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Si Dame Nature leur est favorable, le groupe devrait mettre de cinq à six jours à grimper le sommet le plus élevé d'Amérique du Nord.
Après avoir abandonné son ascension une première fois en raison de la météo, l'alpiniste québécoise Marie-Pier Desharnais se mesurera une deuxième fois au mont Denali, en Alaska. Si elle parvient à en gravir les 6190 mètres, l'aventurière aura accompli l'exploit d'avoir escaladé le plus haut sommet et le plus haut volcan de chaque continent, une réussite que très peu de personnes peuvent se vanter d'avoir réalisée.
Mardi, l'alpiniste de Victoriaville se trouvait à Anchorage, la capitale de l'Alaska. Elle s'apprêtait à partir, le lendemain, pour Talkeetna, où l'attendra, elle et ses compagnons d'expédition, un hélicoptère qui les amènera sur le glacier tout près de la montagne où ils pourront ensuite entreprendre leur épopée.
«Je peine à croire que j'arrive au terme de ce projet-là, qui a été bien excitant, raconte la Québécoise. Quand je prends du recul pour penser aux sept dernières années, je revois des paysages complètement à couper le souffle, j'ai des souvenirs fabuleux. Beaucoup de moments d'inconforts, mais également beaucoup d'apprentissages sur moi, aussi bien en tant que grimpeuse que sur ma propre personne.»
Si Dame Nature leur est favorable, le groupe devrait mettre de cinq à six jours à grimper le sommet le plus élevé d'Amérique du Nord. «On prévoit deux semaines de nourriture, au cas où, raconte Mme Desharnais. On traîne tout: notre équipement, notre tente, notre gaz. On sera en totale autonomie. Ça ne sera pas de tout repos!»
Un séjour de quelques semaines au camp de base de l'Everest, au Népal, a permis à l'alpiniste de s'acclimater aux conditions que lui réservera la montagne de l'Alaska.
«Il faudra y aller au jour le jour, dit Marie-Pier Desharnais. Pour moi, la seule façon de tenir le coup, c'est d'être dans le moment présent, d'y aller pas par pas. Ça donne l'impression de faire des petits gains et c'est ce qui me permet d'avancer.
«Si j'arrivais au camp de base et que je me mettais tout de suite à penser au sommet, c'est sûr que ça aurait l'air long et difficile», renchérit-elle.
Mais l'attente et les efforts en valent toujours la chandelle.
«Il y a toujours ce moment, où j'entre dans le dernier droit avant le sommet et que je suis complètement exténuée. En même temps, je deviens émotive, j'ai la gorge qui serre, relate Mme Desharnais. C'est à ce moment-là que je réalise que tous les efforts, tout le froid, la douleur, l'inconfort, tout ça valait la peine. Je ressens alors une gratitude infinie envers le monde, envers la vie.»
À son retour du Denali, Mme Desharnais intégrera le club sélect de ceux ayant complété les sept sommets Messner, à savoir l'Aconcagua, en Argentine, le Cartstensz, en Indonésie, l'Everest, au Népal, l'Elbrus, en Russie, le Kilimanjaro, en Tanzanie, et le Vinson, en Antarctique.
Qu'elle soit victorieuse ou non de son séjour en Alaska, Marie-Pier Desharnais a plusieurs projets en tête et sur papier.
Plusieurs sommets lui étant inconnus l'appellent, mais d'autres passions la tentent, à commencer par la communication.
Déjà, l'alpiniste a des projets en télévision. De plus, elle signera en début d'année prochaine un livre à paraître aux Éditions de l'Homme et dans lequel elle racontera ses aventures. Elle prévoit de plus une série de conférences où son parcours inspirera des centaines de personnes à se donner des défis et à les relever, quels qu'ils soient.
«J'ai envie d'accompagner les gens, confie la principale intéressée. De former des groupes, d'amener les gens à s'élever, que ce soit physiquement ou psychologiquement, c'est quelque chose qui commence à me faire vibrer.
«D'amener les gens à se dépasser et à les aider à réaliser leur plein potentiel, c'est quelque chose qui m'allume», poursuit-elle.