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«Le moment est venu de reconnaître les torts du passé et de bâtir un avenir commun fondé sur le respect, l'inclusion et la justice.»
Le gouvernement du Québec «ne devrait pas être surpris» d'apprendre que certaines Premières Nations accumulent des factures impayées d'Hydro-Québec, selon l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), qui appelle à ouvrir un «dialogue honnête» avec les dirigeants des communautés.
Plus tôt cette semaine, Radio-Canada a révélé que des Premières Nations avaient accumulé des dettes d'une valeur de 250 millions $ pour des factures impayées à la société d'État, qui n'a pas débranché ces communautés.
Dans le reportage, certains résidants évoquaient les dommages causés par les installations d'Hydro-Québec sur leur territoire.
Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, a affirmé plus tôt cette semaine qu'il venait d'apprendre cette situation et a invité les résidants des communautés à ne pas se faire justice eux-mêmes.
Pourtant, dans un communiqué transmis jeudi, l'APNQL souligne que cet enjeu n'est pas nouveau et a avancé que les précédents gouvernements n'avaient pas changé de cap «parce qu'ils reconnaissaient implicitement les torts commis envers nos peuples».
L'organisation souligne la nécessité de remettre cet enjeu dans un «cadre plus large, qui inclut la reconnaissance des dommages du passé et d'une histoire d'exclusion envers nos peuples et la nécessité de réparation de ces torts».
L'organisation soutient que le gouvernement ne peut pas mettre un frein à ce qui a perduré pendant 30 ans «sans une réflexion profonde et sérieuse».
«Le moment est venu de reconnaître les torts du passé et de bâtir un avenir commun fondé sur le respect, l'inclusion et la justice», écrit l'APNQL dans sa déclaration.
«Il appartient maintenant au gouvernement du Québec, sous la direction de son premier ministre, et à Hydro-Québec d'assumer leurs responsabilités et de s'engager dans un partenariat sincère avec nos gouvernements pour trouver une solution juste et durable.»
Le ministre Lafrenière s'est dit ouvert dans cette voie plus tôt cette semaine.
«Je dis qu'on peut travailler ensemble, on peut trouver des solutions. On l'a fait dans le cadre de Pessamit, je veux le faire avec d'autres communautés. (...) Quand on travaille ensemble dans une entente globale, on peut gérer ça», a-t-il dit à l'Assemblée nationale.
«Une entente globale n'arrivera jamais avec une exonération de payer sa facture d'Hydro», a-t-il toutefois ajouté.
De son côté, Hydro-Québec avait précisé que la dette de 250 millions $ en était une accumulée sur 30 ans.
La société d'État a dit vouloir faire preuve de discernement dans ces cas.
«Tout comme nos autres clients vivant des situations particulières et pour qui nous adaptons nos pratiques, nous avons également entamé une réflexion quant à nos pratiques en matière de recouvrement dans les communautés autochtones du Québec. Nous voulons améliorer nos manières de faire et adapter nos pratiques aux réalités de ces communautés», a indiqué Hydro-Québec dans un communiqué.