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L'ancien astronaute canadien Chris Hadfield travaille avec le roi Charles III sur un plan de durabilité de l'espace intitulé l'Astra Carta.
L'ancien astronaute canadien Chris Hadfield travaille avec le roi Charles III sur un plan de durabilité de l'espace intitulé l'Astra Carta.
L'Astra Carta explorera comment les humains peuvent utiliser l'espace et s'installer sur la Lune d'une manière différente de celle qu'ils ont établie sur Terre, a expliqué l'astronaute canadien mardi.
«Nous avons une table rase avec la Lune», a-t-il confié à La Presse canadienne en marge de la Super Session, une conférence torontoise organisée par le Creative Destruction Lab, un organisme à but non lucratif qui aide les entreprises scientifiques et technologiques.
«Il n'y a pas de vie sur la Lune, donc nous ne perturbons pas une écologie», a-t-il précisé.
M. Hadfield travaille sur l'initiative depuis l'été dernier, soit depuis que le monarque britannique, qui a longtemps été franc sur les questions environnementales, lui a demandé de l'aide. Ils prévoient de sortir une première version de l'Astra Carta le 28 juin à Londres.
M. Hadfield espère que l'Astra Carta évoluera vers un document qui engagera de nombreux décideurs à travers le monde et guidera certains des modèles fondamentaux concernant le comportement humain et juridique dans de nouveaux territoires comme l'espace.
Les Canadiens devraient penser à certains des problèmes que cela soulèvera, comme si nous venions de découvrir un continent inexploité, a-t-il illustré.
«Qu'est-ce qu'on en ferait? Qui en serait propriétaire? Quelles lois s'appliqueraient? Qui pourra forer et qui pourra profiter des ressources à court et à long terme qui existent là-bas?» s'est-il questionné.
«Et comment allons-nous nous gouverner? Si vous tuez quelqu'un sur la Lune, devant quel tribunal allez-vous comparaître?» a-t-il poursuivi.
Ces questions font toutes de l'espace une «nouvelle opportunité», s'est exclamé M. Hadfield.
«La façon dont nous allons nous installer sur la Lune va définir la façon dont nous allons nous installer partout ailleurs après», a-t-il indiqué.
Le nom Astra Carta est un clin d'œil à la Magna Carta, un document datant de 1215 qui garantissait les libertés politiques anglaises et posait les bases de la démocratie et des libertés modernes.
M. Hadfield a rappelé que la première version de la Magna Carta avait été rejetée par le public et finalement réécrite. Il s'attend à ce que l'Astra Carta évolue également au fil du temps et suscite l'intérêt des décideurs politiques.
L'ancien astronaute révisait une version finale lundi soir. Il avait aidé le roi et son personnel à l'écrire.
Ce partenariat n'est d'ailleurs pas le premier contact de M. Hadfield avec la royauté.
«Je vis une vie bizarre, a-t-il avoué. Il y a plusieurs années, quand la reine Élisabeth et le prince Philip étaient encore en vie, ils nous ont invités à une soirée pyjama au château de Windsor. Au début, je pensais que c'était une arnaque. Quand même, ça ne pouvait pas être vrai.»
M. Hadfield et sa femme se sont finalement dirigés vers le château anglais, où ils ont appris à connaître «un peu» le défunt couple royal.
Depuis, l'astronaute a rencontré la famille royale à plusieurs reprises. Selon lui, il est toujours «agréable» de passer du temps avec eux et de voir comment ils essaient d'avoir une bonne influence sur le monde.
«Mais je ne m'en cache pas. C'est un immense privilège et une occasion unique», a-t-il observé.