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La femme qui accuse le vice-amiral à la retraite Haydn Edmundson de l'avoir violée il y a plus de 30 ans à bord d'un navire de la marine a terminé mercredi trois jours de témoignage.
La femme qui accuse le vice-amiral à la retraite Haydn Edmundson de l'avoir violée il y a plus de 30 ans à bord d'un navire de la marine a terminé mercredi trois jours de témoignage.
Les dernières questions de l'avocat de la défense Brian Greenspan à la plaignante, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication, ont laissé entendre quelle sera la défense de son client.
«Je vous suggère qu'en fait, le 8 novembre 1991, vous n'avez jamais été dans la chambre (de M. Edmundson)... qu'aucune agression sexuelle n'a eu lieu cette nuit-là ni aucune autre nuit», a-t-il déclaré.
La femme a répondu: «C'est inexact.»
Elle est restée à la barre pendant plus de deux jours de contre-interrogatoire, alors que Me Greenspan tentait de montrer des incohérences dans son récit des faits.
Il a comparé ce qu'elle a dit lors de son témoignage avec les déclarations précédentes qu'elle a faites à la police, aux médias et dans le cadre d'un recours collectif contre des militaires qui ont été victimes d'inconduite sexuelle au cours de leur carrière.
Elle a admis mercredi que sa mémoire était imparfaite.
«C'est un processus difficile de reconnecter les pièces 30 ans après, quand on a mis ce traumatisme dans un coffre-fort pendant plus de 30 ans», a-t-elle expliqué.
M. Edmundson était un officier supérieur et la plaignante était sa subalterne lorsqu'ils ont été déployés sur un navire de la Marine en 1991.
Elle a témoigné lundi qu'on lui demandait parfois d'aller réveiller l'officier Edmundson pour son quart de nuit et qu'un soir, elle s'était emportée en le trouvant nu et complètement découvert sur son lit.
Elle a déclaré au tribunal que quelques jours plus tard, l'accusé l'avait appelée dans sa chambre pour en parler, et c'est là qu'il l'aurait violée.
Edmundson, vice-amiral de la Marine, a démissionné de son poste de chef du personnel militaire en 2021, après que les accusations ont été révélées. Il a plaidé non coupable d'agression sexuelle et d'attentat à la pudeur et nie tout acte répréhensible.
Dans les cas d’agressions sexuelles anciennes, il existe souvent peu ou pas de preuves matérielles et la fiabilité des déclarations des témoins est souvent considérée comme une question centrale.
Dans ce cas, le navire lui-même a été mis hors service et envoyé à une casse, et Me Greenspan a déclaré que même le ministère de la Défense ne disposait pas de plans précis montrant son agencement en 1991.
À l'aide de diagrammes et de photographies, Me Greenspan a remis en question la mémoire de la plaignante concernant la configuration du navire, l'ameublement du dortoir de M. Edmundson et la façon dont s'ouvrait la porte de sa chambre.
Il a remis en question les souvenirs changeants de la femme quant à savoir qui dormait sur le lit du haut la nuit où elle a déclaré avoir trouvé M. Edmundson nu et découvert.
Elle a témoigné qu'elle était «devenue folle furieuse» à cause de cela, allumant les lumières et criant pour réveiller l'homme dans la couchette du haut.
Elle avait tenté d’identifier cet autre officier lors de l’enquête policière en 2021, en proposant deux noms, mais la police avait déterminé que les deux étaient incorrects.
Me Greenspan a laissé entendre que son client n'avait pas de compagnon de couchage à ce moment-là. La femme a insisté que oui.
Mercredi également, Brian Greenspan a avancé une explication possible de ce que la femme avait précédemment qualifié de mauvaise conduite de M. Edmundson pendant le déploiement.
Elle avait témoigné qu'il lui fallait plus de temps que d'habitude pour le réveiller pendant ses tâches de réveil, et qu'il émettait parfois des gémissements lui faisant croire qu'il faisait semblant de dormir. Elle a dit que, parfois, il ne portait pas de sous-vêtements et qu'elle voyait des parties de son corps.
Me Greenspan a souligné qu'Haydn Edmundson avait subi une blessure à l'épaule pendant la mission et qu'il portait une écharpe au bras gauche pendant un mois. Pendant cette période, a-t-il déclaré, il prenait des analgésiques.
La femme a dit qu'il était possible que ce soit la raison pour laquelle il était plus difficile à réveiller et émettait des gémissements, même si elle ne se souvenait pas que M. Edmundson avait été blessé ou portait une écharpe.
Me Greenspan a déclaré que son client n'aurait pas pu dormir sur le ventre ou sur le côté gauche pendant cette période, contrairement au témoignage de la femme selon laquelle elle l'avait trouvé nu sur le ventre.
«Je ne suis pas d'accord avec votre suggestion selon laquelle il n'aurait pas pu, a-t-elle argué. La seule chose que je sais, c'est ce dont j'ai été témoin et ce que j'ai vécu.»
Le témoignage était parfois émouvant.
À un moment donné, mercredi matin, Me Greenspan a élevé la voix et a pointé du doigt la femme tout en posant une question.
Elle a demandé au juge d’intervenir, qualifiant l'acte d'une microagressionqu’elle ne supporterait pas. Le juge Matthew Webber a demandé à Me Greenspan de faire baisser la température et d'éviter de la pointer du doigt.