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Depuis 2022, les entreprises doivent se conformer aux nouvelles exigences en matière de langue française.
Au Québec, plus de 60% des entreprises recherchent des personnes ayant des compétences en français, contre 40% qui souhaitent des personnes ayant des compétences en anglais, selon une enquête réalisée par l'Institut de la statistique du Québec.
L'Office québécois de la langue française (OQLF) a publié vendredi matin les résultats de l'Enquête sur les exigences linguistiques des entreprises et des municipalités du Québec en 2023.
La tendance de favoriser les compétences en français a toutefois progressé. Selon les résultats, le nombre d'entreprises exigeant des compétences en français a augmenté de 52 à 61% entre 2018 et 2023, même si la proportion d'entreprises recherchant des compétences en anglais est demeurée stable.
L'enquête rapporte que la connaissance du français est demandée pour mieux communiquer au sein de l'entreprise, tandis que la connaissance de l'anglais servirait à faciliter les communications en dehors de l'entreprise.
La proportion de municipalités recherchant des compétences en anglais a diminué, passant de 24 % en 2018 à 16 % en 2023, d'après les chiffres rapportés par l'OQLF.
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Depuis l'adoption de la loi 96 en 2022, les entreprises doivent se conformer aux nouvelles exigences en matière de langue française. Bien que les entreprises ont eu une période d'adaptation, ces modifications ont été difficilement mises en place notamment au niveau de l'affichage et les communications internes. Plusieurs entreprises avaient même dénoncé les coûts importants engendrés par cette loi. Certaines ont dépensé des millions de dollars pour ajuster leurs enseignes en 2019 et, cinq ans plus tard, elles doivent tout recommencer.
«Jusqu'à présent, les règles voulaient que l'affichage en français soit beaucoup plus grand, et maintenant, il doit être deux fois plus grand», avait lâché Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail au Québec.
Avant d'exiger la connaissance d'une autre langue que le français, l'employeur doit en effet prendre tous les moyens raisonnables pour éviter d'exiger une telle connaissance et s'assurer de remplir les conditions suivantes: 1. avoir évalué les besoins linguistiques réels associés aux tâches à accomplir; 2. s'être assuré que les connaissances linguistiques déjà exigées des autres membres du personnel sont insuffisantes pour permettre l'accomplissement des tâches en question; 3. avoir restreint le plus possible le nombre de postes auxquels se rattachent des tâches dont l'accomplissement nécessite la connaissance d'une autre langue que le français. Lorsqu'une entreprise exige la connaissance ou un niveau de connaissance spécifique d'une autre langue que le français pour l'accès à un poste, elle doit indiquer dans l'offre d'emploi les motifs qui justifient cette exigence.
Plus récemment, un client de Walmart avait reproché à une employée de ne pas le servir en anglais. Cet échange avait été filmé et avait suscité de nombreux débats sur les réseaux sociaux. Or, l'employée était dans son droit.
Dans une déclaration envoyée à Noovo Info, Walmart Canada a répondu que tous les employés de ses magasins au Québec sont «tenus de parler français avec les clients». «Dans la mesure du possible, les associés approchés dans une langue autre que le français feront de leur mieux pour les diriger vers un autre associé qui parle cette langue», a-t-on précisé, en ajoutant que c'était ce qu'avait fait l'employée dans la vidéo.
Dans la province, tout travailleur québécois est en effet dans son droit d’exercer ses activités en français.
«Il s’agit d’un droit linguistique fondamental inscrit à la Charte de la langue française», avait souligné Nicolas Trudel, directeur des communications de l’Office québécois de la langue française (OQLF).
Selon le dernier rapport de l'OQLF, l'usage du français a reculé dans les commerces en 2024 et les jeunes y sont indifférents, notamment à Montréal et Gatineau. En réaction, le ministre responsable de la Langue française, Jean-François Roberge, avait affirmé «qu’il faut être proactif dans le dossier de la langue française» et avait appelé les Québécois «à exiger d’être servis en français dans les commerces du Québec, et à porter plainte à l’OQLF lorsque ce n’est pas le cas».
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Avec des informations de La Presse canadienne et de Noovo Info