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Yves-François Blanchet espère que lorsque les électeurs seront appelés aux urnes «à l'automne 2025» son parti obtiendra, cette fois, davantage de sièges que ses adversaires.
Presque cinq ans après avoir été couronné chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet se réjouit d'avoir relevé un parti donné pour mort et aimerait maintenant en faire «sans nuances» la voix du Québec à Ottawa.
Yves-François Blanchet espère que lorsque les électeurs seront appelés aux urnes «à l'automne 2025» son parti obtiendra, cette fois, davantage de sièges que ses adversaires.
«Ce serait encore plus "mission accomplie" de pouvoir, sans nuance, être la voix du Québec dans le Parlement fédéral», a-t-il déclaré mardi en entrevue avec La Presse Canadienne.
Les troupes de Justin Trudeau comptent 35 députés dans la province, trois de plus que les bloquistes qui avaient cependant recueilli davantage de votes lors des élections générales de 2021.
Forcé de faire des gains pour réaliser ce souhait, le Bloc est à l'offensive. Dans sa mire se trouve notamment Chicoutimi—Le Fjord, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, une circonscription représentée par le conservateur Richard Martel.
Et c'est précisément là que les députés bloquistes se sont donné rendez-vous dans deux semaines, les 24 et 25 janvier, pour leur caucus présessionnel, a-t-il révélé.
La circonscription est «nationaliste et, à bien des égards dans le passé, souverainiste», souligne M. Blanchet.
Lors des élections générales de 2021, M. Martel avait conservé la circonscription en recueillant 41,0% des voix. Son adversaire bloquiste avait terminé deuxième avec 33,4%.
La veille de leur réunion de caucus, la trentaine de députés bloquistes feront une tournée de la circonscription pour entendre les opinions des citoyens et discuter de leurs besoins de sorte à faire remonter cela dans les positions et les programmes.
M. Blanchet ne se gêne pas pour décrire les libéraux et les conservateurs comme ayant des positions très semblables en matière de langue, d'immigration, de transferts en santé et de «politique pétrolière».
«Mais, aux extrêmes, les libéraux sont des multiculturalistes anti-nations, et les conservateurs sont (...) opposés à l'aide médicale à mourir, souvent réfractaires aux droits des femmes à disposer de leurs propres corps, avec une idéologie en termes de relations internationales qui est préhistorique et risquée», poursuit-il dans ses attaques.
Le Bloc, lui, se présente comme «une alternative» positionnée à même le Parlement canadien qui réussit néanmoins à amener des lois, des votes et des positions politiques du pays dans le sens des intérêts du Québec.
Les bloquistes profiteront de leur passage dans le royaume pour souligner les cinq ans de chefferie de M. Blanchet lors d'un événement militant.
À l'époque, le caucus implosait alors que sept des dix députés avaient claqué la porte du parti et que la mission du Bloc et la personnalité de sa cheffe Martine Ouellet provoquaient des déchirements publics.
La formation politique est aujourd'hui au coude-à-coude avec les libéraux pour la première place dans les intentions de vote au Québec et détient 32 des 78 circonscriptions de la province.
«La renaissance du Bloc québécois c’est "mission accomplie", a tranché M. Blanchet. Personne n'aurait gagé autre chose que la disparition du Bloc en 2018».
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Fraîchement arrivé en fonction, l'ancien commentateur politique, ministre péquiste et gérant d'Éric Lapointe se donnait comme défi de casser son image de «goon». C'est chose faite, selon lui. «Je crois que mon tempérament est raisonnablement adouci», a-t-il affirmé.
L'homme politique s'est aussi taillé une belle place dans le cœur des Québécois prenant la troisième place des personnalités politiques les plus appréciées dans un sondage de la firme Léger réalisé au début décembre.
Quant à sa promesse de promouvoir «inlassablement» l'indépendance du Québec, il note qu'il ne ferait pas de politique s'il ne pouvait pas proposer la souveraineté.
S'il se «désole chaque jour» que les Québécois «se contentent» d'une province, il est néanmoins ravi que des partis souverainistes soient en tête des intentions de vote à Ottawa comme à Québec. Cela lui donne «toutes les raisons de penser» être au cœur d'un cycle qui pourrait mener à un référendum.