Début du contenu principal.
L'homme de 49 ans est déjà condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre de Guylaine Potvin à Jonquière.
Déjà reconnu coupable du meurtre au premier degré d’une étudiante à Jonquière en avril 2000, Marc-André Grenon a plaidé coupable vendredi à Québec pour une autre sordide affaire dans laquelle il a laissé une autre étudiante pour morte dans le secteur de l’Université Laval quelques mois plus tard.
Karine St-Denis a toutefois survécu à l’agression survenue en juillet 2000 dans son appartement de la rue Chapdelaine à Sainte-Foy. Aujourd'hui âgée de 44 ans, la victime a refusé de se présenter ou de s'adresser à la cour. Selon les avocats, les événements ont été très traumatisants pour elle et elle compose encore avec les séquelles de l'agression.
Dans la présentation des faits, la Couronne a révélé que Marc-André Grenon habitait sur le chemin Sainte-Foy à quelques centaines de mètres seulement du domicile de l'étudiante.
Grenon faisait face à des accusations de tentative de meurtre et d'introduction par effraction dans ce second dossier ouvert en 2022. En vidéoconférence depuis le pénitencier de Sainte-Anne-des-Plaines, alors qu'il était dans une cellule derrière les barreaux, Grenon a prononcé le mot «coupable» après la lecture de chacun des chefs. La victime n'était pas présente pour assister à la livraison de son plaidoyer.
Les avocats de la défense et de la Couronne recommandent de façon commune une peine de 15 ans de détention pour chacun des chefs, mais l’homme de 49 ans a déjà été condamné automatiquement à l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour le meurtre au premier degré de Guylaine Potvin dans son appartement du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il a porté la condamnation en appel mais, vendredi, il a renoncé à son appel, ce qui a mis fin aux procédures.
La peine sera concurrente à celle d'emprisonnement à perpétuité qu'il purge déjà. Grenon n'a pas voulu s'adresser à la cour ni déposer de document.
À VOIR ÉGALEMENT | «Garder espoir» : un policier gardait une photo de Guylaine Potvin depuis plus de 20 ans
Avant l'affaire de Sainte-Foy, le corps de Guylaine Potvin avait été retrouvé le matin du 28 avril 2000 à Jonquière. Un pathologiste a déclaré au procès qu'elle était morte par strangulation, avec des blessures comprenant un traumatisme contondant à la tête et à l'épaule, une marque de morsure sur son sein gauche et des blessures à la région génitale.
Bien que de l'ADN masculin ait été découvert sur le corps de la victime, sur la ceinture et sur une boîte de préservatifs ouverte sur les lieux à l’époque, les enquêteurs n'avaient pu établir aucune correspondance dans la base de données de la police.
La Sûreté du Québec (SQ) s'est penchée sur l'accusé Grenon plus de 22 ans plus tard, lorsqu'un nouveau projet du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec, qui retrace les chromosomes Y – qui se transmettent de père en fils –, a d'abord suggéré aux enquêteurs que l'ADN pourrait être lié au patronyme Grenon.
Marc-André Grenon a finalement été arrêté en octobre 2022, à Granby, après que l’ADN de deux pailles qu’il avait jetées en sortant d'un cinéma correspondait aux preuves ADN de la scène du crime prélevé 22 ans plus tôt. Cette concordance a été confirmée lorsque les enquêteurs ont obtenu un mandat pour un deuxième test ADN après l'arrestation de Grenon, a appris le jury au procès.
C’est ce processus qui a permis à la police d’arrêter Grenon dans les dossiers de Ste-Foy et de Jonquière.
Avec de l'information de Denis Langlois pour Noovo Info.