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L’Assemblée nationale sera fonctionnelle advenant que Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) ne soient pas reconnus comme groupes parlementaires, selon le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette.
Le premier ministre François Legault a félicité, mardi, ses 89 députés fraîchement assermentés en leur rappelant toutefois qu'ils n'étaient pas là pour servir leurs propres intérêts ni ceux des groupes de pression.
«On est là pour servir les Québécois, il ne faut jamais, jamais oublier ça, a-t-il martelé. On n'est pas là pour servir nos propres intérêts ou ceux de certains groupes de pression. On est là pour nos seuls patrons, les Québécois.»
Ces paroles de M. Legault ont clos la très longue cérémonie d'assermentation des députés caquistes. Les 90 élus étaient accompagnés de leurs proches; le Salon rouge était donc plein à craquer, comme on l'a rarement vu.
Voyez le récapitulatif de Simon Bourassa au bulletin Noovo Le Fil 17.
Les élus de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont d'ailleurs obéi à la règle et défilé les uns après les autres pour prêter serment au peuple québécois ainsi qu'au roi Charles III, sans gestes de protestation.
Une députée a même reçu une ovation debout: Kateri Champagne Jourdain, première femme autochtone à se faire élire à l'Assemblée nationale et future ministre dans le cabinet Legault, si l'on en croit les rumeurs.
François Legault s'est dit extrêmement fier de pouvoir compter parmi ses députés pas moins de 41 femmes, qui seront à l'endroit même «où se prennent les vraies décisions, les grosses décisions», selon lui.
Il a cependant invité tous ses députés à prendre un moment pour bien cerner leur rôle. «On est avant tout les représentants de notre monde dans nos circonscriptions», leur a-t-il rappelé.
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«Être député, c'est défendre son coin de pays, aider les citoyens qui sont mal pris, prendre le pouls de la population. (...) Le secret, c'est: il faut rester proche du monde, proche de leurs préoccupations», a-t-il renchéri.
Et il les a prévenus qu'il ne tolérerait pas la chicane dans ses troupes. «C'est pas d'hier. C'était comme ça chez Air Transat et partout où je suis passé. Je ne tolère pas qu'il y ait de la chicane dans la famille.»
«C'est une vraie famille, la CAQ. En privé, en caucus, on peut tout se dire. Mais quand on sort du caucus, on est un bloc uni impossible à traverser», a ajouté le premier ministre.
M. Legault présentera son conseil des ministres jeudi et convoquera l'Assemblée nationale pour le 29 novembre prochain. On peut s'attendre à ce que la session parlementaire soit très courte.
Il reste d'ici là à déterminer si l'on reconnaîtra ou non Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) comme groupes parlementaires.
Le ministre sortant de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a dit croire que l'Assemblée sera fonctionnelle advenant que ces deux partis ne soient pas reconnus et que leurs 14 députés aient à siéger comme indépendants.
En mêlée de presse mardi, M. Jolin-Barrette a affirmé que contrairement à ce qu'avait déclaré la semaine dernière la co-porte-parole de QS, Manon Massé, ce ne sera pas le «bordel» au Parlement.
«Elle a tort, a-t-il soutenu. Lors de la dernière législature, il y a eu certains députés indépendants et on a continué de travailler avec eux. Un moment donné, je pense qu'ils étaient même cinq, six.»
«Le gouvernement va faire fonctionner le Parlement, que ce soit des partis reconnus ou non. Le Parti libéral est en réflexion. (...) Or, nous, on montre une ouverture. Ça se négociera lors des réunions», a ajouté M. Jolin-Barrette.
Pour l'instant, ni le PQ ni QS ne répondent à la définition de groupe parlementaire de l'Assemblée nationale, qui exige d'avoir remporté au moins 12 sièges ou 20 % du vote.
QS a fait élire 11 députés avec 15,43 % des voix, tandis que le PQ a remporté trois sièges en récoltant 14,61 % des suffrages. Le statut de groupe parlementaire peut toutefois être accordé si tous les partis s'entendent.
Ce statut donne à un parti politique davantage de ressources et de temps de parole.