale Bourgon pointait du doigt les 16 000 postes à combler dans les forces régulières et de réserve. Et ce déficit devrait s'aggraver: Mme Bourgon a déclaré aux participants que l'armée ne parvenait pas à atteindre ses objectifs de recrutement d'environ 25 %, alors que «le taux d'attrition est plus élevé qu'il ne l'a jamais été».
Pour régler le problème, l'armée a lancé une nouvelle campagne publicitaire visant à attirer les Canadiens vers les centres de recrutement. L'armée a également récemment ouvert ses portes aux résidents permanents.
La Russie et la pénurie de personnel n'étaient pas les seules menaces planant sur la conférence de jeudi: la ministre Anand a décrit la Chine comme «une puissance de plus en plus perturbatrice», tout en soulignant par ailleurs la dépendance croissante du Canada à l'égard de son armée en cas de catastrophe naturelle.
C'est dans ce contexte que Mme Anand a lancé des consultations publiques pour conseiller le gouvernement, alors qu'il revoit sa politique de défense, publiée en 2017, dans le but d'orienter les investissements dans l'armée au cours des 20 prochaines années.
«Il est extrêmement important que nous fassions les choses correctement, c'est pourquoi nous avons impliqué des intervenants à travers le Canada, ainsi que nos alliés et partenaires, pour éclairer la voie à suivre», a déclaré Mme Anand.
L'examen portera sur cinq domaines critiques, notamment la manière de remédier à la pénurie de personnel militaire, de moderniser ses défenses arctiques et de déterminer exactement quels équipements et capacités sont nécessaires pour un conflit moderne.
La ministre n'a pas précisé si les coûts figureront dans la réflexion du gouvernement, car les projets d'approvisionnement militaire critiques continuent de subir des retards et des dépassements de coûts.
Les libéraux sont également confrontés à de nouvelles pressions sur les coûts dans divers dossiers non militaires, alors que des voix s'élèvent pour plus de rigueur budgétaire à Ottawa, après des années de déficits, même avant la pandémie de COVID-19.
Wendy Gilmour, secrétaire générale adjointe des investissements de défense au sein de l'OTAN, a indiqué jeudi à la conférence d'Ottawa que face à l'instabilité géopolitique croissante, les alliés subiront une pression encore plus grande dans les années à venir pour renforcer leurs armées.