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Des protéines produites par les muscles lors de l'activité physique pourraient inhiber le développement des cellules du cancer de la prostate et donc freiner la progression de la maladie.
Des protéines produites par les muscles lors de l'activité physique pourraient inhiber le développement des cellules du cancer de la prostate et donc freiner la progression de la maladie, porte à croire une étude à laquelle a participé un chercheur montréalais.
Le même phénomène pourrait s'appliquer à d'autres types de cancers, a précisé le docteur Fred Saad, qui dirige le département d'urologie du Centre hospitalier de l'Université de Montréal.
«Tout laisse croire que ce n'est pas du tout unique au cancer de la prostate», a-t-il dit.
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Le docteur Saad et ses collègues de l'université australienne Edith Cowan ont recruté neuf patients atteints d'une forme très avancée et très agressive du cancer de la prostate, à qui ils ont demandé de se soumettre à 34 minutes d'entraînement intense sur un vélo stationnaire.
Des prises de sang effectuées avant et après la séance d'exercice ont révélé aux chercheurs que le sang des sujets contenait, après l'entraînement, des concentrations élevées de myokines, des protéines qui sont produites par les muscles squelettiques.
Lorsque ces myokines ont été mises en présence de cellules du cancer de la prostate en laboratoire, la croissance de ces dernières a été réduite par environ 17 %.
Le taux sanguin de myokines et l'activité anticancéreuse revenaient à la normale après 30 minutes.
«On a identifié des choses dans le sang qui sont vraiment anticancéreuses, a dit le docteur Saad. Alors, au-delà de toute la qualité de vie, de tout ce qu'on pensait comprendre, on commence à trouver que ça agit presque comme un médicament anti-cancer. Et ça, c'est vraiment fascinant.»
Les conclusions de cette étude vont dans le même sens que d'autres travaux auxquels a précédemment participé le docteur Saad, et qui semblaient démontrer que le cancer de la prostate peut progresser moins rapidement chez les patients qui s'entraînent et qui sont en bonne forme physique.
En d'autres mots, dit-il, une bonne forme physique maximise probablement les chances d'éviter qu'un cancer de la prostate dont on se contente pour le moment de surveiller l'évolution se transforme en maladie qu'on doit traiter plus agressivement.
Et si jamais un traitement devient un jour nécessaire, poursuit le docteur Saad, les patients qui sont en forme seront mieux en mesure de le tolérer.
«Ce n'est pas facile de tolérer de la chimiothérapie, de tolérer certains traitements, et les patients qui ne sont vraiment pas en forme, malheureusement, ne reçoivent souvent pas le maximum de traitement parce que leur forme ne le permet pas», a-t-il souligné.
La dose optimale d'exercice pour combattre le cancer n'est pas encore connue. Un des auteurs australiens de l'étude, le professeur Rob Newton, a toutefois indiqué dans un communiqué qu'il faut probablement au moins vingt minutes par jour, en incorporant des exercices de résistance pour développer les muscles et stimuler la production de myokines, afin de maintenir dans l'organisme un «environnement chimique» propice à la suppression du cancer.
Les patients atteints d'un cancer de la prostate, souligne en terminant le docteur Saad, sont principalement des hommes plus âgés qui n'avaient pas l'habitude de se tenir en forme. Il se peut donc que les bienfaits de l'activité physique soient en partie attribuables au fait qu'ils partent de plus loin. Il faudrait maintenant vérifier si les myokines ont le même effet face au cancer d'un jeune de 25 ans qui est déjà en pleine forme.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical Prostate Cancer and Prostatic Diseases.