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«Ce n'est pas qu'on est contre. On votera très certainement en faveur de ce projet de loi-là...»
Depuis qu'un projet de loi qui abolit certaines peines minimales est à l'étude à Ottawa, les bloquistes le dénoncent comme allant à sens contraire du besoin de contrôler les armes à feu.
Mais malgré les hauts cris lancés à la Chambre des communes par les députés du Bloc québécois et les critiques virulentes offertes par leur chef Yves-François Blanchet, les élus bloquistes vont voter en faveur de C-5.
«Ce n'est pas qu'on est contre. On votera très certainement en faveur de ce projet de loi-là», a déclaré la députée responsable de ce dossier chez les bloquistes, Kristina Michaud.
«Historiquement, en effet, on est en faveur. On pense que les peines minimales obligatoires, ce n'est pas toujours la solution», a rappelé Mme Michaud, à la sortie d'un comité parlementaire où elle venait de réclamer des comptes au ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, sur le contrôle des armes à feu.
Plusieurs peines minimales obligatoires ont été imposées pendant les 10 années du gouvernement Harper. Le Bloc québécois les a toujours dénoncées. Les tribunaux en ont invalidé plusieurs. Les libéraux, depuis leur arrivée au pouvoir, modifient donc les lois pour réinstaurer la latitude des juges.
«Exactement. Et on pense que les juges ont ce jugement nécessaire pour prendre la bonne décision, pour assurer la sécurité de la population», a convenu la députée Michaud, en entrevue avec La Presse Canadienne.
Alors pourquoi dénoncer C-5 tout en prévoyant voter en faveur du projet de loi?
«C'est un contexte particulier et en tant que parlementaires, on n'a pas le choix de prendre en compte ce contexte-là», a-t-elle tenté d'expliquer.
«Le signal que ça envoie (...), il n'est pas rassurant pour les familles à Montréal qui ont perdu un proche ou qui ont peur de circuler dans leur quartier qui était auparavant sécuritaire. (...) Avec les nombreuses fusillades, je n'ai pas l'impression que ça les rassure», a élaboré la députée.
«On s'attend à ce que le ministre pose un geste concret (sur le contrôle des armes à feu) et le message que C-5 envoyait était particulier dans ce contexte-ci. Je ne veux pas qu'on mette tout dans le même panier, non plus», a-t-elle ajouté.
Pour ce qui est de l'interdiction des armes de poing, la députée Michaud dénonce le fait que les discussions entre Ottawa et Québec «n'avancent pas».
Québec a réclamé le pouvoir d'interdire les armes de poing. Le gouvernement fédéral est d'accord. Le premier ministre Justin Trudeau a promis 1 milliard $ pour aider les provinces et les territoires qui voudront imposer chez eux cette interdiction. Le ministre Mendicino l'a rappelé, devant le comité parlementaire jeudi.
Cependant, à la fin d'une heure de témoignage, le ministre n'avait annoncé rien de neuf pour la livraison de cette promesse.